Le Cégep continue de déjouer la démographie

Les années se suivent et se ressemblent au cégep de Victoriaville, lequel parvient à déjouer des prévisions démographiques négatives. «Selon les prévisions, on devrait se trouver dans un creux démographique jusqu’en 2020», commente le directeur des études Christian Héon.

Ainsi, à l’issue d’un premier tour, le Cégep a accueilli 836 demandes d’admission, 19 de plus que l’an dernier. Il s’agit du troisième meilleur résultat des 15 dernières années.

C’est en 2011 que le Cégep avait connu un record de 888 demandes d’admission, attribuable à la ruée vers son nouveau programme des techniques d’éducation spécialisée.

La légère augmentation des demandes concerne les programmes préuniversitaires (381 élèves par rapport à 358 l’année précédente). La demande pour les programmes techniques se maintient avec 418 étudiants désireux de s’y inscrire. À ces demandes, il faut ajouter les 37 autres visant les diplômes d’études professionnelles (DEP) qu’offre le Cégep dans ses deux pavillons de l’École nationale du meuble et du bois ouvré.

En croissance

En agriculture, le Cégep a accueilli 86 demandes, 20 pour le profil animal, 51 pour la production maraîchère et 15 pour le tout nouveau profil fruitier que dispensera l’institution. Au total, il s’agit d’une réduction minime (89 l’an dernier). Parce que la clientèle croît avec les années, Christian Héon rappelant qu’il y a dix ans, ils étaient 18 étudiants dans les classes de production maraîchère.

D’autres programmes techniques connaissent des augmentations, observe le directeur des études.

C’est le cas des techniques de comptabilité et gestion qui se sont attirées 70 demandes, du jamais vu en 15 ans, un accroissement peut-être dû aux modifications apportées au programme et à une accentuation de l’information scolaire, croit M. Héon.

Les 47 demandes en informatique constituent aussi un sommet depuis 15 ans, un programme qui se trouvait «en danger» alors qu’il n’alléchait que 14 nouveaux étudiants en 2004.

Recruter… jusqu’à l’étranger

Le directeur des études note que le programme des soins infirmiers paraît se stabiliser (55 demandes comparativement à 54). Cela après une diminution dramatique il y a trois ans peut-être liée au débat ayant fini par dévaloriser la formation collégiale au profit de la formation universitaire des infirmières. Le cégep de Victoriaville a déjà dû contingenter sa clientèle, ayant de la place pour 70 nouveaux élèves.

De la place, il y en aurait beaucoup aussi du côté de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. Incluant les élèves ayant choisi la voie du DEP, l’École a accueilli 96 demandes d’admission (8 de plus que l’an dernier) dans ses deux pavillons de Victoriaville et de Montréal. «Alors qu’on aurait de la place pour 300. L’industrie du meuble est en croissance et on constate une pénurie de travailleurs spécialisés», remarque le directeur des études. Le Cégep investira temps et énergie pour recruter une plus grande clientèle… jusqu’en France.

Le Cégep a à «relever des défis», comme ailleurs au Québec en électronique industrielle. Il y aurait de la place pour plus de 21 nouveaux élèves (16 demandes l’an dernier).

Il aura aussi «des efforts à faire» en éducation spécialisée pour éviter un glissement de la clientèle. «On a reçu 80 demandes par rapport à 106 l’an dernier. Ce n’est pas dramatique puisque le programme est contingenté (à 64), mais on met le programme sous surveillance.»

Ce sont toujours les sciences humaines qui s’attirent le plus de demandes des étudiants visant l’université avec 136 demandes, comparativement à 121 pour les sciences de la nature et 56 pour les arts et lettres.

 

La clientèle collégiale se féminise

Au cours des cinq dernières années la clientèle du cégep de Victoriaville s’est féminisée.

À l’automne 2012, les collégiennes composaient 52% des 1511 étudiants du cégep de Victoriaville.

À l’automne 2016, les 824 étudiantes représentaient 56% de la clientèle collégiale.

Chaque année, depuis cinq ans, la proportion d’étudiantes s’accroît constamment.