La carte alerte, une innovation sécurisante de l’Association des Proches aidants

L’Association des proches aidants Arthabaska-Érable innove avec un nouvel outil, la carte alerte Proche aidance, visant une prise en charge rapide d’une personne vulnérable advenant un accident ou une hospitalisation soudaine de son proche aidant.

L’outil a été présenté en conférence de presse, mercredi matin, en présence des partenaires des services d’urgence de la région.

La proche aidance touche tout le monde, a fait remarquer François Melançon, agent de communication à l’Association des proches aidants. « Mme Carter, l’ex-première dame des États-Unis, qui a fondé un institut pour les proches aidants, disait : dans la vie, on a été, on est proche aidant, on le sera ou bien on sera aidé », a-t-il exprimé.

La carte alerte Proche aidance vient répondre à des besoins exprimés. « L’outil vient rassurer les proches aidants inquiets de ce qui peut arriver à la personne aidée s’il leur arrive quelque chose. Ils ont manifesté cette inquiétude et on a voulu y répondre », a indiqué Linda Bouchard, directrice générale de l’Association.

« Un handicap peut s’avérer invisible et difficile à reconnaître. La carte alerte s’adresse spécifiquement aux proches aidants qui prennent soin d’une personne qui ne peut rester seule à la maison étant donné sa condition physique, intellectuelle ou cognitive », a souligné Mme Bouchard.

Ce nouvel outil est donc disponible au bureau de l’Association pour tous les proches aidants des MRC d’Arthabaska et de L’Érable.

La carte alerte Proche aidance comporte le nom de la personne aidée, de même que le nom et les numéros de téléphone de deux personnes qui peuvent assurer rapidement la relève advenant l’impossibilité du proche aidant de jouer son rôle.

« Ces deux personnes, idéalement, doivent demeurer à proximité afin de pouvoir, en cas d’urgence, se déplacer rapidement et assurer les soins de la personne à plus long terme », a mentionné la directrice générale.

On suggère aux proches aidants de glisser leur carte alerte dans leur portefeuille avec la carte d’assurance-maladie.

Par ailleurs, la carte s’accompagne aussi de deux petites vignettes autocollantes à coller au dos de la carte d’assurance-maladie et du permis de conduire, de façon à informer les intervenants d’urgence de l’existence d’une personne aidée se trouvant seule à la maison.

La trousse comprend aussi une vignette à installer sur le réfrigérateur, de même qu’un aide-mémoire pour y inscrire les principaux renseignements concernant notamment l’état de santé de la personne vulnérable, son alimentation, ce qui la réconforte dans sa routine, les numéros de téléphone des services d’urgence, des intervenants de soutien à domicile et les coordonnées des personnes pouvant assurer le relais à plus long terme.

Une contribution financière de la Fondation Jacques et Michel Auger et de l’ancien ministère des Aînés et des Proches aidants a permis l’élaboration de ce projet pilote d’une durée d’un an. « C’est un projet unique au Québec, un projet que nous avons créé ici et qui, déjà, suscite de l’intérêt ailleurs en province, a fait savoir Linda Bouchard. Au fil du temps, nous allons observer les constats afin d’améliorer et de bonifier notre outil. »

Chose certaine, pareil outil est fort bien accueilli par les intervenants d’urgence. « On appuie ce projet, on croit à sa pertinence puisqu’il vise à améliorer la sécurité des citoyens et surtout des personnes vulnérables », a commenté Joël Fortier, directeur adjoint des opérations chez Urgence Bois-Francs.

« Par expérience, nous savons qu’il est pratiquement impossible d’identifier les proches aidants, a-t-il ajouté. On ne peut savoir si la personne dont on prend charge agit comme proche aidant. La carte permettra donc aux intervenants d’obtenir cette information, puis de prendre en charge le proche aidé et assurer sa sécurité. »

Alors que les paramédics prennent soin d’une personne, les policiers, avec l’indication sur le permis de conduire ou la carte d’assurance-maladie à l’effet qu’il s’agit d’un proche aidant, pourront rapidement vérifier ce qu’il en est à la maison, a exemplifié le lieutenant Marc Trottier, responsable du poste de la Sûreté du Québec de la MRC d’Arthabaska.

Avec le développement des soins à domicile, a observé Joël Fortier, le nombre de proches aidants continuera d’augmenter avec les années. « Il est donc important, a-t-il fait valoir, de mettre en place des initiatives innovantes comme celle-ci afin de soutenir et d’encourager les citoyens dans leurs démarches de proche aidance. Il faut qu’un tel projet soit diffusé et déployé à grande échelle pour qu’on puisse identifier plus facilement les proches aidants et les personnes aidées. »

Les proches aidants sont nombreux, mais évaluer leur nombre constitue un périlleux exercice. « C’est un défi parce qu’un certain nombre de personnes agissent tout naturellement auprès de leurs proches sans avoir l’impression d’être un proche aidant. Mais on estime qu’un tiers de la population serait proche aidant, mais tous n’ont pas le même niveau de responsabilité », a confié Linda  Bouchard.

Reste que la pandémie a contribué, selon François Melançon, à ce que de plus en plus de gens se reconnaissent comme proches aidants. « Avec la pandémie, lors des visites, les gens devaient s’identifier comme proches aidants. Et puis, nous avons vu doubler le nombre de nos membres, passant de 200 à 400, même qu’aujourd’hui, nous rejoignons près de 500 membres », a signalé l’agent de communication.

Pour obtenir plus d’informations, les intéressés peuvent consulter le site web : https://prochesaidantsae.com/11-choses-a-savoir-sur-la-carte-alerte-proche-aidance.