Les Laboratoires KABS investissent à Val-des-Sources

Les Laboratoires KABS construiront une nouvelle usine à Val-des-Sources. L’entreprise œuvrant dans les secteurs de biotechnologie et pharmaceutique, qui est établie sur le territoire valcourcien depuis 2014, profite d’un soutien financier de quelque 54 millions de $ du gouvernement fédéral.

Quelque 27 M $ — la moitié de l’enveloppe — seront donc investis à Val-des-Sources, amenant environ 25 emplois à la quinzaine déjà existants. Selon le gouvernement canadien, le projet total est estimé à 84,8 M $ et créera 40 emplois au Canada et en maintiendra 140.

Lorsque la compagnie a annoncé s’installer dans sa ville en 2014, le maire de Val-des-Sources et préfet de la MRC des Sources, Hugues Grimard, avait vu la nouvelle comme «un signal de départ». Sept ans plus tard, l’entreprise déclare qu’elle construira un bâtiment flambant neuf sur la rue Frontenac à l’été 2021. «Ça ne peut pas être plus concret! […] Ça crée de la richesse dès la première année», se réjouit le maire, considérant qu’il s’agit d’une «excellente nouvelle».

En pratique, des médicaments biologiques seront fabriqués dans cette nouvelle usine, explique le président des Laboratoires KABS, Jean-Simon Blais. «Plutôt que de produire des médicaments par des méthodes chimiques, de synthèse, qui utilisent des solvants et des produits polluants, on fait fabriquer des médicaments par des microorganismes. C’est le même principe que la production d’alcool par fermentation, mais le microorganisme a été travaillé pour produire des anticorps et des protéines. Le microorganisme va produire un médicament. On l’extrait du milieu de culture et on le purifie. Éventuellement, on le passe dans un procédé aseptique pour qu’il devienne injectable», vulgarise-t-il.

L’autre moitié de l’enveloppe attribuée par le gouvernement servira également à agrandir les installations des Laboratoires Kabs à Saint-Hubert, ce qui lui permettra «d’accroître la capacité de remplissage et de finition, qui atteindra plus de 30 millions de flacons par année», précise-t-on dans un communiqué.

M. Blais indique que cette somme est un prêt du gouvernement fédéral. «Ce prêt est remboursable sur une période de temps plus longue qu’à la normale et qui est sans intérêt, ce qui nous permet d’avoir un pouvoir d’emprunt avec les sources de financement plus standards. Ça joue comme levier essentiellement. Ça nous permet de développer rapidement quelque chose qui nous aurait pris une dizaine d’années petit à petit», estime-t-il.

Retour d’ascenseur

Les Laboratoires KABS sont l’une des premières compagnies qui ont été soutenues par le Fonds de diversification économique de la MRC des Sources en 2014. Il s’agit donc d’un retour du balancier. «La région a accompagné l’entreprise, témoigne Hugues Grimard. En tant que petite MRC, on le fait de façon rapide et personnalisée. Aujourd’hui, c’est le retour de l’ascenseur avec des investissements majeurs pour la région.»

Est-ce que ce sera difficile d’attirer de la main-d’œuvre si spécialisée à Val-des-Sources? «Je pense qu’on est très bien situés géographiquement parlant. De plus en plus, les gens des grandes villes veulent sortir en région. C’est une excellente opportunité pour les gens qui veulent y trouver un emploi de qualité. Le promoteur me disait qu’actuellement, ils reçoivent des tonnes de CV. Pour moi, ce n’est pas un défi en tant que tel», analyse le maire, mentionnant que Val-des-Sources est aux portes de Sherbrooke et de ses nombreuses écoles et universités.

Jean-Simon Blais s’est montré d’accord avec M. Grimard. «L’Université de Sherbrooke diplôme des dizaines d’étudiants chaque année dans des domaines connexes ou très rapprochés de ce qu’on fait. C’est un endroit où il fait bon vivre pour élever sa famille. Avec la flambée des prix de l’immobilier à Montréal, les jeunes ne peuvent rien s’acheter pour le moment. On pense qu’on fait un bon coup. C’est un projet de ressources humaines, c’est sûr», décrit-il, ajoutant que son équipe et lui devront attirer des spécialistes du domaine pour entraîner les nouveaux employés.

La Tribune