Les municipalités méritent d’être compensées, croit le préfet de la MRC de L’Érable  

Le préfet de la MRC de L’Érable, Gilles Fortier, demeure un observateur attentif par rapport à l’actuelle campagne électorale menée au Québec. Il croit que les municipalités sont en droit d’être compensées par le gouvernement du Québec dans un contexte d’inflation et de taux d’intérêt à la hausse.

D’entrée de jeu, il se rallie aux enjeux prioritaires ciblés par la Table des MRC du Centre-du-Québec qui veut faire du Centre-du-Québec la première région entièrement branchée au Québec et qui demande la tenue d’un sommet sur la santé pour améliorer les soins de proximité et identifier les services à décentraliser. La Table souhaite aussi la création d’un fonds dédié à l’économie et à la prospérité durables.

« Il est évident que l’un des problèmes que nous vivons dans la MRC de L’Érable demeure la desserte cellulaire qui n’est pas complète sur notre territoire. Il y a également toujours place à l’amélioration dans le secteur de la santé », ajoute-t-il.

« Ce que j’aimerais pour la MRC de L’Érable lorsque le gouvernement parle de décentralisation des services gouvernementaux, c’est qu’il ne pense pas toujours juste à Victoriaville et Drummondville, mais aussi à Plessisville, Princeville et aux neuf autres municipalités de notre territoire », fait valoir le préfet.

Du point de vue fiscal, M. Fortier souhaiterait évidemment des allégements de la part du gouvernement qui a reçu beaucoup d’argent dans ses coffres dans le contexte actuel contrairement aux municipalités qui ont à subir de nouvelles hausses dans leurs dépenses.

« Il serait pertinent que le gouvernement nous fasse parvenir un chèque pour contrer l’inflation et la hausse des taux d’intérêt comme il l’avait fait pour contrer la COVID. C’est une somme de 800 millions $ qui avait alors été remise aux municipalités. Pour Princeville par exemple, dit-il en prenant son chapeau de maire, cela avait représenté 360 000 $. »

« Le gouvernement devrait également nous permettre de récupérer 100% du montant de la TVQ (taxe de vente du Québec) que nous versons sur nos achats, comme il en est au niveau fédéral en ce qui concerne la TPS (taxe sur les produits et services). » Actuellement, les municipalités ne peuvent récupérer que 50% du montant de la TVQ.

« Nous devons également payer les surplus d’intérêt concernant la majorité des programmes de subventions que nous avons reçus sans oublier que les montants des subventions n’ont pas été ajustés à l’inflation qui a entraîné une hausse de coût pour nos projets », de poursuivre M. Fortier qui ajoute à cela tous les frais additionnels liés aux contrats, notamment pour l’entretien des chemins. « Tout le pétrole, le bitume, l’augmentation est bien réelle. »

M. Fortier croit que les municipalités seraient les mieux placées pour réinvestir tout cet argent que pourrait lui remettre le gouvernement. « Il servirait d’aide directe aux citoyens, car il ne faut pas se le cacher, les deux prochaines années risquent d’être un peu plus difficiles. »

Le préfet ajoute de plus que c’est un vœu des municipalités qu’on leur permette de faire un peu de business. « Nous aimerions que nos revenus ne dépendent pas à plus 80% de la taxe foncière comme c’est le cas présentement. Je crois qu’il nous serait profitable de pouvoir aller en chercher autrement en nous donnant davantage de pouvoir à ce niveau », estime-t-il.

Quant au travail du député actuel, Eric Lefebvre, M. Fortier n’a rien à lui reprocher et a souligné que celui-ci avait fait du bon travail depuis qu’il est en poste.

« Mais, je pense que les municipalités en ont encaissé beaucoup avec toute l’inflation pendant que Québec a vu augmenter ses revenus. Il vaudrait la peine qu’il nous en retourne une partie, surtout qu’on est sensé être des partenaires du gouvernement », de conclure M. Fortier.