Les libéraux tranchent : le crucifix restera au Salon bleu du parlement

Le crucifix du parlement transcende les époques et les controverses : il est là pour rester.

Après avoir adopté la loi 62 sur la neutralité religieuse de l’État, le gouvernement Couillard a réaffirmé mardi son attachement indéfectible au crucifix, solidement accroché au Salon bleu du parlement depuis 1934.

Placé bien en vue derrière le trône du président de l’Assemblée nationale par le premier ministre Maurice Duplessis, le crucifix de la controverse restera donc bien en place, en dépit du principe de la séparation de l’Église et de l’État.

Le caucus libéral devait se prononcer mardi sur une motion déposée la semaine dernière par Québec solidaire sur le sort à réserver au crucifix du parlement, dans la foulée de la loi 62.

Québec solidaire souhaitait que les parlementaires confient au Bureau de l’Assemblée nationale (BAN), sorte de conseil d’administration de l’institution, le soin de déterminer si le moment était venu de déplacer l’objet religieux et litigieux.

Au terme de leur caucus, les libéraux ont conclu mardi qu’il n’était pas question d’endosser la motion solidaire, et encore moins de décrocher le crucifix.

La position a fait consensus, selon la nouvelle présidente du caucus libéral, la députée Filomena Rotiroti.

Plusieurs députés se sont portés à la défense du symbole religieux, qui, selon eux, fait partie intrinsèque de l’histoire du Québec.

Le député de Dubuc, Serge Simard, s’est posé en fougueux défenseur du crucifix.

«Il fait partie de l’histoire du Salon bleu. Cela fait partie de l’histoire du Québec», selon lui.

«On ne démolira pas les statues. On ne démolira pas les artefacts. On ne démolira pas l’histoire du Québec», a plaidé le député.

Son collègue de Montmorency, Raymond Bernier, a renchéri : «C’est historique. Moi, j’y tiens.»

Le député de Laval-des-Rapides, Saul Polo, a répondu à la question sur la pertinence de déplacer le crucifix en réaffirmant sa foi. «Je suis catholique pratiquant», a-t-il dit.

Le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, a jugé lui aussi que le crucifix du parlement faisait «partie de notre histoire».