L’Eau vive à l’École secondaire, le choix du maire Scalzo

ÉDUCATION. S’il n’en tenait qu’au maire de Warwick, L’École communautaire L’Eau vive de Victoriaville devrait s’installer sous le toit de l’École secondaire Monique-Proulx plutôt qu’à l’école primaire Saint-Médard. Cela éviterait de déclencher tout un «jeu de chaises musicales», a-t-il déclaré.

Entre l’option A et l’option B soumises à la consultation par la Commission scolaire des Bois-Francs, le maire Diego Scalzo a donc «voté», et publiquement, pour la première.

Son choix a d’ailleurs fait l’objet d’applaudissements nourris de la centaine de participants – parents, profs, membres du personnel – réunis par le conseil d’établissement de l’École intégrée Sainte-Marie-Saint-Médard.

Présidé par Jean-Philippe Hamel, le conseil d’établissement a ainsi convenu d’organiser une consultation publique sur ce projet qu’a soumis à la consultation la CSBF de déménager L’École L’Eau vive à Warwick.

Il avait invité les autorités de la CSBF à exposer les deux options et à répondre aux questions. La rencontre a duré près de trois heures, tellement les questions, réactions, commentaires ont été nombreux.

À en juger par tout ce qui s’est dit mardi soir, on pourrait en conclure que sera refusé tout net ce projet d’installer les sept classes de L’Eau vive sous le toit de Saint-Médard. Cela aurait pour effet d’accélérer, dès la deuxième année, les écoliers du secteur de Warwick vers l’École Sainte-Marie et de déménager vers l’École secondaire Monique-Proulx les élèves de sixième année inscrits en anglais intensif. «Pas question que ma fille se retrouve si vite au secondaire où ça s’embrasse dans les coins et où un jeune de secondaire V pourrait l’inviter à fumer», a déclaré une maman.

Une «opportunité à saisir»

L’autre option, celle d’installer les 137 élèves de L’Eau vive à L’École secondaire Monique-Proulx, s’attirerait un plus grand capital «d’acceptabilité sociale», selon le maire de Warwick.

Il en parle d’ailleurs comme d’une «opportunité à saisir» afin de conforter l’avenir des trois écoles de Warwick, particulièrement L’École secondaire Monique-Proulx qui n’est occupée qu’à 44% de sa capacité, selon les données révélées par les autorités scolaires. Accueillir L’Eau vive, c’est, d’une part, donner une pérennité à cette école et, d’autre part, assurer la survie de l’école secondaire, lui permettre, éventuellement, de développer de nouveaux programmes, a poursuivi M. Scalzo. Il a même laissé entendre que pourrait se réaliser ce projet de parc avec jeux d’eau dans le voisinage de l’École secondaire.

Si son point de vue s’est attiré tant de ferveur, c’est que les objections au projet d’installer L’Eau vive à Saint-Médard ont fusé de toutes parts et sous toutes sortes d’aspects touchant l’organisation physique et pédagogique des écoles primaires. La nouvelle parue la semaine dernière (bit.ly/1PSuOzm) exposant le projet de déménager L’Eau vive à Warwick a provoqué une quasi-commotion dans le milieu. La présidente de la CSBF, Paulette Simard Rancourt a dû préciser qu’il s’agissait d’un projet, que le titre aurait dû comporter des points d’interrogation puisque les deux options faisaient l’objet d’une consultation. Pas question, a-t-elle dit, de pousser un projet dans la gorge de qui que ce soit.

Pourquoi Warwick?

Elle a tenu à dire que si Warwick avait été choisie comme emplacement éventuel pour L’Eau vive – qui doit sortir de l’École La Myriade de Victoriaville -, c’est que de nouvelles règles ministérielles avaient été édictées. S’il y a des espaces excédentaires dans un rayon de 20 kilomètres, la CSBF ne peut louer ou bâtir comme elle l’a fait cette année pour abriter deux classes de L’Eau vive. Et bientôt, le ministère ne financera plus les écoles où le taux d’occupation se trouve sous la barre des 50%, a-t-elle ajouté. «Il fallait vous mettre au courant du danger qui guette votre milieu», laissant entendre que Warwick pourrait perdre une de ses trois écoles.

«Laissez tomber L’Eau vive!»

Si le maire s’est exprimé publiquement, optant pour le scénario A, un de ses conseillers municipaux, Étienne Bergeron, enseignant au secondaire, s’est aussi exprimé, s’objectant au branle-bas qu’occasionnerait l’installation de L’École L’Eau vive à Warwick. «Avez-vous pensé à un scénario C? Laissez tomber cette école!»

M. Bergeron et d’autres parents se demandent pourquoi la CSBF est prête à garder sous son aile une de ces rares écoles québécoises à pédagogie Waldorf. Les parents doivent payer pour des programmes particuliers de sports ou de musique, a fait valoir l’enseignant. «Vous leur donnez une école alors que nous il faudra se partager entre trois!»

À ces critiques à l’encontre de L’Eau vive, la présidente a répondu que la CSBF n’avait pas l’intention de renoncer à ce projet particulier qui répond aux besoins exprimés par les parents.

Deux autres conseils d’établissement devront s’exprimer sur les options soumises, celui de L’Eau vive et celui de l’École secondaire Monique-Proulx.

Une enseignante au secondaire a rappelé que pas plus tard que l’an dernier, ce même projet de déménager L’Eau vive à Monique-Proulx avait été rejeté par l’une et par l’autre.