Logement ou résidence, de l’aide pour s’y retrouver

À un certain âge, plusieurs songent à quitter leur maison. Ils doivent alors choisir entre un logement ou une résidence. Les deux options ont leurs avantages et inconvénients et Claudette Boutin a élaboré un document pour en faciliter le choix.

Si elle s’y connaît dans le domaine, c’est qu’elle a œuvré de nombreuses années dans des résidences (autonomes et autres). Elle a également été agente immobilière avant de devenir consultante en habitation il y a quelques années. Elle ne prône aucun style de vie en particulier, mais jette un œil critique sur la situation avec son expérience.

Claudette a donc écrit «Choisir son futur milieu de vie» qui explique les points importants à considérer lorsqu’on envisage un déménagement. Depuis le confinement du début de l’année, où plusieurs ayant choisi les résidences pour personnes âgées se sont retrouvés enfermés dans leur appartement, des questions surgissent et plusieurs considèrent laisser ce type d’habitation pour avoir davantage de liberté, advenant un nouveau confinement.

«Le plus important, c’est le bail», indique-t-elle d’entrée de jeu. En effet, ce document, que plusieurs signent souvent sans le lire, s’avère la clé. Selon elle, il serait primordial, pour les gens qui songent à louer (peu importe l’endroit), de lire attentivement le document (qu’on peut se procurer notamment chez Buropro) avant de le signer, même avant de commencer les visites.

Durée d’une année ou indéterminée, les baux des simples logements et des résidences sont différents et on peut facilement s’y perdre si on ne fait pas attention. «Je connais quelqu’un qui croyait avoir loué un condo, mais qui s’est retrouvé lié aux règlements de la résidence adjacente», exemplifie-t-elle. Donc, se croyant libre de ses allées et venues, lors du confinement, la personne s’est retrouvée coincée à l’intérieur. «Il faut bien vérifier l’identité du locateur pour voir s’il est rattaché à un ensemble immobilier», ajoute-t-elle. Et si on a droit au crédit d’impôt, c’est probablement qu’il s’agit d’une résidence, explique-t-elle encore.

«Il ne faut pas hésiter à poser des questions et ne pas se laisser emporter par l’émotion», suggère-t-elle aussi. Être accompagné, lors des visites, est également très important, question d’avoir une deuxième opinion. «Exigez les règlements avant de signer et lisez-les attentivement», propose Claudette. Ils contiennent une mine d’informations, mais aussi d’obligations pour le locataire. Ceux-ci devraient se voir ajouter, depuis le confinement, des nouveautés à ce sujet. L’Annexe 6 au bail (pour les résidences) est également à lire attentivement et à comprendre avant de parapher.

Des changements

Claudette voit poindre des changements sur les choix des gens en ces temps de COVID-19. «Ils vont aller vers des 4 logements avec abri d’auto», estime-t-elle. Du moins pour les personnes autonomes qui, pendant plusieurs années, choisissaient spontanément les résidences avec services afin d’éviter plusieurs déménagements. «Les maisons intergénérationnelles vont augmenter aussi, surtout avec le télétravail, ce sera plus intéressant. Et ça deviendra plus accessible à Victoriaville. Je crois donc que les jeunes vont revenir en région pour s’occuper de leurs parents», indique-t-elle.

La consultante prévoit même un exode des résidences à cause de ce qui s’est passé au printemps (le confinement)… l’âge d’or pour les résidences serait donc passé. «Si on choisit le logement et qu’on devient moins autonome, il y a plusieurs services de maintien à domicile dont on peut se prévaloir», précise-t-elle.

Claudette en a vu des gens dans des résidences. Si pour certains, l’arrivée dans ce milieu de vie motive et stimule, pour d’autre le changement est plus négatif. «Les pires, ce sont les hommes», a-t-elle remarqué. Son expérience lui fait également dévoiler que ceux qui ne sont pas hétérosexuels peuvent être mal vus des autres résidents. «Je ne dis pas de choisir un ou l’autre, je dis juste qu’il faut bien s’informer et aller visiter souvent avant de signer. Posez des questions, mangez sur les lieux pour bien voir comment c’est», ajoute-t-elle.

Bien entendu, parfois les gens n’ont pas le choix d’aller en résidence. À ce moment, elle suggère d’en choisir une dans son quartier, question de ne pas avoir à changer toutes ses habitudes (coiffeuse, pharmacie, etc.) en même temps. «Il faut bien connaître nos besoins», dit-elle encore.

Même qu’elle encourage à songer, avant la retraite ou à la préretraite, à la suite. «On peut aménager la salle de bain de notre maison pour y rester plus longtemps ou encore installer un équipement pour monter les marches plus facilement», fait-elle valoir. Elle suggère aussi, bien avant de déménager dans un espace plus petit, d’évaluer ses besoins quant à l’ameublement qu’on possède. «Ça permet de se préparer mentalement et se détacher de certains meubles inutiles», dit-elle encore.

Il s’agit de choix de vie importants, donc qu’il est primordial de faire en connaissance de cause. De son côté, même si elle n’a que 57 ans, elle sait déjà où elle ira plus tard, selon la condition physique. «Quand on connaît l’avenir, c’est rassurant. Et c’est moi qui aurai fait mes choix», apprécie-t-elle.

Elle explique également qu’il y a des instances qui existent pour aider les locataires si jamais ils sentent que leurs droits sont bafoués, dont la Régie du logement ou les associations de locataires.

D’autres documents

Outre son livre sur le choix de son futur milieu de vie, Claudette Boutin a élaboré d’autres guides qu’elle a fait numériser et qui sont donc disponibles sur Internet (Shopify). Sur le même sujet, il y a  le «Résumé à compléter lors de visites» qui permet, en le remplissant, d’avoir une évaluation des lieux visités afin de faire un choix éclairé et un «Guide personnalisé de vos renseignements personnels», qui se veut aussi une mine d’informations à consulter si jamais un pépin survient.

Finalement, «Cet accident de travail qui a changé ma vie» est le résultat de ses démarches personnelles. Il s’agit d’un guide d’accompagnement pour les accidentés du travail qui permet de constituer un dossier complet.

Avec ces documents, son but est simplement de renseigner les gens et les aider dans des moments importants de leur vie. Elle avait bien, avant la pandémie, commencé à donner des conférences sur ces différents sujets, mais le confinement a fait changer ses plans.

On peut communiquer avec elle par Facebook.