La reconnaissance faciale : un type de surveillance «problématique»

Plusieurs organisations et acteurs de la défense des droits de l’Homme ont adressé une lettre au ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, pour protester contre le recours à cette technologie.

Ces organisations œuvrant dans la protection des droits fondamentaux demandent au gouvernement fédéral d’interdire l’usage de ce système de surveillance «très problématique» dans les organismes fédéraux.

Les principaux signataires de la lettre adressée au ministre sont Tim McSorley, coordonnateur national de la coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles, et Laura Tribe, directrice générale d’OpenMedia. Une trentaine d’organisations et des dizaines d’acteurs, dont des universitaires, des avocats et des leaders d’opinion, soutiennent ce plaidoyer. La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Amnistie internationale Canada ainsi que la Canadian Muslim Lawyers Association et Privacy International se sont alignées à cette cause.

Tous redoutent le manque de précision de cette technologie et la violation des droits fondamentaux des citoyens, selon un communiqué publié sur le site web de OpenMedia.

Les acteurs réunis autour de cette initiative évoquent des études qui auraient démontré les limites du système de surveillance par reconnaissance faciale, notamment au travers d’une mauvaise identification des visages des personnes à la peau plus foncée.

«Ces erreurs peuvent rendre des communautés déjà marginalisées encore plus susceptibles de faire l’objet de profilage, de harcèlement et de violations de leurs droits fondamentaux», ont-ils indiqué.

OpenMedia et les organisateurs sœurs qui portent la protestation ont affirmé que l’interdiction de la surveillance par reconnaissance faciale était une première étape dans la lutte contre le racisme parce que cette technologie est «discriminatoire et biaisée».

Elles ont suggéré la mise en place des consultations publiques et des lois visant à réglementer le recours au système de surveillance par reconnaissance faciale. La préoccupation serait plus accentuée dans les cas des contrôles aux frontières et d’enquêtes criminelles qui suscitent généralement de nombreux préjugés.

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