La fréquentation du mont Arthabaska atteint un sommet

La pandémie de la COVID-19 a provoqué bien des changements dans les habitudes de vie des gens. Le plein air prend de plus en plus de place et cela se reflète au mont Arthabaska où, depuis la dernière année, on note une hausse importante de fréquentation.

L’offre d’activités étant également plus restreinte, pas étonnant que plusieurs aient adopté la montagne afin de pratiquer un peu de sport ou simplement marcher dans la nature. Jean-François Béliveau, directeur adjoint du Service du loisir, de la culture et de la vie communautaire de la Ville de Victoriaville, et Jessy Caya, coordonnateur de la Corporation récréative de Victoriaville, témoignent de l’engouement de la population pour les installations du mont Arthabaska, accessibles gratuitement.

Les bornes de comptages, qui saisissent les passages, notent plus de 60 000 personnes sur la montagne entre juin et décembre 2020. Et entre juin et avril 2021, ce sont plus de 45 000 passages qui sont enregistrés. Cela pour un total, depuis juin 2020, de 105 000 visiteurs. Les statistiques démontrent également que c’est le mois de janvier dernier qui a été le plus achalandé avec 17 000 passages et la journée la plus fréquentée est le 28 février où les bornes cumulent 1100 personnes.

«La montagne n’a jamais été aussi occupée et utilisée, particulièrement par les randonneurs, les raquetteurs que par des gens venus s’initier au ski de fond. Une clientèle familiale», indique M. Béliveau. C’est aussi un endroit privilégié pour tenir des activités Hop la Ville depuis qu’il a fallu ajuster la programmation en raison des mesures sanitaires. Une autre façon de faire découvrir les lieux à la population.

Et malgré cette importante hausse de l’achalandage, les deux intervenants mentionnent que la cohabitation, entre les différentes vocations du mont Arthabaska, se déroule bien.

Chiens en liberté

Un seul bémol dans tout ça et il concerne certains propriétaires de chiens qui fréquentent les lieux et ne tiennent pas leur ami canin en laisse. On parle ici autant de marcheurs que de gens à vélo qui laissent en liberté leur fidèle compagnon. Et puisque les familles sont nombreuses à se promener dans les sentiers, cela apporte des désagréments à certains.

Il y a, tout d’abord, certaines personnes qui ne prennent pas soin de ramasser les excréments de leur ami à quatre pattes ou d’en disposer de façon adéquate. Ensuite, pour ceux qui ont peur des chiens, la présence d’animaux non tenus en laisse peut décourager de venir profiter de la montagne et de ses attraits.

«Il y a un pouvoir d’intervention de la SPAA ou de la Sûreté du Québec, mais pour cela il faut qu’il y ait dénonciation», indique Jessy Caya. Également, il faut être là au bon moment pour épingler les contrevenants, mais la montagne est utilisée toute la journée. Cela est sans compter le périmètre des lieux qui rend la situation encore plus complexe.

C’est pourquoi l’équipe de la montagne et des bénévoles aussi misent davantage sur la sensibilisation et la prévention. «Il faut une bonne collaboration des propriétaires de chiens. Et le règlement vise à assurer la sécurité de tous», ajoute Jean-François Béliveau.

Afin de faire face à la situation, des patrouilles sont en place afin de conscientiser et intervenir lorsque nécessaire, et viennent en appui lorsque les employés municipaux sont moins présents.

Le nombre de plaintes faites au service de la Ville de Victoriaville ne s’élève qu’à trois ou quatre par année pour cette situation. Certains utilisateurs dénoncent parfois des chiens en liberté, oralement au personnel, mais sans plus. Et aucun accident relié à une morsure ou autre n’a été enregistré. «Le principal impact des chiens sans laisse c’est la crainte de ceux qui ont peur. Les propriétaires vont banaliser l’impact de la situation, mais malheureusement, des gens choisiront de ne plus fréquenter les parcs urbains à cause de cela. Le sentiment de sécurité, c’est important», insiste M. Béliveau.

Le problème des chiens sans laisse est aussi noté au parc Terre-des-Jeunes ainsi qu’au Boisé-des-frères-du-Sacré-Cœur. Outre les chiens, les deux intervenants insistent pour sensibiliser à l’importance de respecter, dans les sentiers, les droits de passage puisque certains débordent sur des propriétés privées. «Il faut respecter les règles d’utilisation et la vocation des sentiers, les infrastructures et les propriétés privées. Mais généralement ça se passe bien», indiquent-ils. Les gens sont, en majorité, respectueux des règles. Il y a parfois les non-initiés qui connaissent moins les us, mais quand ils commettent un impair, ils collaborent bien.

Un environnement intéressant

Avec le mont Arthabaska, la population de la ville et de la région (et même de l’extérieur) bénéficie d’un environnement intéressant pour le plein air, avec des infrastructures. «Les gens ont à cœur la montagne», affirme Jessy Caya.

Et ils peuvent être contents puisqu’un projet d’amélioration du côté des sentiers de vélo de montagne du mobilier urbain et des aires de pause se prépare. «Nous allons être capables de réaliser, à l’automne, des travaux prévus pour une plus longue période», fait savoir Jean-François Béliveau.

Déjà, on a refait la signalisation afin de mieux baliser les sentiers et actualiser la carte pour rendre les randonnées plus faciles. Et récemment, la population a fait sa part avec le grand ménage du 2 mai. «Un effort des contribuables qui fait la différence», apprécient Jean-François et Jessy.

Les sentiers sont déjà prêts pour l’été et une programmation se prépare. On voudrait bien ramener les jeudis-terrasses ou le cinéma en plein air, tout dépendra des mesures sanitaires du moment. «Nous voulons être prêts à offrir le maximum de services, selon la situation», insiste le directeur adjoint.