Les professionnels du Cégep refusent la grève

CÉGEP. Si les professionnels non enseignant du cégep de Victoriaville n’ont pas voté en faveur d’une grève comme leurs collègues enseignants et employés de soutien, ils n’en ont pas moins dénoncé les offres du gouvernement. «Nous estimons que les offres patronales visent principalement à précariser les emplois professionnels (…). Ces offres inacceptables qui dévalorisent nos emplois mettent malheureusement en péril la qualité des services et des programmes dont nos élèves pourront bénéficier dans les prochaines années», a lu Mariannick Paris, représentante du Syndicat du personnel professionnel du cégep de Victoriaville.

Accompagnée de quelques autres membres du Syndicat, Mme Paris s’est présentée au conseil d’administration de l’institution pour déposer une lettre précisant sa position dans le cadre des négociations.

La lettre visait aussi à rappeler le rôle que joue la vingtaine de professionnels dans la vie du cégep de Victoriaville.

«Les professionnels et les professionnelles sont ces travailleurs de l’ombre qui oeuvrent quotidiennement à la qualité des services directs à l’élève : orientation, placement, cheminement scolaire, adaptation scolaire, socioculturel, sport, international, information scolaire, bibliothèque, technopédagogie, recherche, qualité de l’enseignement et de programmes, formation continue, etc.»

Le nouveau directeur général du Cégep, Paul Thériault, a bien accueilli leur message, disant se sentir tout à fait à l’aise avec leurs revendications. «Vous êtes importants pour le collège. Il n’est pas dans notre intérêt et notre intention de sabrer dans les professionnels.» Il a espéré tout haut que les compressions n’obligent pas le collège à couper des postes.

Le directeur des études, Christian Héon, a renchéri en disant que si le taux de réussite dépendait des profs, le taux de diplomation était attribuable à un environnement éducatif stimulant, auquel contribuent les professionnels.

Lui comme les professionnels ont repris une expression utilisée par l’ex-directeur général Vincent Guay, le Cégep n’est pas qu’une «shop» ou une «usine» à cours.

Un protocole de grève

On a d’ailleurs convenu d’un protocole de grève pour ces six journées qui s’annoncent pour les 28 octobre, les 12 et 13 novembre, es 1er, 2 et 3 décembre.

Mélanie Bélanger, directrice des ressources humaines, a expliqué qu’en quatre rencontres avec les représentants syndicaux des enseignants et du personnel de soutien, on avait convenu d’un protocole de grève, le Cégep reconnaissant le droit de son personnel à manifester, mais voulant assurer la sécurité des personnes, des biens et des lieux. «L’important, c’était de maintenir nos liens de confiance», a dit Mme Bélanger.

Ainsi, le 28 octobre, les cours seront suspendus. On s’est entendu sur les quelques accès possibles, sur les mesures d’urgence, sur l’installation de toilettes chimiques à l’extérieur. Il n’y aura aucune activité à l’intérieur du bâtiment du Cégep. La Résidence des étudiants et la Clinique de physiothérapie demeureront toutefois accessibles à leur clientèle. Les professionnels qui n’ont pas voté pour la grève devront se présenter sur les lieux comme s’ils avaient à rentrer au travail.

Là encore, le directeur général s’est réjoui de cette entente. «On n’est pas en train d’encourager la grève. Elle est légale et légitime», a-t-il déclaré.

Il a ajouté qu’il valait mieux s’entendre sur un processus afin d’éviter le «chaos», celui qui laisse des traces indélébiles.

Au lendemain de chaque jour de grève, un bilan sera dressé, a indiqué Mme Bélanger.