Le tourisme, version Grands-parents solidaires

VOYAGE. Ils n’ont pas tous des petits-enfants les «Grands-parents solidaires» ces Victoriavillois qui reviennent tout juste d’un séjour de deux semaines au Nicaragua. Mais à les voir, leur sourire surtout, et à les entendre, on comprend que leur expérience d’animation auprès des jeunes du Centre communautaire Oscar Romero à Nandaime leur a procuré les joies des papys et mamies.

L’entrevue a lieu avec Pierrette Charest, Jean-Pierre Joyal et Lucie Cormier. Mais ils étaient 14 à participer au séjour de cette année.

Il s’agissait du deuxième voyage, le groupe des G.P.S. – l’acronyme donne un tout autre sens à l’appellation des grands-parents solidaires – s’étant formé il y a deux ans.

Il est en fait une «créature», un «rejeton» du groupe Solidarité jeunesse qu’anime Rock Tourigny à L’École secondaire Le boisé. Depuis 1994, le Centre communautaire de Nandaime est une destination de prédilection pour les jeunes d’ici qui s’y rendent afin d’animer des activités (fabrication de mandalas, danse, confection de marionnettes, etc.) pour les enfants et pour vivre, du coup, une expérience d’aide humanitaire.

M. Joyal raconte encore que c’est Rock qui a proposé de faire plus pour le Centre, invitant des adultes à participer à l’animation d’ateliers. Ces camps sont comme des cadeaux pour les enfants, certains ne pouvant aller à l’école.

On ne peut pas parler d’un «gros investissement humanitaire», dit M. Joyal, mais ce séjour de «tourisme solidaire» sensibilise, transforme, favorise la «santé de l’âme».

Le retraité de l’enseignement dit partager la philosophie du Centre communautaire qui, par ses activités avec les femmes et les enfants, cherche à développer leur pouvoir d’agir, à leur redonner confiance.

Le Nicaragua, troisième pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud, peine à se relever de toutes ces années de guerre et de violence, dit encore M. Joyal.

Lors de leur séjour qu’ils ont soigneusement préparé auparavant, les abuelos et abuelas (grands-pères et grands-mères en espagnol) animent trois camps de deux jours avec 30 enfants, ce qui occupe six journées de leur voyage. Pendant les autres journées, ils participent à des activités de sensibilisation et effectuent des visites.

«C’est une façon de voyager autrement qu’avec le tout-compris, d’avoir des contacts avec les gens, même de nouer des liens affectifs», dit Lucie Cormier, enchantée par ce voyage qui lui a fait connaître le pays par l’intérieur.

«J’ai eu le coup de foudre pour ce projet; c’est une de mes plus belles expériences de vie!», s’exclame Pierrette Charest qui a participé aux deux séjours. L’infirmière à la retraite s’est surprise à animer un atelier «logicomathématique».

Les Grands-parents solidaires prépareront un troisième séjour qui, financièrement, profite au Centre communautaire vivant essentiellement des partenariats qu’il loue. Des 2300 $ (toutes dépenses incluses) qu’il en a coûté à chacun des participants – un reçu de charité leur est fourni par Solidarité jeunesse – il en est resté près de 20 000 $ pour le Centre une fois les billets d’avion payés.

Le tourisme solidaire tel qu’il se pratique au Centre communautaire de Nandaime peut attirer une personne qui a du temps, qui est prête à participer à quelques réunions mensuelles avant le départ. Il n’est pas nécessaire de posséder des habiletés particulières, le programme des ateliers étant bien défini et les G.P.S. pouvant apprendre à les animer. L’espagnol est un atout, mais il n’est pas indispensable.

Au http://grandsparentssolidaires.blogspot.ca/ on pourra en quelque sorte prendre connaissance du carnet de voyage des participants et en savoir plus sur le groupe.

On peut aussi s’informer auprès de Rock Tourigny (819 758-1534) ou Jean-Pierre Joyal (819 758-3670, jeanpierrejoyal@gmail.com). Et, non, il n’est pas nécessaire d’avoir des petits-enfants. On doit toutefois avoir des affinités avec les enfants.