Les acériculteurs répondent en grand nombre

ACÉRICULTURE. La grande salle du Centre des congrès de l’Hôtel Le Victorin de Victoriaville était bondée, vendredi matin, à l’ouverture de la journée INPACQ acéricole organisée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, en partenariat avec Développement bioalimentaire Centre-du-Québec et le Réseau Agriconseils.

Les participants ont pu entendre différents conférenciers et visiter les kiosques diversifiés de 37 exposants, un record, a fait savoir l’animateur lors de son mot de bienvenue.

Des conférenciers ont traité des évaporateurs à bois et aux granules de nouvelle génération, en abordant particulièrement les caractéristiques et le fonctionnement de ces appareils.

Il a aussi été question des résultats d’une enquête sur le fait de «passer de l’huile au bois», de même que de l’équipement forestier et du bois de chauffage dans la production acéricole.

Le longicorne asiatique, une réelle menace

La journée INPACQ (innovation et progrès en agroalimentaire au Centre-du-Québec) a pris son envol avec la conférence de Lucie Gagné, une biologiste affectée aux enquêtes phytosanitaires à l’Agence canadienne d’inspection des aliments.

La biologiste a informé l’auditoire d’un insecte ravageur, le longicorne asiatique appelée aussi longicorne étoilé, qui attaque particulièrement l’érable, «son hôte de prédilection», a-t-elle dit.

«Ce ravageur constitue une très grande menace. Il tue, non seulement des arbres vulnérables, mais aussi des arbres en santé. Et il affecte tant les jeunes arbres que les arbres matures», a expliqué Mme Gagné.

Cet insecte vient de Corée et de Chine. Il s’est introduit au pays par des matériaux d’emballage en bois et par des palettes infestées.

«On l’a détecté au Canada pour la première fois en 2003 dans une zone industrielle près de Toronto-Vaughan. Quelque 670 arbres avaient été infestés. Rien à voir avec l’ampleur aux États-Unis où 25 000 arbres ont été touchés», a fait valoir la biologiste, notant qu’une nouvelle infestation a été relevée en 2013, puis éradiquée.

Il faut prendre au sérieux cette menace puisqu’il n’existe aucun traitement efficace contre le longicorne asiatique. «La seule façon, c’est d’abattre les arbres, de s’en débarrasser, ce qui entraîne des coûts énormes», a précisé Lucie Gagné.

D’où l’importance de signaler rapidement à l’Agence tout signe ou symptôme pouvant révéler la présence de cet insecte ravageur. «Plus vite on intervient, plus il est facile de s’en débarrasser», a signalé la conférencière ajoutant que le longicorne est en voie d’éradication presque partout.

À savoir si les hivers québécois, a interrogé un participant, peuvent éliminer ces bestioles, la biologiste a indiqué qu’elles peuvent survivre jusqu’à moins 35 degrés Celsius. «Le froid ne peut réduire de façon significative le longicorne qui survie bien à l’hiver», a répondu la scientifique mentionnant aussi, lors de son exposé, que l’Ontario est la seule province où ce ravageur a réussi à s’établir.

L’importance de l’aménagement d’une érablière

«Plus la cime est grosse, plus l’arbre produit du sirop», a lancé l’ingénieur forestier Michel Cloutier en prononçant sa conférence intitulée «L’aménagement de votre érablière : viser un bon rendement à l’hectare».

L’acériculteur, selon lui, doit s’organiser pour que ses érables aient un maximum de cime. «Mais cela exige de l’espace et il faut couper certains arbres», a-t-il indiqué.

L’aménagement efficace, pour l’ingénieur forestier, nécessite l’identification en premier des bons érables. «Ensuite, on détermine les arbres à couper. Ainsi, avec des érables en santé, avec un aménagement adéquat, on peut maintenir avec les années un bon rendement. Le potentiel de l’arbre sera là. En insistant sur l’importance de l’aménagement, on peut atteindre des rendements intéressants», a-t-il fait valoir.

Un bon rendement passe également par la qualité d’entaillage. «C’est un facteur dont il faut tenir compte. L’entaillage a un impact sur la croissance des arbres», a-t-il mentionné.

Une recherche sur l’alcool isopropylique

Un représentant du Centre ACER a profité de cette journée pour entretenir les participants sur une première recherche sur l’impact de l’alcool isopropylique, utilisé pour le nettoyage des tubulures, sur la qualité du sirop d’érable.

Les résultats montrent que ce qu’on retrouve dans la sève et le sirop n’est aucunement relié à l’utilisation de l’alcool isopropylique, un produit toutefois qu’on doit utiliser judicieusement.

Sa concentration doit être à 70%. «C’est idéal pour travailler», a signalé le conférencier.

Puisqu’il s’agit d’un produit inflammable et explosif, son entreposage doit se faire de façon sécuritaire. On doit l’utiliser, a signalé l’intervenant, dans un bâtiment bien ventilé. «Et il est préférable de l’acheter en petite quantité ou acheter la quantité dont on a besoin», a-t-il noté.

Il s’agissait d’une première étude de ce genre. Mais le travail de laboratoire se poursuit.

Cette étude mènera à la rédaction d’un article scientifique et à la mise à jour de conseils de sécurité dans la prochaine édition du guide d’utilisation de l’alcool isopropylique que publie le Centre ACER.

D’autres journées à venir

D’autres journées INPACQ suivront dans les prochaines semaines. D’ailleurs, Victoriaville demeure le prochain rendez-vous le 28 janvier à la Place 4213 alors que les canneberges seront à l’honneur.

Viendront ensuite les journées INPACQ caprins et horticole, toutes deux à l’Érabliere La Pente douce de Notre-Dame-du-Bon-Conseil respectivement les 29 janvier et 4 février.

L’Hôtel Best Western de Drummondville accueillera, le 11 février, la journée INPACQ grandes cultures et conservation des sols.

Le complexe hôtelier Dupré de Princeville fera de même, le 12 février, avec la journée INPACQ ovins.

Quatre jours plus tard, le 16 février, les intéressés se retrouveront à l’Érablière Prince de Saint-Wenceslas pour la journée INPACQ agrotourisme et vente à la ferme.

Enfin, il sera question du veau de grain en mars lors de la journée INPACQ à une date et à un endroit qui demeurent à déterminer.

Et puis, on réserve une journée INPACQ à la ferme le 22 juillet.