La communauté vietnamienne au Québec, 40 ans après la guerre
En 1975, environ 6000 Vietnamiens ont opté pour le Québec.
Quatre jours avant la tombée de Saïgon, le 30 avril, Dung Lê, âgé de 14 ans, quitte en catastrophe son pays sur le point de tomber sous le régime communiste. Avec sa famille, il débarque à Montréal, puis à Brossard; un déracinement qui ne se fait pas sans chocs culturels.
C’est grâce aux Vietnamiens comme lui que Brossard s’est développée comme le deuxième pôle d’immigration asiatique du Québec.
Dung Lê parlait déjà le français, mais plusieurs autres Vietnamiens ont dû suivre des cours. Si l’adaptation est plus facile chez les jeunes, l’intégration des adultes au marché du travail est plus complexe, notamment à cause des difficultés de faire reconnaître leurs diplômes sans devoir retourner sur les bancs d’école.
Les boat people
La deuxième vague de migration, celle des boat people, est survenue de décembre 1978 jusqu’en 1981. De deux à trois millions de Vietnamiens ont quitté le pays en bateau. Le Canada a accueilli 58 000 boat people.
Quarante ans plus tard, ce sont les deuxième et troisième générations, nées au Québec, qui forment la majorité de la communauté vietnamienne.
«Ils sont bien intégrés sur le plan économique et social, note l’anthropologue Louis-Jacques Dorais. Il y a aussi beaucoup de mariages interethniques. Mais ils tiennent à conserver certaines valeurs chères à leur communauté. L’importance des liens familiaux et de l’entraide entre les membres de la famille en est un bon exemple. C’est peut-être utopique, mais les Québécois devraient s’en inspirer; il y aurait peut-être moins de divorces!»