Les oies abondent

La grande concentration d’oies des neiges pouvant être observée à Victoriaville depuis quelques semaines démontre une chose. Contrairement à d’autres espèces d’oiseaux, la survie du principal attrait du réservoir Beaudet n’est pas à craindre.

Au printemps et à l’automne, tout près d’un million d’oies passent par le Québec durant quelques semaines. Des observateurs de passage à Victoriaville, au cours de la fin de semaine à l’occasion du Congrès QuébecOiseaux, indiquent qu’il s’agit d’une surabondance.

«Il y en a tellement qu’il y a même des mesures spéciales qui sont prises pour essayer de contrôler la population», affirme le directeur général de ce regroupement d’ornithologies amateurs, Jean-Sébastien Guénette.

Concrètement, les répercussions se font surtout sentir chez les agriculteurs de la région, précise le biologiste. Pour se trouver à manger, elles quittent l’eau chaque jour. Elles se rendent parfois dans un champ pour y prendre ce qui y a été semé et parfois ce qui est prêt à être consommé.

«La problématique, c’est que, quand un troupeau d’oies arrive dans un champ, souvent il vide le champ. C’est pour ça que des agriculteurs aiment moins ça.»

Même si leur forte présence sur le réservoir Beaudet de Victoriaville peut paraître étrange aux yeux des touristes, il n’y a pas lieu de s’inquiéter de ce côté. Questionné à ce sujet, le maire sortant, André Bellavance, s’est fait rassurant en rappelant les mérites de l’eau de la ville.

«Notre système de traitement des eaux est vraiment exceptionnel, répond-il. On vient encore une fois de recevoir une certification d’eau cinq étoiles. Il n’y a même pas cinq municipalités au Québec qui ont une eau cinq étoiles.»

Conditions idéales

Néanmoins, la présence de plusieurs milliers d’oies à Victoriaville fait le bonheur de nombreux ornithologues. Ce phénomène s’explique par le fait que les conditions idéales pour leur bien-être s’y retrouvent. Elles peuvent reprendre des forces durant le périple les menant des États-Unis au Nunavut au printemps et en direction inverse à l’automne.

Cela rend la halte migratoire du réservoir Beaudet aussi désirable, ajoute le responsable des communications et de la collecte de fonds de QuébecOiseaux, Louis Vaillancourt, qui parle d’une sélection naturelle. Ce type d’oiseau s’y assure d’une sécurité et d’une tranquillité. Tout est en place pour qu’il s’y plaise.

«Le réservoir Beaudet leur offre un bel endroit protégé où il est interdit de chasser. Donc ces oiseaux-là trouvent le refuge idéal. Les conditions dont ils ont besoin, ils les ont trouvées. Sinon, ils ne viendraient pas.»