Le mouvement Mères au front s’organise dans la région

Johanne Saucier est mère et grand-mère. La Plessisvilloise est aussi l’instigatrice de Mères au front dans la région de L’Érable et des Bois-Francs, un mouvement pancanadien dont la mission consiste à protéger nos enfants et la vie sur terre face à l’urgence climatique et qui exige que les élus s’engagent avec courage dans des actions politiques pour contrer la crise.

Plusieurs collaboratrices se sont jointes à Mme Saucier au cours de l’été pour faire connaître le mouvement qui est encore tout jeune dans la région et pour recruter de nouvelles personnes sensibles à la cause.

Sylvie Berthaud (Saints-Martyrs-Canadiens), Cyndie Fortier (Plessisville), Jacinte Pouliot (Saint-Adrien), Hélène Gagnon (Ham-Sud), Rosemary Gagné (Inverness) et Marie-Claude Goudreault (représentante de la Maison des femmes des Bois-Francs) se disent aussi préoccupées par les changements climatiques et l’avenir des jeunes générations.

«Bien que notre cri du cœur soit lancé par des mères et des grand-mères, notre mouvement entièrement bénévole est pluriel, ouvert à toutes et à tous sans discrimination. Nous sommes un mouvement non violent qui dénonce les décisions et les comportements contribuant à rendre la Terre de moins en moins habitable. Nous ne jugeons pas les personnes, mais les gestes posés», explique Johanne Saucier.

Le déclic

Mme Saucier raconte qu’elle avait assisté, à l’automne 2019 à Victoriaville, à une soirée-conférence portant sur l’urgence climatique et les enjeux féministes animée par la directrice de l’organisme Eau Secours, Alice-Anne Simard, qui leur avait brossé un portrait des différentes crises auxquelles notre humanité est confrontée et des impacts que ces perturbations vont avoir sur les générations futures et qu’il était nécessaire de mettre rapidement en œuvre des actions pour renverser la situation actuelle.

«À la sortie de cette soirée-conférence qui avait été riche d’informations et de statistiques révélatrices, la grand-mère que je suis a d’abord pensé à ses petits-enfants. En entrant dans ma voiture, je me suis effondrée en larmes, envahie par un grand sentiment d’impuissance quant à leur avenir. Je ne pouvais plus vivre comme si de rien n’était, car la majorité des experts sont unanimes : nous allons frapper un mur si rien ne change. Ma tristesse devait se transformer en action pour Évan, pour Kael et tous les enfants», d’exprimer Mme Saucier.

«Et voilà que COVID se pointe avec son petit sourire en coin et son message très clair de l’incontournable nécessité d’emprunter la voie d’une transition verte et juste. Notre humanité est à un point de bascule», croit Mme Saucier ajoutant qu’en amputant la qualité de notre environnement, nous détruisons notre propre qualité de vie.

Elle estime qu’en se joignant au mouvement Mères au front, elle portera en son cœur cette responsabilité d’une transformation qui garantisse un avenir viable pour les générations futures. «C’est ce grand espoir de pouvoir contribuer ensemble à la transformation de ce monde pour nos enfants que je vous invite à nous rejoindre», poursuit-elle.

Elle adhère aux valeurs

Elle dit avoir connu le mouvement Mères au front par l’entremise de sa fille aînée qui habite la Gaspésie. «J’ai toujours été sensible à l’environnement», d’expliquer l’éducatrice retraitée du Centre de la petite enfance Fleur de Soleil à Plessisville qui s’est mise à lire sur le regroupement pour ensuite y adhérer et adopter ses valeurs.

«Je me suis rendu compte que, seule dans mon coin, je vivais la même chose que ces femmes qui ont lancé ce mouvement à l’échelle nationale», raconte Mme Saucier en parlant de l’autrice et cinéaste, Anaïs Barbeau-Lavalette, la sociologue et écologiste, Laure Waridel, et de l’activiste et chroniqueuse innue, Melissa Mollen-Dupuis.

La section locale de Mères au front a déjà posé quelques actions concrètes depuis sa mise sur pied en juin dernier. «Nous avons rencontré les députés Rayes et Lefebvre et leur avons remis le document «101 idées pour une relance juste et verte» qui est à la base de notre plan d’action. Nous en ferons autant avec le député Berthold prochainement.»

Mme Saucier invite d’ailleurs les gens qui veulent en savoir davantage sur le mouvement ou participer à ses activités à suivre la page Facebook Mères au front Érable-Bois-Francs. Le Mouvement sera d’ailleurs au Festival de la paix de Victoriaville les 19 et 20 septembre entre 10 h et 17 h afin d’accueillir les gens et parler de sa mission.