Le jardin de La Myriade, une pédagogie horticole inclusive

Le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville et l’école La Myriade ont annoncé le lancement d’un jardin pédagogique de l’école La Myriade. 

Avec l’aide de leurs accompagnateurs, les élèves à besoins particuliers, dont des élèves autistes, effectuent la majorité des tâches, des semis en passant par l’acclimatation, la mise en terre de leurs plants, les divers entretiens jusqu’à la récolte. « On a fait des semis dans l’école à l’intérieur d’une serre pour les protéger. À la fin juin, on a aussi planté des graines dans la terre. Pour bien s’occuper du jardin, il faut arroser les plantes et les attacher pour qu’elles soient capables de rester droites. J’aime travaille dans le jardin pour avoir des légumes pour nos activités de cuisine », explique une élève participante. 

Andréanne Paradis, enseignante en adaptation scolaire, mentionne que « le projet de jardin pédagogique permet à nos élèves de travailler de nombreuses aptitudes et de réinvestir des concepts enseignés dans un contexte signifiant. En utilisant le jardin, ils développent leur autonomie, leur sens des responsabilités, leur motricité fine et plus encore en fonction des défis et leurs capacités. Je suis très fière de nos élèves de la Myriade, qui ont mis l’énergie nécessaire à la réalisation de ce beau projet ». Julie Boissonneault, la directrice de l’école, ajoute : « Nous souhaitons faire rayonner les élèves à travers divers champs d’intérêt. Nous sommes bien fiers de pouvoir offrir des projets aux saveurs d’ici à nos élèves ».

Les artisans participants du jardin de La Myriade ont été accompagnés par Anny Dumont, technicienne en travaux pratiques pour le CISA, qui possède une formation en éducation spécialisée et en agriculture. « Ce projet a aussi pour but d’accroître la sensibilisation et l’intérêt des jeunes à l’agriculture, qu’ils développent des compétences horticoles qui pourraient possiblement éveiller en eux un intérêt envers le milieu agricole et qui sait, peut-être les encourager à s’y orienter », souligne-t-elle. C’est d’ailleurs dans le cadre du projet AUSIRIS mené par le CISA et qui a pour objectif d’identifier les conditions favorables à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes adultes autistes dans le domaine de l’agroalimentaire que le développement de ce jardin pédagogique s’inscrit.

L’implication d’une équipe de finissantes en Technique d’éducation spécialisée du Cégep de Victoriaville a permis la réalisation d’un outil pédagogique servant de support aux animations et permettant aux organismes participants de s’affairer aux diverses tâches saisonnières de façon autonome. En effet, pour que ce projet de jardinage puisse perdurer durant la saison estivale, la contribution de partenaires mobilisés était essentielle. C’est pourquoi divers organismes gravitant autour de l’école se sont joints au projet. L’équipe école impliquée peut compter sur la collaboration régulière de l’organisme L’Ami-Temps, de l’Association pour l’intégration sociale des Bois-Francs ainsi que sur l’aide ponctuelle de la Maison des jeunes de Victoriaville. 

Ce jardin, ayant une visée d’accessibilité universelle, est composé de quatre bacs au sol, d’un bac surélevé adapté pour les personnes en fauteuil, d’une parcelle de six bleuetiers et d’une zone réservée à la culture de tournesol. L’emplacement du jardin, le plan ainsi que les végétaux à cultiver ont été choisis en collaboration avec un groupe d’enseignantes intéressées par la mise en place du projet et par la direction de l’école.

Chaque classe impliquée a à sa charge le cycle de culture d’un légume. Il est possible de retrouver dans les petits potagers, plus de dix types de culture, dont des carottes, des concombres, des tomates, des courges, des cerises de terre et même des cucamelons! Un espace agréable est accessible pour les visiteurs, mais dans le souci de récompenser les efforts des artisans du jardin, les fruits du jardin leur sont réservés. 

Le projet AUSIRIS est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines et l’Agence de santé publique du Canada. Notons aussi la participation de la Ville de Victoriaville qui a permis l’achat d’équipements horticoles pour le projet de jardin pédagogique.