Le PGMR fait jaser à la MRC

Gesterra s’apprête à investir de l’argent, beaucoup d’argent, des millions de dollars, en fait. En présentant le budget 2021, le maire de Victoriaville, André Bellavance, a laissé entrevoir des investissements entre 25 et 30 M $ au cours des prochaines années. À la séance virtuelle du conseil de la MRC, le maire de Saint-Samuel, Camille Desmarais, a évoqué un montant de 16 M $ pour 2021-2022.

Chose certaine, Gesterra devrait faire connaître sous peu plus de détails à la population au sujet des investissements prévus, a fait savoir le directeur général de la MRC d’Arthabaska, Frédérick Michaud.

Ce qui a fait l’objet de discussions à la séance de la MRC, c’est le plan de gestion de matières résiduelles (PGMR).

Le maire Demarais de Saint-Samuel a fait valoir qu’en raison de la révision à venir du PGMR, les investissements devraient attendre. «Gesterra doit respecter son offre de services et les obligations du PGMR. Si le plan n’est pas à jour, on ne peut investir en 2021. Cela signifie qu’on va repousser les investissements un peu plus tard», a-t-il soutenu.

Camille Desmarais, maire de Saint-Samuel <@CP>(Photo www.lanouvelle.net – Archives)

Cette prétention a mené aux explications du DG Frédérick Michaud. Le PGMR actuel sera finalement en vigueur pour deux autres années, la loi permettant l’élaboration de ces plans a accordé une prolongation faisant en sorte qu’ils sont valides pour sept ans plutôt que cinq.  «Au 31 décembre 2021, il faudra que la MRC ait adopté un projet de révision qu’on devra fournir au gouvernement. Ensuite, le conseil de la MRC devra, dans les deux années suivantes, finaliser la révision et adopter un projet final avant l’échéance du PGMR actuel», a-t-il expliqué.

Entretemps, Gesterra et les municipalités demeurent soumis au plan actuel qui n’empêche pas les investissements, selon M. Michaud.

«Les investissements sont nécessaires pour permettre à Gesterra de continuer à fonctionner et à opérer.  En conformité avec le PGMR, Gesterra doit continuer à être capable d’enfouir, de recycler et de composter», a fait savoir le DG de la MRC.

Si Gesterra est liée au PGMR pour l’atteinte des objectifs, elle a quand même des impératifs de fonctionnement et de performance à maintenir au jour le jour, a-t-il ajouté.

Le maire de Saint-Samuel a poursuivi en rappelant que la première action du PGMR faisait état d’un investissement de cinq millions de dollars. «Si on veut se conformer au plan, on ne peut investir 16 M $», a-t-il noté.

Ce à quoi Frédérick Michaud a répliqué en faisant valoir que cet investissement n’est pas limitatif. «Le montant de cinq millions concernant la première action du PGMR, Gesterra l’a déjà investi au départ. Mais ce n’est pas un montant plafonné. C’était une intention minimale. Aujourd’hui, a-t-il exposé, on est rendu plus loin dans le cycle. Et Gesterra se prépare déjà au prochain cycle d’investissements.»

Le directeur général de la MRC a confié aussi que, dans son fonctionnement, Gesterra n’est pas limitée au PGMR d’Arthabaska puisqu’elle offre aussi ses services aux MRC de Drummond, Nicolet-Yamaska et Bécancour. «Et cela au bénéfice de la région», a signalé M. Michaud. Le PGMR, a-t-il continué, constitue un cadre de gestion.

Le préfet Alain St-Pierre a renchéri en précisant que le conseil de la MRC a désigné des élus pour siéger au comité PGMR. «Cinq rencontres sont prévues dès le début de l’année jusqu’en juin. Il y a beaucoup de travail à faire. On vous informera au fur et à mesure. On aura éventuellement un projet. Pour le moment, on vit sur l’actuel PGMR. On évolue dans le temps. Il n’y a pas de problèmes à anticiper», a-t-il dit, ajoutant que les investissements sont prévus pour Gesterra. «Il y en a pour 2021. Ça tient la route», a confié le préfet, ajoutant que les municipalités avaient reçu il y a un mois une documentation volumineuse proposant des explications claires et pertinentes pour la suite des choses.

Le maire Desmarais est revenu à la charge. «Dans le PGMR, si les investissements ne sont pas prévus, ça veut dire qu’on doit attendre la révision», a-t-il insisté.

«Malheureusement, vous êtes dans l’erreur, a signalé Frédérick Michaud. Le PGMR ne limite pas Gesterra qui peut aller plus loin pour son offre de services. Le plan n’est pas un règlement qui vient baliser et préciser jusqu’où Gesterra peut aller. Il établit plutôt un seuil minimal de performance. Le PGMR n’encadre pas le travail de Gesterra. Il encadre la performance en gestion des matières résiduelles sur l’ensemble du territoire. Et Gesterra est un des moyens pour atteindre cette performance.»