Le président de l’Assemblée nationale à la rencontre des jeunes

VICTORIAVILLE. La Tournée de la présidence, ayant comme thème «La démocratie au coeur de nos vies», a mené le président de l’Assemblée nationale du Québec, Jacques Chagnon, à Victoriaville où il a rencontré, lundi après-midi, des élèves de l’École secondaire Le boisé, accompagné par la députée d’Arthabaska, Sylvie Roy.

Jacques Chagnon a lancé cette formule il y a huit ans. «Depuis, 212 écoles secondaires, le quart des 800 établissements secondaires du Québec, ont été visitées», a précisé le député de Westmount-Saint-Louis qui occupe la présidence de l’Assemblée nationale depuis le 5 avril 2011.

L’homme politique voit dans ces rencontres avec les jeunes une occasion de les intéresser à la chose publique et à l’engagement dans le milieu. «C’est important d’autant plus que les jeunes en âge de voter, les 18-30 ans, ne prennent pas le temps d’aller voter et de s’intéresser à la chose publique. Je pense qu’il est absolument nécessaire de venir les rencontrer avant même qu’ils aient 18 ans et en dehors du cadre d’une campagne électorale pour leur dire qu’il existe des choses qui peuvent être intéressantes et qui leur serviront toute leur vie s’ils s’y intéressent», a précisé M. Chagnon.

L’importance de s’impliquer dans son milieu, voilà l’un des messages que souhaite véhiculer le président de l’Assemblée nationale. «La politique comme telle ne se fait pas nécessairement de façon partisane au sein d’un parti, a-t-il souligné. Elle se fait, par exemple, dans un syndicat, au sein d’un groupe de protection de l’environnement. Elle peut se faire de toutes sortes de manières dans le milieu. C’est important que les jeunes s’intéressent à cela le plus tôt possible.»

Jacques Chagnon en a fait du chemin. À 29 ans, il se retrouvait à la présidence de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Puis, à 33 ans, il devenait député pour la première fois. Le président de l’Assemblée nationale du Québec prend beaucoup de plaisir à rencontrer les jeunes. «Parce qu’ils sont naturels, a-t-il dit. S’ils ont de quoi à dire, ils te le disent sans filtre ou si peu. Cela permet d’avoir des échanges de camaraderie, même si nous ne sommes pas de la même génération.»

Questions et réponses

Natif de Boucherville, le politicien de 62 ans a répondu, souvent avec humour, à diverses questions sur ses origines, sur son travail, sur les échanges parfois musclés à l’Assemblée nationale, sur le protocole, sur la conciliation travail famille et autres sujets.

«Où pensez-vous être dans 10 ans?», lui a demandé une élève. «Si je ne suis pas dans ma tombe, je serai bien content, a-t-il blagué. En fait, je n’en ai aucune idée.»

Aux jeunes venus le rencontrer, Jacques Chagnon leur a parlé de l’importance de l’engagement. «Quand nous sommes en groupe, il faut comprendre ce dont les autres ont besoin, a expliqué Jacques Chagnon. Nous devons les aider. On fait de la politique pour améliorer le sort de ses concitoyens, pour trouver des solutions aux problèmes actuels et réfléchir à ceux qui se présenteront.»

En cette époque où les jeunes font véritablement face à un bombardement d’informations, le président de l’Assemblée nationale les invite à développer un sens critique vis-à-vis les informations reçues. «Vous avez intéret à ne pas vous forger une opinion trop rapidement. On peut changer d’idée après s’être informé. En apprenant le plus de choses, on peut se faire une meilleure opinion», a-t-il fait valoir.

Comme président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon ne peut commenter publiquement, donner son opinion sur les différents projets de loi, sur des sujets politiques.

«Cela vous manque-t-il de ne pouvoir donner votre opinion?», l’a questionné un élève. «Non, a-t-il répondu. Je n’ai jamais été bien prétentieux. Je n’ai pas de problème d’égo.»

Le président ne participe pas non plus aux votes. «Seulement s’il y a égalité des voix, a-t-il précisé. Mais ce n’est jamais arrivé au Québec.»

Interrogé aussi sur ce qu’il appréciait particulièrement de sa fonction, Jacques Chagnon, n’a pas caché qu’il aimait présider ces moments intenses que représente la période des questions. «J’aime aussi le droit parlementaire et l’administration générale, a-t-il ajouté. Je gère un budget de 130 millions de dollars et j’ai 700 personnes sous ma responsabilité.»

Le président de l’Assemblée nationale se plait bien également dans les relations internationales et la représentation à l’étranger. «J’en fais beaucoup, je voyage, je reçois des ambassadeurs. J’aime bien cet aspect.»