L’habitation, un «service essentiel» pour la CDCBF

La Corporation de développement communautaire des Bois-Francs (CDCBF) a rénové, au coût de quelque 43 000 $, son immeuble de quatre logements à l’intersection des rues Saint-Jean-Baptiste et Tourigny à Victoriaville.

La CDCBF a pu aller de l’avant avec son projet grâce à la collaboration de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ)-région des Bois-Francs et de la Ville de Victoriaville.

L’APCHQ a remis une contribution de 25 000 $, une aide qui a agréablement surpris la directrice générale de la CDCBF, Chantal Charest. «Sans cette aide, nous aurions pu réaliser seulement la moitié des travaux», a-t-elle commenté.

Le président de l’APCHQ, Mathieu Courtois, mentionne que son organisation a été enchantée de recevoir pareille demande. «Ça nous fait grand plaisir d’avoir pu participer à ce projet. On cherchait depuis quelque temps un projet d’envergure pouvant faire rayonner l’APCHQ et la Ville de Victoriaville, et essayer d’améliorer le sort de la communauté. En allant voir le bâtiment, on y a vu le potentiel», a-t-il exprimé.

La Ville de Victoriaville, de son côté, a versé une subvention de 10 600 $ provenant du programme Réno-Quartiers. «Nous sommes très heureux d’avoir participé à ce projet. On y voit les résultats. On est bien content pour les résidents qui y habitent», a confié le maire André Bellavance tout en manifestant une ouverture à d’autres projets. «Pour d’autres projets, que ce soit par le biais de ce programme ou par les demandes qu’on adresse actuellement, si les gouvernements nous prêtent oreille, je pense qu’on pourrait voir se multiplier ce type de résidence parce que le besoin existe», a-t-il noté.

La maison rénovée, coin Saint-Jean-Baptiste et Tourigny (Photo www.lanouvelle.net)

L’entreprise Construction Rénovation Drolet de Plessisville a effectué les travaux qui ont été réalisés entre mai et juillet. Les portes-fenêtres (portes-patio) du deuxième étage ont été remplacées par des fenêtres afin d’améliorer l’efficacité énergétique des logements.

On a aussi procédé à la réfection des galeries avant et arrière, une structure maintenant faite de fibre de verre et d’aluminium. Un escalier arrière a également été ajouté pour être conforme aux règles de sécurité incendie.

Lutter contre la pauvreté

Le projet Logement communautaire MRC d’Arthabaska remonte à 2014, a rappelé Chantal Charest.

À l’époque, une étude relativement approfondie a été réalisée sur le besoin de logements et sur la clientèle visée. «L’étude a révélé qu’il y avait un besoin, car on retrouve de la pauvreté. On a constaté aussi que de nombreuses personnes vivaient seules. Et qui dit seules, dit souvent pauvres», a-t-elle signalé, ajoutant que bien souvent, les personnes seules s’en sortent moins bien que celles qui vivent à deux.

Dans les besoins de logements identifiés, le plus important concernait les logements trois pièces et demie. «On en avait discuté avec l’Office municipal d’habitation pour constater une longue liste d’attente à cet égard», a précisé Mme Charest.

La CDCBF a donc fait de ce créneau sa priorité. L’organisme a ensuite sollicité la Ville pour examiner les possibilités. «Ce qu’on voulait, c’était d’améliorer le patrimoine bâti, non pas construire quelque chose de neuf, mais plutôt partir de ce qui existe en ville. Il y en avait des bâtiments», a-t-elle fait valoir.

L’organisme voulait, avec son projet, «mettre les gens à l’abri de la spéculation des prix reliés au logement, les isoler correctement pour qu’ils cessent de payer des factures d’électricité de fou», a signalé Chantal Charest.

Pour Chantal Charest, avec des projets de la sorte, la CDCBF répond à sa mission en agissant sur la pauvreté. (Photo www.lanouvelle.net)

La Corporation, avec la Place Rita-St-Pierre qu’elle détient, possède un levier financier intéressant. «Mais on ne fait pas de trucs à risque. On effectue des investissements qui répondent à des besoins sociaux», a-t-elle assuré.

C’est ce qui a amené l’organisme à se porter acquéreur de l’édifice en 2014. «On l’a donc achetée, on a fait certaines rénovations. On souhaite qu’il y en ait d’autres, même si on n’est pas rendu là, parce que ça marche, ça aide des gens appauvris. Ça leur rend énormément service», a exprimé la directrice générale. Derrière, une maisonnette qui, jadis, logeait les propriétaires, abrite maintenant deux personnes venues d’Afrique. Dans son édifice, l’organisme peut maintenant compter sur des locataires stables après un peu de roulement au départ.

Si la CDCBF donne dans l’habitation, a fait valoir Chantal Charest, c’est qu’il s’agit «d’un service essentiel». C’est pourquoi elle souhaite d’autres projets semblables. «C’est une des façons que nous avons d’intervenir concrètement sur la pauvreté. Dans nos réflexions, c’est de toujours trouver la façon d’agir pour que ça serve vraiment aux gens appauvris. Quand des projets comme celui-ci se concrétisent, on répond à notre mission», conclut-elle.