Les syndiqués des services publics manifestent

Les syndiqués des services publics du Québec ont manifesté aux quatre coins de la région mercredi, alors qu’ils réclamaient notamment de meilleures conditions salariales et des renforts de la part du gouvernement, prétextant que leurs équipes sont au bout du rouleau.

Cette journée de mobilisation du 31 mars avait été promise par les différents syndicats impliqués il y a environ deux semaines, le 11 mars, lors d’actions menées le jour de commémoration des victimes de la COVID-19.

Les organisations syndicales réunies pour ces moyens de pression ont débuté leur périple, baptisé «On sonne l’alarme pour les services publics» aux environs de 9 h à la Terrasse-Turcotte, près du Parc portuaire, devant le quartier général des dirigeants du CIUSSS, où ils ont fait entendre leurs revendications au son de la musique québécoise.

Les syndicats se sont ensuite rendus au CHAUR vers 11 h 15 pour poursuivre leur mobilisation.

«Il faut donner un coup de barre aux négociations», lance Nathalie Perron, Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec, attachée à la FIQ.

«Les paroles doivent maintenant se transformer en gestes concrets. On a négocié de bonne foi, mais ça n’a pas avancé», ajoute-t-elle.

Sa collègue Véronique Neth de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec abonde dans le même sens.

«Les salaires, oui, c’est une chose, mais ce sont les conditions aussi qui sont importantes. Ma crainte, c’est que du personnel qui n’est pas reconnu à sa juste valeur au public se dirige vers le privé. On veut offrir un service de qualité à la population, mais la dernière offre patronale est un recul. C’est inadmissible», tonne la présidente.

Pour sa part, Pascal Bastarache, président du Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers-CSN, souligne que le gouvernement Legault manque de «volonté et de respect» à négocier.

«Ils ont utilisé la pandémie pour nous contraindre dans notre travail. On a assez donné, on a assez toléré. S’il faut aller en grève, on va y aller. Leurs  »anges gardiens » sont parmi les plus bas salaires. Malgré ça, ils ont décidé de jouer avec nous», rapporte-t-il.

Les manifestants ont ensuite pris la route de Victoriaville pour conclure leur journée, où une action a été tenue devant l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.

Pendant ce temps, leurs collègues du milieu de l’éducation répondaient eux aussi à l’appel de mobilisation, alors que plusieurs syndicats reliés au Cégep de Trois-Rivières se sont réunis devant la Pavillon des sciences vers midi, pour faire valoir leurs doléances.

«Si le gouvernement veut une paix sociale, ça nous prend une convention. Quatre profs sur 10 ont des conditions de travail précaire et ne savent pas s’ils auront 26 paies cette année. On est épuisés par la COVID, on veut que ça débloque. On a besoin d’une convention qui enraye les problématiques qui perdurent depuis des années, comme la précarité», a expliqué le président du Syndicat des professeurs du Cégep, Jean Fournier.

Présent sur place pour motiver les troupes, Paul Lavergne, président du Conseil central Coeur-du-Québec à la CSN, ne s’est pas fait tendre avec l’employeur.

«Ce gouvernement aime son image et c’est là qu’il faut frapper, dans l’image», a-t-il clamé.

Pour sa part, Claudia Cousin, présidente du Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges, fait le constat que le gouvernement Legault est «déconnecté» des besoins des milieux.

«Les enseignantes et les enseignants souhaitent apporter de vraies solutions à l’alourdissement de leur tâche. Des améliorations au niveau de la composition de la classe ainsi que l’ajout de classes spéciales viendraient donner un peu d’air à nos membres», exprime Mme Cousin qui précise que les enseignantes et les enseignants du Québec sont moins bien rémunérés que leurs collègues du reste du Canada.

La convention collective de ces travailleurs est échue depuis un an.

La dernière offre gouvernementale dévoilée mercredi propose 7% d’augmentation sur une période de cinq ans.

Le Nouvelliste