La Fondation du CLSC-CHSLD de l’Érable engrange 25 300 $

Avec l’ex-footballeur Étienne Boulay en tête d’affiche, la Fondation du CLSC-CHSLD de l’Érable a amassé pas moins de 25 300 $, mercredi soir, lors de son 5 à 7 annuel tenu à l’amphithéâtre Léo-Paul-Boutin de Plessisville dans le cadre de sa 34e campagne de financement.

Le conférencier a raconté son parcours, son amour du football qu’il a commencé à pratiquer en première secondaire même s’il n’avait pas le profil de l’emploi.

Il se rappelle avoir fait plus tard le camp des Vulkins de Victoriaville au football collégial.  « C’était Alain Lapointe, Tiger, le coach, une légende. Il était spécial, très sympathique », a-t-il dit.

Il avait formulé « un rêve farfelu », celui de jouer au football professionnel, rêve qui s’est transformé en objectifs, ce qui commande l’élaboration d’un plan, d’une stratégie. « Je partais avec une longueur de retard, j’ai dû travailler plus fort, placer mes énergies au bon endroit », a-t-il soutenu.

Étienne Boulay a révélé tous les efforts déployés pour accéder à une université américaine, toutes les embûches rencontrées. « J’ai continué à travailler, à bûcher, car je ne voulais pas avoir de regrets. Si tu ne vas pas jusqu’au bout de certaines choses, tu auras des doutes et moi, je ne veux pas en avoir. Je veux pouvoir me dire que j’ai tout essayé », a-t-il fait valoir.

Sa persévérance a porté fruit, les Alouettes de Montréal l’ont recruté. Il a connu ses heures de gloire, mérité des honneurs et remporté la Coupe Grey.

En 2011, a-t-il rappelé, Étienne Boulay avait le vent dans les voiles. Il gagnait bien sa vie, animait même une émission télé.

Mais une violente commotion cérébrale subie en juillet 2011 viendra tout chambouler. L’athlète commence à consommer des pilules antidouleur obtenues d’un pharmacien. Ainsi, débute sa dépendance et sa descente aux enfers marquée par la consommation de drogues et d’alcool, d’une tentative de suicide, de thérapies et de rechutes. « Quand tu pellettes par en avant, quand tu ne règles pas tes bibittes, ce que tu n’as pas réglé revient à la surface », a-t-il observé.

Étienne Boulay n’est pas une personne dépressive ni suicidaire. « Mais la drogue, l’alcool, les problèmes personnels m’ont mené jusque-là. Si ça peut m’arriver, ça peut arriver à bien des gens. Alors, prenez soin de vous et cessez de pelleter par en avant », a-t-il lancé.

Ce qu’il a réussi à faire. Quand il a réussi à tout arrêter, le 6 janvier 2017, il l’a fait véritablement pour lui, cette fois. « J’étais écoeuré de me faire vivre ça. Je méritais mieux. J’étais tanné de manquer des moments, tanné d’avoir honte, d’avoir des pots cassés à réparer. C’était juste ça ma vie », a-t-il souligné.

Voilà maintenant plus de sept ans qu’il maintient sa sobriété. « Il y a des ressources disponibles. Le problème n’est pas l’accès, c’est d’avoir le courage d’y aller. Et avant les ressources officielles, il y a les proches aussi avec qui on peut jaser », a-t-il fait remarquer, invitant les gens « à parler ».

Le conférencier a prodigué aussi quelques conseils, comme savoir bien s’entourer. « Tenez-vous avec des gens pour qui la vie est le fun, est facile. Quand il y a des pépins, on va trouver une solution. Ma vie va bien aujourd’hui parce que j’ai des outils et que je travaille en équipe. J’ai joué toute ma carrière dans un sport d’équipe. Je vais faire la même chose avec ma vie personnelle. Passez par-dessus l’orgueil, la honte et réalisez que la vie se vit en gang et c’est pas mal plus tripant si ta gang est nourrissante », a-t-il terminé.

«J’y ai pris goût»

Étienne Boulay a commencé à donner des conférences alors qu’il évoluait avec les Alouettes de Montréal. « Larry Smith était président. On effectuait des tournées dans les écoles, on parlait de motivation scolaire, de bonne éthique de travail et j’y ai pris goût. Se sont ajoutés certains chapitres, dont le volet plus sombre et triste de ma dépendance.  Mais j’aime ça », a-t-il confié en entrevue avec le www.lanouvelle.net.

Le conférencier ne se voit nullement comme un coach ou un thérapeute. « C’est un partage, en fait. Je ne sais pas à quel point ça outille des gens, mais je sais que cela peut en sensibiliser certains. J’y prends goût et la réponse est positive », a-t-il signalé.

Étienne Boulay aimerait que les gens retiennent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un talent surnaturel pour accomplir des choses, pour être bien dans ta peau ou pour surmonter des épreuves. « Il y a certains principes qui ne requièrent aucun talent, il faut juste que tu les appliques au quotidien et ils pourront faire en sorte que tu vas t’épanouir. À partir du moment où tu comprends ça, cela t’enlève une certaine pression et ensuite, tu es dans l’action. C’est comme ça que je fonctionne, il faut que je sois dans l’action pour avancer. »

Il insiste aussi sur l’importance de l’entourage. « On a un temps et une énergie limités, aussi bien les mettre aux  bons endroits ou avec le bon monde », a-t-il conclu.

Autres activités

D’autres activités marqueront cette 34e campagne de la Fondation du CLSC-CHSLD de l’Érable.

« Le tournoi de golf se déroulera le 31 mai au Club de golf des Bois-Francs de Princeville. Des organismes nous ont invités à deux biergarten, le 5 juillet à Plessisville et le 12 juillet à Princeville. Quant au souper-bénéfice, il se tiendra le 5 septembre », a précisé la présidente de la Fondation, Lucie Campagna.

La campagne vise un objectif de 145 000 $, mais l’an dernier, a-t-elle rappelé, une somme de 218 000 $ a été  recueillie.

Un montant que les présidents d’honneur, Richard, Jérémie et la famille Grégoire, comptent bien égaler, sinon dépasser.

« On s’engage pour la cause, la Fondation, tout le monde peut en avoir besoin à un certain moment », a commenté Richard Grégoire.

« On a à cœur de soutenir la communauté avec la Fondation. Pour reprendre les mots d’Étienne Boulay, ça reste comme une équipe de football, on a tous des forces différentes, tous travaillent ensemble et c’est ce qui fait le succès », a exprimé Jérémie Grégoire.

Engagement financier

Présente à la soirée, la nouvelle directrice générale de la Caisse Desjardins de l’Érable, Stéphanie Boisvert, a confirmé un nouvel engagement financier pour les cinq prochaines années. « Nous sommes très fiers d’être partenaires de la Fondation. Au-delà des chiffres, ce qu’il faut retenir, c’est l’impact très positif de l’investissement qui augmente la qualité de vie dans le milieu et chez les gens, a-t-elle fait valoir. Nous sommes fiers de compter sur la Fondation pour améliorer le quotidien de notre communauté au niveau de la santé physique et mentale. »