Le troisième colloque de philosophie se penchera sur le corps

Pour la troisième édition de son colloque de philosophie, le 25 avril, le département de philosophie du Cégep de Victoriaville a choisi le corps comme thème cette année, plus précisément «Le corps est-il le tombeau de l’âme?»

«Thème actuel, le corps constitue un enjeu de plus en plus important, le corps qu’on manipule, qu’on transforme et qu’on essaie de contrôler», a expliqué Rémy Gagnon, professeur de philosophie et instigateur du colloque.

Le colloque s’ouvrira avec une toute récente production du Théâtre Parminou, la pièce «Plus-que-parfaits» présentée par le Service socioculturel en collaboration avec les Mercredis des sciences humaines. «On trouvait que la pièce cadrait bien avec le colloque. Elle touche l’image corporelle, l’estime de soi, la façon dont on peut se percevoir», a confié Catherine Boissonneault, coordonnatrice du programme des Sciences humaines.

Par cette production présentée dans des écoles depuis le début de l’année, le Parminou vise à défaire des mythes sur les stéréotypes de beautés liés à l’image corporelle, aiguiser le sens critique face à l’industrie de la beauté et de la mode, renforcer l’estime de soi et conscientiser sur l’impact des jugements de l’entourage sur la perception de l’image corporelle.

La pièce sera présentée le 25 avril, à 10 h 15, au grand auditorium du Cégep.

Des ateliers

Entre 11 h 15 et 13 h, douze étudiants, souvent des finissants du cours d’éthique, proposeront, au cours de cinq ateliers présidés par autant de professeurs de philo, le fruit de leurs travaux et de leurs réflexions.

Par exemple, Marc-Antoine Bonneau et Marilou Forget tenteront de répondre à la question : avez-vous choisi d’être ici? «On a travaillé ensemble sur une problématique et on y présentera les deux côtés : la liberté et le déterminisme», a indiqué Marc-Antoine Bonneau pour qui le colloque représente une occasion d’effectuer des recherches plus poussées sur un sujet qui l’intéresse. «Ça nous a permis de lire, d’échanger, en plus de constituer une bonne préparation pour l’université», a-t-il fait valoir.

Marilou Forger a participé au colloque l’an dernier. «Les sujets sont bien diversifiés, ils ne touchent pas seulement à la philosophie, a-t-elle souligné. Le colloque se veut une occasion de donner le meilleur de soi-même et de partager un sujet qui nous intéresse.»

Arianne Messier, Sabrina Côté, Théo Germond Trudeau, Paul-Émile Garon, Mariska Belleau, Léandre Brochu-Pelletier, Ève Perron, Céleste Boivin, Maryanne Doyon, Maggie Lévesque et Frédéric Lapointe sont les autres participants au colloque.

Ils aborderont différents aspects de l’instrumentalisation de la femme à la dépossession du corps par le capital en passant par l’esthétique corporelle, le narcissisme et la possible réincarnation de l’âme, entre autres.

Les étudiants participent sur une base volontaire à ce colloque. Ils bénéficient d’un encadrement par les enseignants. «Le colloque ne s’adresse pas seulement aux étudiants de philosophie, mais à toute la population collégiale et à toute la population en général. On aimerait bien d’ailleurs intéresser un plus grand nombre de citoyens», a indiqué l’organisateur. Tout est gratuit.

Par ailleurs, on proposera, pour clore le colloque, une grande conférence d’Élodie Bouchard ayant comme thème «Bébé à la carte», dès 17 h 30 à la salle de groupement. «Une conférence notamment de la manipulation génétique alors que des parents souhaitent, par exemple, choisir le sexe de leur enfant ou encore la couleur de leurs yeux», a précisé Rémy Gagnon.

Le corps fait de plus en plus l’objet d’interventions techniques, ce qui entraîne sa fragmentation, sa séparation en différents morceaux (sperme, cellules souches, ADN, etc.) et rend possibles son exploitation et sa commercialisation en pièces détachées.