Le SEECV-CSQ réagit aux offres et aux demandes patronales

Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Victoriaville (SEECV-CSQ), membre de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) et affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), s’est prononcé hier après-midi, en Assemblée générale, sur les offres patronales reçues les 15 et 17 décembre derniers.

Les nombreux membres présents à l’Assemblée générale ont d’abord rejeté à l’unanimité les offres patronales intersectorielles déposées avant les fêtes par le gouvernement du Québec à l’ensemble des syndiquées et syndiqués du secteur public. Estimant les offres patronales salariales nettement insuffisantes et jugeant inadmissibles celles concernant le régime de retraite et les droits parentaux, le SEECV demande au gouvernement de négocier de bonne foi à la Table centrale. En effet, le gouvernement a «offert» un gel des salaires pour les deux premières années d’une convention collective de cinq ans, n’accordant ensuite qu’un maigre 1% pour chacune des trois années suivantes.

«Lorsqu’on sait que les salariés du secteur public connaissent un retard de leur rémunération globale de 8,3% par rapport à l’ensemble des salariés du Québec, ce qui tient compte des vacances, du régime de retraite et des assurances, il faut cesser de répandre le préjugé voulant que nos conditions de travail soient beaucoup plus avantageuses que celles du reste de la population. C’est loin d’être le cas, surtout considérant que 40% des membres de notre syndicat ne sont pas permanents et ne bénéficient d’aucune sécurité d’emploi», a commenté Silvie Lemelin, présidente du SEECV.

De plus, le SEECV a calculé les pertes que ses membres subiraient si les demandes patronales concernant leur régime de retraite entraient en vigueur. En tenant compte du report de 60 à 62 ans de l’âge d’admissibilité à la retraite, du passage de cinq à huit ans de la période de calcul du salaire admissible moyen pour fixer la rente de retraite et de la hausse des pénalités actuarielles en cas de départ anticipé, un «membre type» du SEECV, s’il voulait toujours prendre sa retraite à 60 ans, subirait une diminution de sa rente annuelle de 7 428 $ chaque année de sa retraite.

«Pourtant, la très grande majorité des commentateurs reconnaissent que le RREGOP est un régime de retraite en bonne santé, vu que les salariés y cotisent à 50 % et que la caisse des employés est capitalisée à 96%», s’indigne la présidente du syndicat. Mme Lemelin estime aussi que les droits parentaux sont menacés. «On en a moins parlé dans les médias, vu la complexité de cet aspect du dépôt patronal, mais nos enseignants précaires en congés de maternité, de paternité ou d’adoption vont écoper financièrement, parce que leur pourcentage de tâche varie d’une session à l’autre. Est-ce que le Québec a réellement choisi de moins soutenir les familles? Je ne me souviens pas que M. Couillard nous ait parlé de cela lors des élections», commente-t-elle.

Inquiétude quant au dépôt sectoriel

Lors de cette même Assemblée générale, les enseignantes et enseignants du cégep de Victoriaville ont également exprimé leur inquiétude et leur insatisfaction quant au dépôt patronal sectoriel du 17 décembre 2014 qui concerne les clauses normatives propres aux professeurs du secteur collégial. En effet, le comité patronal de négociation des collèges (CPNC) concluait son dépôt en affirmant vouloir parvenir à un règlement à la satisfaction de chacune des parties.

«Nous le souhaitons aussi, mais encore faudrait-il que nos directions entreprennent réellement cette négociation dans un esprit de commune recherche de solutions aux problèmes vécus par les enseignantes et les enseignants. Ces préoccupations, nous les avons identifiées dans nos demandes le 30 octobre dernier; pourtant personne n’a semblé les prendre réellement en compte du côté patronal : on ne nous dit rien sur la lutte à la précarité ni sur la lourdeur de la tâche enseignante, pour ne donner que ces deux exemples de priorités syndicales», explique Mme Lemelin.

Plan d’action et de mobilisation

Au cours des prochaines semaines, les membres de l’exécutif du SEECV participeront à leurs instances syndicales. Lors de ces prochaines réunions de la CSQ, membre du Front commun, ou de l’Alliance des professeurs et professeurs de cégep, un plan d’action sera élaboré. «Bien sûr, nous allons consulter nos membres avant d’adopter quelque moyen d’action que ce soit. Comme d’habitude, suivant les progrès – ou l’absence de progrès – de nos échanges aux tables de négociation, nous adopterons des moyens de pression d’intensité variable, de légers à plus lourds. Mais pour le moment, nous gardons espoir que le gouvernement Couillard va revenir à la raison et qu’il évitera de provoquer un printemps syndical et social de l’ampleur du printemps étudiant de 2012», de conclure Mme Lemelin, ajoutant finalement que «l’austérité nuit aussi à l’économie régionale».