Le maire Bellavance en a assez du «cirque»

Les séances du conseil municipal de Victoriaville se suivent… et se terminent à peu près toujours de la même façon, le maire André Bellavance devant chasser Jean Roy du lutrin des citoyens… sous la surveillance d’un agent de sécurité.

«Les gens me trouvent tolérant», a finalement dit le maire après qu’à deux reprises, M. Roy se soit présenté au micro pour se plaindre de l’«entêtement de la Ville», de l’«intimidation» et du «harcèlement» dont il se dit victime.

Le maire a pris la peine de répondre lorsque le citoyen lui a demandé si le conseil avait pensé à un programme de réduction des taxes.

Mais lorsque M. Roy, brandissant le livre écrit sur sa grand-mère (Rita St-Pierre), a abordé la question des causes qu’il a gagnées en Cour, disant que le maire ne répondait jamais à ses questions alors qu’il voulait rendre service et qu’il pouvait poursuivre la Ville, le maire s’est impatienté. André Bellavance a dit qu’il en avait assez de ce «cirque» et de ces manquements au décorum.

Depuis quelques semaines, parce que les visites de Jean Roy sont fréquentes à l’Hôtel de ville et que cela indispose les fonctionnaires, Victoriaville a fait appel à un agent de sécurité.

Ce dernier y est posté tous les jours et pas seulement lors des séances du conseil municipal. La Ville a le devoir d’assurer que les employés travaillent dans un climat de quiétude, a confié le maire. La présence de l’agent serait rassurante.

À plusieurs reprises, Jean Roy a été invité à quitter l’Hôtel de ville, filmant même ses échanges avec les policiers ou les fonctionnaires, vidéos qu’il rend publiques sur son compte Facebook.

Des questions sur le budget

L’entrepreneur André Jacques s’est aussi présenté au lutrin pour questionner entre autres le budget que le maire André Bellavance venait de présenter.

Ont fait tiquer M. Jacques ces millions $ que la Ville investira dans l’usine d’assainissement s’étonnant qu’elle nécessite encore des dépenses. Le maire a expliqué que, notamment, les agrandissements de Lactantia et de Canlac amènent de plus lourdes charges à l’usine.

Le directeur général de la Ville, Martin Lessard, a précisé que les nouvelles normes gouvernementales obligeaient la Ville à se doter d’un nouveau bassin décanteur, d’une nouvelle soufflante et de dégrilleurs.

M. Jacques s’inquiète également de la hausse de la taxe de Bienvenue pour la vente d’immeubles de plus de 500 000 $, soutenant que dans d’autres villes, ces droits diminuent. Victoriaville appliquera un taux de 2,5% pour la tranche dépassant les 500 000 $ alors que le gouvernement l’autoriserait à imposer 3%, a indiqué le maire.

Enfin, M. Jacques souhaiterait que la Ville de Victoriaville à qui appartient l’aéroport régional intervienne pour le bruit que font des avions à certaines heures. Il a déposé une plainte pour un avion ayant atterri à minuit cinquante, mais on lui a répondu qu’on n’y pouvait rien. Même si l’aéroport lui appartient, la Ville ne dispose pas de l’équipement requis pour mesurer le bruit. C’est à Transports Canada qu’il faudrait acheminer la plainte, ont répondu les autorités municipales.

Le salaire du maire

Figurait à l’ordre du jour de la séance extraordinaire la question de la rémunération des élus.

Le salaire du maire n’a pas changé, mais des modifications à la Loi obligent la Ville à inscrire le montant exact dans son règlement. Il se maintient donc à 95 891,07 $, ce qui représente 90% de la rémunération à laquelle il aurait droit. En 2010, le conseil municipal avait adopté ce principe de hausser le salaire, mais de le limiter à 90% du plafond fixé par le gouvernement.

À cette somme s’ajoute une allocation de dépenses maximales d’environ 15 000 $. La même somme est allouée à chacun des conseillers et conseillères pour leurs dépenses. Les membres du conseil ont une rémunération équivalente à 25% du salaire du maire, soit près de 24 000 $.