Les oubliés du projet de loi C-36
Les préoccupations des travailleuses et travailleurs du sexe, en particulier les hommes et les personnes trans, n’ont pas été prises en considération par le gouvernement pour son projet de réforme des lois encadrant ce champ d’activité, déplore un groupe d’organismes qui les représente.
Le groupe, composé des organismes Stella, l’amie de Maimie, Action santé travesti (e)s et transsexuel (le)s du Québec, Rézo et l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues, a lancé hier aux élus une invitation à prendre connaissance des réalités des personnes œuvrant dans le milieu. Il accuse le gouvernement fédéral de ne pas les avoir écoutées lors des consultations sur le projet de loi C-36.
L’impact de la réforme sur les hommes et les personnes trans qui travaillent dans l’industrie du sexe n’a d’ailleurs pas été abordé lors des audiences du comité de la justice qui étudie le projet de loi, bien que ces personnes forment une partie importante de cette industrie, juge Frances Shaver, professeure à l’Université Concordia.
Cela pose problème, puisque les personnes trans qui travaillent dans l’industrie du sexe sont particulièrement vulnérables. «Il y a tellement de stigmatisation et de violence dirigées envers les personnes trans dans la société en général, et cela se traduit dans l’industrie du sexe, lance Robyn Maynard, intervenante chez Stella, l’amie de Maimie. Il y a aussi beaucoup plus de répression et de profilage de la part des services policiers.»
Frances Shaver note d’ailleurs que les personnes trans sont démesurément victimes d’agressions de la part de supposés clients.