Mairie de Victo : qui sera l’homme de la situation?

ÉLECTION. En quoi êtes-vous l’«homme de la situation» pour devenir le futur maire de la Ville de Victoriaville? À cette huitième et dernière question «bonus» qu’a posée la directrice générale de la Chambre, Josée Desharnais, chacun a livré ses arguments.

Devant un peu plus d’une centaine de convives attablés au Complexe Sacré-Cœur, les Gilles Lafontaine, André Bellavance, André Guillemette et Simon Roux se sont retrouvés sur la même tribune, réunis par la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de L’Érable.

Dans l’ordre où ils ont été invités à expliquer pourquoi les électeurs de Victoriaville devraient voter pour eux le 21 février, Gilles Lafontaine a répondu qu’il était le seul à cumuler à la fois une expérience du monde des affaires et de la politique municipale – conseiller depuis six ans – où il avait la responsabilité des dossiers économiques.

«On n’a pas le luxe d’attendre deux ans pour se mettre en action», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il connaissait la Ville de l’intérieur.

Son voisin, André Bellavance, a dit qu’il provenait de la même place que les maires des deux plus grosses villes du Québec, Longueuil et Montréal. «La Chambre des communes est une excellente école», a-t-il souligné. Député fédéral pendant 11 ans, André Bellavance dit connaître les enjeux municipaux, avoir travaillé avec tous les maires de la MRC d’Arthabaska et développé tout un réseau de contacts tant à Ottawa qu’à Québec, sachant comment faire «débloquer» les dossiers.

André Guillemette prétend aussi pouvoir occuper la mairie, parce qu’il est un homme de gestion et d’actions, qui a travaillé tout près de l’appareil municipal notamment à l’occasion des fêtes du 150e de Victoriaville. La Ville a besoin d’une vision «différente» pour continuer de se développer, a dit l’homme d’affaires et courtier en assurances.

Le plus jeune des candidats, Simon Roux, charpentier-menuisier de métier, a dit qu’il démontrait en briguant la mairie qu’il était un touche-à-tout. «Je sais comment gérer mon argent et le faire fructifier», a-t-il dit, voulant appliquer cette même «idéologie» à la Ville. Et par la «plateforme de vote» qu’il veut créer, il inciterait les citoyens de Victoriaville à participer aux choix des projets et des investissements.

La question «sensible»

L’activité a duré une heure et demie au cours de laquelle les candidats étaient chronométrés pour répondre, en trois minutes et à tour de rôle, à chacune des sept questions qu’on leur a posées. Il n’y a pas eu de débat entre eux.

Concernant la taxation, le candidat Guillemette reconnaît qu’il s’agit d’un sujet «chaud» au moment même où Victoriaville a acheminé ses factures… augmentées pour la plupart. Pour parvenir à réduire les taux, il faudra, selon lui, viser l’efficacité, accentuer le développement industriel et commercial, trouver de nouvelles sources de revenus.

Simon Roux dit que la Ville pourrait absorber l’augmentation engendrée par la hausse des valeurs foncières et imposer plus de taxes aux «filiales américaines», nommant Wal-Mart, McDonald’s… et Canadian Tire!

Gilles Lafontaine a rappelé son engagement à maintenir la taxation sous la moyenne des villes comparables, Victoriaville se situant, à ce chapitre, au 13e rang sur 26. Il a rappelé qu’il en coûtait beaucoup moins cher d’acheter une maison à Victoriaville, le «tiers» de moins qu’ailleurs.

Quant à André Bellavance, il a dit qu’il n’y aurait pas d’augmentation pour 2017 et que, à l’instar du conseil municipal, il avait aussi pour cible d’abaisser le taux à 1 $ par cent dollars d’évaluation. «C’est encore réalisable», a-t-il dit. Il ne faut pas laisser péricliter l’économie victoriavilloise, a-t-il précisé, parce qu’on ne pourrait ni attirer ni retenir les citoyens.

Plusieurs autres sujets

Au cours de l’activité, beaucoup d’autres sujets ont été abordés, incluant celui du slogan identitaire «Victoriaville et sa région». Même s’il considère cette stratégie «porteuse», le candidat Lafontaine a déclaré qu’il n’était pas prêt à se battre pour la conserver, si les maires de la MRC la contestaient.

L’ex-conseiller municipal est revenu à plusieurs reprises sur ce projet de faire de Victoriaville un «laboratoire» de recherche en développement durable et de créer une entreprise pour l’entretien, la finition de petits avions et de jets d’affaires à l’aéroport André-Fortin.

Le candidat Guillemette a lancé l’idée que les voies d’accès à Victoriaville comme la 116 du côté de Warwick soient élargies. Il s’est demandé si, dans l’Écoparc industriel meublé par une seule entreprise, il ne faudrait pas revoir les exigences. À vouloir devenir verte, une entreprise ne doit pas risquer d’être dans le rouge, a-t-il dit. Il s’est aussi attardé au projet de revitalisation du centre-ville, soutenant qu’il ne fallait pas se contenter d’y injecter de l’argent.

Seul à s’exprimer sans papiers, le candidat Bellavance a dit du centre-ville qu’il était loin d’être moribond, qu’il abritait toujours des institutions financières, des pharmacies. Il dit préférer tabler sur le positif, comme il veut mettre de l’avant «ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise» parlant de conserver le slogan «Victoriaville et sa région». Comme au temps où il était député, il voudra, comme maire, travailler à contrer l’exode des jeunes et à croire que l’immigration est un actif pour la communauté.

Le plus jeune candidat qui «va vieillir avec le centre-ville» soutient qu’il faut l’agrandir plutôt que le revitaliser et faire en sorte qu’on y marche en regardant en haut, parce qu’on aura aidé les commerçants à embellir leur façade et leur enseigne. Il a lancé toutes sortes d’idées pour donner un «hop» à Victoriaville en créant des entreprises de fabrication d’éoliennes domestiques (en s’affiliant avec Sural), des dynamos, des batteries, du pétrole vert et des panneaux solaires.

Le prochain «rendez-vous» des quatre candidats aura lieu au Cégep le mercredi 17 février.