La Fromagerie du Presbytère s’agrandit jusque dans l’église

SAINTE-ÉLIZABETH-DE-WARWICK. La Fromagerie du Presbytère vient non seulement de recevoir les hommages pour son Laliberté «sacré» grand champion au Canada, mais elle pourra faire la «grand’messe» à tous ses autres produits. Cela parce qu’elle vient d’acquérir l’église de Sainte-Élizabeth-de-Warwick.

Le lieu de culte a fait l’objet d’une cérémonie de désacralisation le 19 avril dernier.

Le maître-fromager Jean Morin explique qu’il faudra investir quelque 800 000 $ pour convertir une partie du lieu de culte en chambres d’affinage.

La Fromagerie a acquis l’église plus que centenaire pour le prix nominal de 1 $. Elle en utilisera une grande partie pour doubler ses aires d’affinage, faire passer la production de 1000 à un peu plus de 2000 meules de fromage.

Le Louis d’or, la Religieuse, le Pionnier prennent de plus en plus de place à la Fromagerie, tant parce qu’ils sont en demande que parce qu’ils nécessitent plus de temps d’affinage, souligne le cofondateur de la Fromagerie.

«Et on a besoin de plus grand parce que la Ferme Louis d’or – celle qui approvisionne la Fromagerie – peut produire plus de lait», explique Jean.

Son frère Dominic s’est retiré de l’exploitation de la ferme et de la Fromagerie. Jean a racheté les parts de son frère, les cédant, progressivement à ses trois fils Thomas, Charles et Alexis. Ce sont eux qui s’occupent de la ferme Louis d’or, la ferme familiale étant située juste devant la Fromagerie née à même le lait du troupeau.

Comme son nom le rappelle, la Fromagerie du Presbytère occupe le presbytère du village où elle est née il y a près de dix ans avec un premier produit, Le Champayeur. Depuis, la collection s’est élargie, comme le personnel. Une douzaine de personnes travaillent dans l’entreprise et son expansion devrait créer de nouveaux emplois.

Affinage et culte

Le souci de la protection du patrimoine habite toujours Jean Morin.

Il sait que si la communauté paroissiale a eu à faire le «deuil» de son église, elle pourra toutefois s’y retrouver pour des cérémonies dans ce qui a été le chœur de l’église.

Et une salle multifonctionnelle sera aménagée dans la partie jubé, de sorte que si la propriété de l’édifice passe à des mains privées, il continuera d’y accueillir le public tout en demeurant, architecturalement, un lieu emblématique au cœur du village.

Déjà, les travaux sont commencés pour transformer la nef de l’église.

Pendant un certain temps, il avait été question, en coulisse, de convertir l’église en centre d’exposition des œuvres du sculpteur Alfred Laliberté (1878-1953), l’artiste étant né à Sainte-Élizabeth. Un monument installé devant son lieu de naissance le rappelle.