Les enseignants se font voir et entendre

VICTORIAVILLE. Environ 150 enseignants ont manifesté, mercredi midi, à l’intersection des boulevards Jutras Est et Labbé Sud à Victoriaville, répondant ainsi à l’appel du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF), pour dénoncer les demandes patronales.

Musique, banderoles et une grande école installée sur place, les enseignantes et enseignants ont pu ainsi se faire voir et entendre des citoyens qui passaient dans le secteur.

La manifestation réunissait  notamment des enseignants de l’École secondaire Le boisé, de l’École Sainte-Marguerite-Bourgeoys, du CFER Normand-Maurice, du centre de formation professionnelle Vision 20 20, du Centre intégré de formation et d’innovation technologique (CIFIT) et du centre de formation professionnelle Le Trécarré.

«Cette manifestation de visibilité a pour but de dénoncer, une fois de plus, le contenu des demandes patronales, de faire avancer nos demandes, mais aussi de dénoncer la lenteur des discussions à la table de négociations», a indiqué la présidente du SEBF, Nancie Lafond, tout en faisant savoir la tenue d’une autre manifestation, jeudi, cette fois à l’École secondaire Le tandem.

Deux enjeux principaux achoppent. «Il existe un rapport important au niveau des ratios que le gouvernement veut augmenter. On demande plutôt de les diminuer. Et puis nos tâches deviennent plus complexes. On veut se donner un peu d’air, mais la partie patronale veut les augmenter à 35 heures», a rappelé Mme Lafond ajoutant que les enseignants souhaitent aussi un ajout de services pour les élèves en difficultés.

La présidente provinciale de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, a participé à cette manifestation.

Interrogée sur l’état de la négociation, elle a fait savoir que les discussions avançaient «très très lentement». «Nous sommes très loin d’un règlement, a-t-elle confié. Nous en sommes encore à nous expliquer sur les dépôts des offres et des demandes. Le problème, c’est que les porte-parole à la table de négociations ont reçu un mandat monétaire. On leur a demandé de négocier en fonction d’une récupération d’argent.»

Mais selon elle, les explications deviennent très difficiles et pénibles lorsqu’on parle de récupération d’argent et d’aider les élèves du Québec à réussir et d’améliorer les conditions des enseignants.

Les enseignants, affirment les représentants syndicaux, envoient un message clair. «Ils nous disent clairement : assez, c’est assez! Nous ne sommes plus capables de tenir seuls l’école à bout de bras. On a besoin d’aide. Voilà ce qu’on explique à la partie patronale», a souligné Josée Scalabrini.

La présidente de la FSE soutient n’avoir jamais vu, en 15 ans de militantisme actif, des enseignants aussi mobilisés. «Ils sont au rendez-vous partout au Québec, a confié Mme Scalabrini. Les enseignants font savoir leur mécontentement et qu’ils ont besoin d’aide. On espère que le gouvernement va se mettre rapidement à négocier plutôt que de dénoncer dans quelques mois les moyens de pression plus lourds adoptés si on devait en arriver là».

Même son de cloche du côté de la présidente du SEBF. «J’assume la présidence depuis 15 ans. Et c’est la première fois que je constate une mobilisation aussi intense et soutenue. Les enseignants participent et sont engagés», a signalé Nancie Lafond tout en faisant savoir qu’ils comptent bien poursuivre la lutte tant qu’un règlement satisfaisant n’aura pas été obtenu.