«L’énergie grise» pour contrer la pénurie de la main-d’oeuvre

Le candidat de la Coalition avenir Québec dans Arthabaska, Eric Lefebvre, s’engage à mettre de l’avant une application web visant à jumeler des personnes retraitées et des employeurs pour combler des postes disponibles dans un contexte de pénurie.

«Mon ami Yannick Fréchette, conseiller municipal à Victoriaville, a eu l’idée brillante de cette application toute simple permettant aux retraités de s’inscrire, d’indiquer leurs disponibilités pour mener ensuite à un maillage avec des employeurs», a indiqué le député sortant, lundi matin, en conférence de presse dans les locaux d’Armatures Bois-Francs, une entreprise qui fait face à cet important défi de recrutement de main-d’œuvre.

«La pénurie de main-d’œuvre frappe à Victoriaville, comme ailleurs. Une problématique qui se vit à la grandeur du Québec, a poursuivi le candidat Lefebvre. L’idée est de mener un projet-pilote avec cette application dans les deux MRC d’Arthabaska et de L’Érable, de chercher un volume de retraités et de rejoindre un maximum d’entreprises.»

Une application web que l’on veut simple qui permet notamment d’éviter aux retraités intéressés à travailler un ou quelques jours par semaine

de devoir  acheminer des CV ou d’aller à la rencontre des employeurs

Cette idée d’application web a germé dans l’esprit de Yannick Fréchette. Lui-même a, en quelque sorte, agi comme «une application» lorsqu’il a recommandé ses beaux-parents à des amis employeurs qui éprouvaient des besoins de main-d’œuvre. «Il faut changer notre perception des retraités. Ce sont des personnes actives, en forme, capable de contribuer et de répondre à un réel et criant besoin de main-d’oeuvre», a-t-il souligné, influencé par son beau-père qui lui a soufflé : «C’est fort l’énergie grise!»

Psychoéducateur de formation, Yannick Fréchette estime qu’un retour à une certaine vie active permet aux retraités de se sentir utiles et valorise leur rôle social. «Ils reviennent au travail dans un autre état d’esprit, avec une flexibilité et qui réinjectent de l’argent dans la communauté», a-t-il signalé.

Une piste de solution

Cette application web fait partie des solutions pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, croit Éric Bernier, le président d’Armatures Bois-Francs.

L’entreprise victoriavilloise a un besoin «criant» de main-d’œuvre. «J’embaucherais 50 personnes demain matin, a-t-il confié. La pénurie de main-d’œuvre constitue un frein à la croissance. On doit refuser des contrats. Nous sommes en mode solution actuellement.»

Le président d’Armatures Bois-Francs, Éric Bernier, aux côtés du candidat Éric Lefebvre, a fait état des besoins criants de main-d’œuvre. (Photo www.llanouvelle.net)

Le président a à cœur de réaliser les projets dans sa région, mais la problématique le contraint parfois à délocaliser certaines activités. «On a des espaces pour des projets qu’on ne peut toutefois réaliser, car on manque de personnel», a-t-il noté.

Le directeur général de Gaudreau Environnement, Claude Charland, voit aussi d’un bon œil cette idée d’application. «Plutôt que de devoir gérer une banque de noms aléatoires qui demande un temps fou, l’application faciliterait le travail», a-t-il souligné.

La MRC d’Arthabaska compte bien faire cheminer un tel projet, a fait savoir le préfet Alain St-Pierre. «La MRC, qui compte 22 municipalités et quelque 75 000 personnes, peut être d’une bonne aide pour la suite des choses», a-t-il dit.

Solutions autres

Pour le président d’Armatures Bois-Francs,  d’autres solutions méritent d’être envisagées pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, comme le partage d’employés pour des entreprises saisonnières. «Il faut que les entrepreneurs se parlent», a-t-il signalé.

L’immigration temporaire, répandue dans le domaine maraîcher, peut aussi constituer une avenue intéressante dans le domaine industriel, selon lui.

De même que les immigrants déjà installés au pays. «Nous avons la chance à Victoriaville et dans la région de bénéficier d’une qualité de vie exceptionnelle et d’un coût de la vie intéressant. Nous devons jouer la grande séduction pour aller chercher des immigrants et les amener ici», a fait valoir Éric Bernier.

Son entreprise, d’ailleurs, emploie déjà une vingtaine d’immigrants. «Ce sont des travailleurs extraordinaires, fidèles et reconnaissants», a-t-il précisé, tout en ajoutant qu’il fallait agir rapidement. «Il y a des choses qu’on doit mettre en application rapidement », a souligné le président d’Armatures Bois-Francs, entreprise impliquée dans d’importants projets sur la scène provinciale, notamment la phase 2 du CHUM, l’échangeur Turcot et le projet de transport collectif à Montréal, le REM (réseau express métropolitain).

L’immigration représente aussi une voie intéressante pour le DG de Gaudreau Environnement, Claude Charland, qui plaide toutefois pour une structure moins lourde, une souplesse dans la règlementation. «Il y a une adaptation à faire. Nous pourrions recevoir une dizaine de personnes», a-t-il souligné.