L’apport précieux des bénévoles au Comité d’accueil international

AIDE. L’aide au devoir, la présence dans les écoles, l’accueil des immigrants, le Comité d’accueil international des Bois-Francs fait sentir sa présence en apportant son expérience à plusieurs niveaux au quotidien. Une aide rendue possible grâce à l’engagement de nombreux bénévoles.

Ils sont près d’une vingtaine, 19, en fait, à se retrouver les mardis et les mercredis soir au Centre Emmaüs du centre-ville de Victoriaville pour accompagner des enfants à l’aide aux devoirs.

Et 22 enfants de diverses origines et d’âge primaire et secondaire peuvent bénéficier de l’aide des bénévoles.

Marie Lamotte, une Française d’origine, fait partie de l’équipe des bénévoles depuis près de deux ans et demi. «Je donne ce que j’ai reçu», dit-elle, expliquant avoir été elle-même aidée lors de son arrivée au pays voilà plusieurs années.

«À la base, il faut aimer les enfants. On s’attache à eux», ajoute celle qui, au cours de sa vie, a aussi travaillé en garderie.

Pour Marie, l’éducation représente un élément indispensable qui déterminera ce qu’ils feront, ce qu’ils seront dans la vie.

Grande voyageuse, ayant notamment déjà habité en Colombie-Britannique et en Californie, Marie Lamotte voit d’un bon œil l’accueil prochain des réfugiés syriens dans la région. «Il faut s’ouvrir aux autres, savoir partager», souligne-t-elle, estimant que le Canada est le pays «où on est le mieux».

Une jeune cégépienne Audrey Anctil s’implique également, depuis septembre, dans l’aide aux devoirs, une expérience enrichissante pour elle. «J’accompagne Pascal, un jeune Africain de 11 ans. Ça se passe super bien. Il affectionne particulièrement les mathématiques. Il a connu aussi une très bonne progression en français», note-t-elle.

«L’éducation, c’est ce qui est le plus important, ajoute Audrey. C’est ce qui permet de s’en sortir dans la vie.»

Audrey Anctil se rend à domicile pour aller chercher son jeune élève. Ce qui permet un contact avec la famille. «Comme il n’est jamais fin prêt, observe-t-elle en riant, je peux échanger avec la famille. On crée des liens.»

L’étudiante du Cégep adore s’impliquer, ce qu’elle fait d’ailleurs depuis la troisième secondaire au moment où elle a joint les rangs du groupe Solidarité jeunesse. «J’ai déjà travaillé un été au Centre Emmaüs pour garder des enfants. Mon implication avec le Comité d’accueil représente une continuité», note-t-elle.

Le projet de Chantale

Chantale Côté, enseignante et coordonnatrice du Programme d’éducation internationale (PEI), a découvert récemment l’existence du Comité d’accueil international des Bois-Francs et constaté un lien évident avec le PEI.

«Ce programme est justement axé sur l’ouverture interculturelle, sur l’ouverture aux autres. On veut créer des citoyens axés vers autrui», dit-elle.

Voilà pourquoi elle souhaitait faire connaître le Comité à ses jeunes élèves de troisième, quatrième et cinquième secondaire.

«Et la venue prochaine de réfugiés syriens vient donner encore plus de sens», précise Chantale Côté.

Ainsi Francis Petit, coordonnateur des projets et interventions au Comité d’accueil international des Bois-Francs, a rencontré, à ce jour, plusieurs groupes d’élèves pour leur expliquer la situation des immigrants, la réalité des camps de réfugiés. «On en côtoie de plus en plus à l’école, mais les élèves n’avaient aucune idée du processus d’intégration», observe l’enseignante.

Rapidement, les élèves ont fait preuve d’un grand enthousiasme. «Ils veulent notamment les aider dans l’apprentissage du français. On compte faire aussi des repas pour socialiser», mentionne Chantale Côté.

Et puis il y a ce projet, élaboré par l’enseignante, de boutique cadeau pour les nouveaux arrivants qui arrivent «avec le strict minimum». «Une boutique en ligne qui se veut un geste d’accueil. On veut amener un jeune qui, par exemple, fait un don d’un jouet ou d’un vêtement chaud, à expliquer ce choix et à y joindre une suggestion d’activité gratuite ou à faible coût pour faire connaître la région. Ce n’est pas seulement donner quelque chose dont on ne se sert plus. Il s’agit d’un geste du cœur d’un humain à l’autre. L’idée, c’est d’ouvrir le cœur des gens d’ici», fait valoir Mme Côté.

Ainsi, dans la semaine de leur prise en charge, les nouveaux arrivants pourront se choisir un cadeau.

Et ce projet n’est pas l’affaire d’une seule fois. Chantale Côté entend bien le faire vivre année après année.

Un comité aux multiples facettes

Le Comité d’accueil international intervient à travers différents volets. Bon an mal an, l’organisme chapeaute l’accueil d’environ 80 nouveaux arrivants.

Le Comité, d’abord, met l’accent sur l’aide à l’installation des arrivants pour ensuite favoriser une intégration réussie, faire en sorte qu’ils s’approprient la culture québécoise et leur nouveau milieu de vie. «La communauté, elle aussi, doit faire sa part et s’ouvrir à l’autre», note Marie-Elen Côté, intervenante sociale, scolaire et interculturelle au Comité.

Une quarantaine de bénévoles gravitent autour du Comité, s’impliquant de différentes façons.

Certains participent aux activités de jumelage, d’autres apportent leur aide à la conduite automobile. «À ce sujet, il y a un grand besoin pour supporter les immigrants qui, avec un permis probatoire, ont à s’exercer à la conduite automobile avec leur véhicule» indique Marie-Elen Côté.

Des bénévoles assurent également des aides ponctuelles comme le transport ou l’accompagnement à certains rendez-vous.

L’aide offerte prend parfois une forme inattendue. «Des citoyens souhaitent accueillir une famille à leur table pour Noël», fait savoir Francis Petit.

Le Comité d’accueil intervient aussi dans les écoles, posant des actions pour faciliter les relations des nouveaux arrivants avec le personnel, avec les autres élèves.

Sans compter les activités de socialisation «baobab» pour les femmes et «baobob» pour les hommes. «Ce sont des rencontres sociales, interculturelles. Un beau contexte pour être en contact. Ainsi, on souhaite la participation des Québécois à ces rencontres organisées en fonction des intérêts des arrivants, par exemple jouer au soccer. On a suggéré une activité de Noël, ce que nous ferons», explique Marie-Elen Côté.

Récemment, ajoute-t-elle, le Théâtre Parminou a aussi approché le Comité d’accueil pour tenir un échange culturel devant éventuellement mener à une création théâtrale.

Tout ce travail, bref, le Comité d’accueil international peut l’accomplir, certes grâce à ses nombreux bénévoles, mais aussi grâce à ses précieux partenaires, comme la Commission scolaire des Bois-Francs, la Ville de Victoriaville et le Centre Emmaüs. «Ils ont tous à cœur notre mission. C’est un bon travail d’équipe», fait remarquer Francis Petit.

«Nous avons l’appui de partenaires dynamiques pour mener à bien notre mission», renchérit Marie-Elen Côté.