Les «bulles-classes» pètent, selon la CSQ

Une semaine après la rentrée officielle, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est inquiète de l’application sur le terrain du concept des «bulles-classes». Le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, presse donc le ministre Jean-François Roberge de trouver des solutions immédiates.

Se basant sur l’aide-mémoire gouvernemental indiquant que les bulles-classes doivent aussi être respectées au service de garde et que si cela n’est pas possible, un second groupe-classe doit être créé, la FPSS-CSQ relève des incongruités. «Le problème avec ça, c’est qu’un «second groupe-classe» peut facilement regrouper des élèves de plusieurs classes! J’ai vu cette semaine des «seconds groupes-classes» regrouper des enfants de plus de 10 classes différentes. En quoi les consignes de distanciation sont-elles respectées? En quoi est-ce sécuritaire pour les enfants et pour le personnel?» s’inquiète Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.

Il est évident que la pénurie de main-d’œuvre vécue par le personnel de soutien scolaire dénoncée par la Fédération depuis des années fait partie du problème. Mais la situation est bien pire cette année, selon le syndicat qui compte près de 30000 membres. Ce qui force les entorses que l’on connait actuellement aux consignes de la Santé publique indique-t-on.

«Une semaine après la rentrée scolaire, au sein des 24 centres de services que nous représentons, il reste encore plus de 600 postes vacants devant être comblés par le personnel de soutien scolaire, que ce soit au service direct à l’élève ou au service général. Si les conditions de travail étaient meilleures, les gens voudraient occuper ces postes. On aurait donc assez de personnel pour respecter le concept des bulles-classes par exemple!», ajoute Éric Pronovost. «On se sent comme les préposés aux bénéficiaires de l’éducation. Ça prend des sous et de la reconnaissance de notre travail!» revendique-t-il.

Toujours selon le syndicat, après seulement cinq jours ouvrables, une tendance inquiétante commence à émerger : plusieurs surveillantes d’élèves quittent déjà leur emploi à cause de la situation complètement désorganisée dans plusieurs écoles.

«Ça en rajoute à tous les défis que rencontrent actuellement les élèves dans la situation que l’on connait. Il est urgent que le gouvernement se penche sur les problèmes rencontrés en ce moment par le personnel de soutien scolaire! Il en va du bien-être de tous», souligne le président de la FPSS-CSQ qui dénonce du même souffle l’implantation de la maternelle 4 ans dans le contexte de la crise de la COVID-19.

«Je pense qu’on est en droit de questionner le jugement de monsieur Roberge! En pleine pandémie, en temps de pénurie de main-d’œuvre et en sachant le défi que représenterait l’application des mesures de la Santé publique aux petits de 4 ans, comment le ministre de l’Éducation a-t-il pu croire que ce serait une bonne idée d’aller de l’avant avec ce projet. Et surtout, on l’avait prévenu!», conclut-il.