Les églises rouvrent leurs portes, 50 personnes à la fois

C’est avec bonheur que les paroissiens ont appris l’annonce de la réouverture des églises le 22 juin. Du côté de l’Unité pastorale des paroisses catholiques de Victoriaville, on se prépare activement à recevoir de nouveau les gens, dès que possible, comme l’ont expliqué David Vincent, curé de Sainte-Victoire et le prêtre Pierre Proulx jr.

Il faudra respecter les différentes consignes sanitaires établies, dont la présence de 50 personnes ou moins lors des messes et rencontres. Déjà, les bénévoles et responsables des différentes paroisses de l’unité (Sainte-Victoire, Saint-Christophe et Saint-Paul-Apôtre) sont à l’œuvre pour aménager les lieux afin de déterminer comment il faudra procéder et où les fidèles pourront s’installer. Elles seront prêtes le 24 juin (fête de la Saint-Jean-Baptiste) et c’est l’église Sainte-Victoire qui lancera le bal avec une messe à 9 h cette journée-là.

Des célébrations sous le signe de la COVID-19

Les messes sont de retour, mais on doit s’attendre à différentes modifications. On sait déjà que seulement 50 personnes (pour le moment puisque les consignes se modifient au fil du temps) pourront participer aux cérémonies, qu’il faudra se désinfecter les mains à l’entrée et respecter la distanciation et la signalisation pour les déplacements, ce à quoi la majorité des gens sont désormais habitués. D’ailleurs, tout sera bien indiqué aux portes des églises, mais aussi sur le site Web www.paroissesboisfrancs.org et sur la page Facebook (dont le nombre d’abonnés a doublé depuis le début de la pandémie). La réussite de l’opération dépendra bien entendu de la collaboration de chaque personne.

Les horaires des célébrations ont également été modifiés. À Notre-Dame de l’Assomption, la messe aura lieu le dimanche à 9 h, à 10 h à l’église Saint-Christophe (dès que possible selon l’avancement des travaux du parvis) et à 11 h à Sainte-Famille. Du côté de l’église Sainte-Victoire, une messe est prévue le samedi à 16 h et le dimanche à 10 h. Et cela pourrait changer. Il est donc important de vérifier avant de se rendre. Il faut également s’attendre à devoir rebrousser chemin si jamais le nombre de 50 personnes est atteint.

Pour ce qui est du déroulement des messes, plusieurs s’interrogent sur la façon dont procéderont différents rituels, dont la communion. «Elle se fera comme avant. On remettra la communion dans la main, sans la toucher. Le ministre de la communion portera un masque puisqu’il sera à moins de 2 mètres et fera le tout en silence. Le paroissien devra également éviter de prononcer le traditionnel Amen», a expliqué le curé David Vincent. «Nous allons dire avant «Voici le corps du Christ» et tous répondront ensemble», ajoute Pierre Proulx jr.

Il y aura une petite table avec du désinfectant à côté de chaque ministre de la communion et si jamais il touche la main d’un paroissien, il devra s’arrêter et nettoyer les siennes avant de reprendre. Bien entendu, un circuit devra être emprunté pour l’aller et le retour pour éviter les rencontres. Il y aura des ajustements selon les églises, mais les grandes lignes sont toutes les mêmes.

Les chorales ne seront pas de retour pour l’instant, mais il pourra y avoir de l’animation plus individuelle, respectant la distanciation.

Du soutien et des célébrations virtuels

S’il a fallu interrompre les messes dans les églises pendant trois mois, le curé indique qu’on a profité de ce temps afin de faire du grand ménage dans les églises, notamment à Sainte-Victoire où les parquets ont subi une cure de rajeunissement grâce à des bénévoles, quelques-uns à la fois. Lavés, cirés, réparés, ils brillent comment un sou neuf. Même chose pour les boiseries, les tapis, les bancs, etc. «Les églises n’auront jamais été aussi désinfectées et propres», dit-il en riant.

Depuis l’annonce de la réouverture, plusieurs personnes ont téléphoné au presbytère, écrit par courriel, voulant savoir quand les messes reprendraient. «On sent un grand besoin», indique encore M. Vincent.

Mais ça n’a pas été le désert spirituel pendant le confinement. Il y a eu des messes enregistrées et diffusées par le Web (encore cette semaine). «Au début, il y avait environ 500 personnes qui regardaient chaque semaine. Avec le beau temps, ça a diminué autour de 300», souligne le curé Vincent.

Il n’y a pas eu que des messes. Pour ne pas centrer que sur le prêtre, il y a eu des célébrations de la parole (prière, ressourcement) animées par des laïcs, en ligne. «Mais dire la messe devant une caméra, ce n’est pas la même chose. Je commence à avoir hâte de retrouver l’assemblée, les gens. Parce que l’essentiel du rassemblement, ce sont des gens qui sont ensemble et vivent quelque chose», confie le curé.

Et les cloches ont continué de sonner chaque jour, à midi et à 18 h. «Au début de la pandémie, on ne les sonnait plus, mais à l’approche de Pâques, l’Assemblée des évêques a demandé à ce que chaque dimanche (pendant trois semaines) on sonne les cloches 10 minutes», a rappelé le prêtre Proulx. Depuis, elles sonnent chaque jour.

Des gens ont voulu se rassembler pour prier et l’on fait virtuellement, par Zoom par exemple. Beaucoup de mesures informatiques ont été prises permettant de nourrir sa foi, mais à distance. Une belle réalisation et ouverture pour l’Église catholique.

Des cérémonies à reprendre

L’interruption des célébrations fait en sorte qu’il y a 58 baptêmes en attente pour l’Unité pastorale. Une centaine de funérailles, que les familles souhaitent tenir à l’église, ont été reportées. Pour ce qui est des mariages, la grande majorité a été remise à l’an prochain. Ceux qui restent au calendrier sont prévus pour les mois de septembre et octobre.

Trois mois sans revenus

Le confinement a également amené pour l’Unité pastorale une baisse des revenus importante, en fait, aucun revenu. «Ça commence à être dur financièrement parce que les frais fixes demeurent», fait comprendre M. Vincent. Bien entendu, l’organisme a bénéficié, comme les autres, de la subvention salariale, du prêt de 40 000 $ (pour certaines fabriques). Mais manquent au budget toutes les quêtes et les célébrations comme les funérailles ainsi que des dons qui ne sont pas entrés dans les coffres comme d’habitude.

Somme toute, le confinement aura fait ressortir l’importance de se rassembler. «Quand on va se retrouver, nous goûterons encore plus tout le bien que ça nous fait d’être ensemble et de célébrer. Même si ce ne sera pas tout à fait comme avant», termine M. Vincent.

Il aura également permis une mise à jour technologique (et une présence en ligne accrue), grâce à laquelle les églises parviennent à recruter de nouveaux bénévoles, indispensables pour la suite puisque la majorité des précédents ont 70 ans et plus.