Leurre et porno juvénile : Nicolas Gauthier plaide coupable

Détenu depuis son arrestation le 7 février, Nicolas Gauthier, 47 ans, a été condamné, en fin de journée, vendredi, à 27 mois d’emprisonnement, peine à laquelle on doit soustraire la détention provisoire comptant pour trois mois. Il doit donc purger 24 mois de détention.

Au palais de justice de Victoriaville, devant la juge Dominique Slater de la Cour du Québec, Gauthier a reconnu sa culpabilité à des accusations de leurre, de possession de pornographie juvénile et de manquements à des conditions.

Quelques mois après sa sortie de prison à l’été 2022 pour des infractions de même nature, Nicolas Gauthier, entre le 23 et le 26 janvier 2023, a tenté d’obtenir des faveurs sexuelles auprès de deux jeunes d’âge mineur.

L’analyse du téléphone cellulaire de l’accusé a permis de découvrir des milliers de fichiers, 76 000, mais un seul a pu être relié à de la pornographie juvénile impliquant des personnes mineures âgées, selon les estimations, entre 6 et 15 ans.

À la suite de son arrestation, Gauthier a collaboré avec les autorités et a livré une déclaration incriminante. « Il n’adresse des reproches à personne, il assume complètement ses gestes. Mais à sa sortie de prison, à l’été 2022, il avait fait la demande pour voir un psychologue, mais cela n’a pas été possible. Il ne va pas bien. Il a besoin d’être suivi. C’est pourquoi il souhaiterait obtenir une recommandation pour qu’il puisse rencontrer rapidement un psychologue en prison », a indiqué son avocat Me Jean-Philippe Anctil.

Me Anctil et son vis-à-vis de la poursuite Me Michel Verville ont proposé une suggestion commune à la juge Slater. « La peine peut apparaître clémente considérant les antécédents. Mais la criminalité de leurre et de pornographie juvénile apparaît ponctuelle et assez récente. Et puis sa reconnaissance de culpabilité permet notamment d’éviter de laborieuses démarches et recherches aux policiers », a exposé Me Verville.

Soulignant la gravité importante des gestes visant des mineurs, la présidente du tribunal a qualifié la peine de raisonnable dans les circonstances. « Votre plaidoyer rapide de culpabilité évite une longue enquête et fait en sorte que les jeunes plaignants n’auront pas à témoigner. Vous avez collaboré et fourni une déclaration incriminante. La peine aurait pu être plus sévère, mais on tient compte de certains facteurs atténuants », a souligné la magistrate.

En plus de l’emprisonnement, Nicolas Gauthier, à sa sortie du pénitencier, devra se soumettre à une période de probation de deux ans avec suivi. Il devra suivre toutes les directives de son agent de surveillance, notamment en lien avec tout cheminement thérapeutique.

Par ailleurs, plusieurs conditions lui sont imposées. Il lui sera interdit de communiquer avec les plaignants. Pendant 20 ans, il ne pourra se trouver dans une zone publique, une école, une garderie, un terrain de jeux ou un centre communautaire où peuvent se trouver des personnes de moins de 16 ans.

Il ne pourra non plus occuper un emploi rémunéré ou bénévole qui le placerait en situation d’autorité ou de confiance envers des personnes de moins de 16 ans.

Il devra se soumettre à un prélèvement de substance corporelle aux fins d’analyse génétique et son nom figurera à perpétuité au registre des délinquants sexuels.