Journée nationale de l’érable : une reconnaissance qui doit se traduire en actions concrètes
Bien que les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) saluent l’adoption du projet de loi 498 proclamant le troisième dimanche du mois d’octobre la Journée nationale de l’érable, ils demandent au gouvernement du Québec de traduire en actions concrètes son engagement envers l’érable du Québec et d’octroyer les superficies de forêt publique nécessaire à la production acéricole.
« Il faut que les bottines suivent les babines. Nous apprécions le geste du député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, qui a déposé le projet de loi, et nous remercions par ailleurs tous les parlementaires pour leur vote unanime, mais les producteurs et productrices acéricoles ne peuvent pas se contenter de gestes symboliques. À l’heure où on se parle, on continue à traiter l’acériculture comme une activité de seconde importance en forêt publique. Le gouvernement du Québec refuse d’offrir un minimum de superficie pour permettre la croissance à court, moyen et long terme de la production de sirop d’érable. On ne veut pas un traitement privilégié, on souhaite simplement être considéré à notre juste valeur », se désole Luc Goulet, président des PPAQ.
Effectivement, l’instauration d’une Journée nationale de l’érable coïncide avec une période d’inquiétude pour les PPAQ, qui demandent depuis plusieurs mois au gouvernement de planifier immédiatement la mise en production acéricole de 200 000 hectares sur les terres du domaine de l’État.
« Les décisions qui sont prises maintenant auront un impact sur les possibilités de développement de la production de sirop d’érable. Il est donc essentiel que les aménagements forestiers prennent en compte la préservation du potentiel acéricole. Ça suffit qu’on passe en deuxième après l’industrie forestière », explique M. Goulet.
Rappelons que les érablières rendent de nombreux biens et services écologiques à l’environnement, évalués à 1,6 milliard $ par année. On y compte notamment la séquestration et le stockage du carbone, ce qui permet d’en réduire la quantité dans l’atmosphère.
Par ailleurs, l’acériculture est un moteur économique d’importance qui représente 12 582 emplois équivalent temps plein, contribue au PIB à la hauteur de 1,133 milliard $ et engendre des revenus de taxation de 235 millions $ pour le Québec et le Canada.
« Les retombées positives de l’acériculture sont bien documentées. Alors que le Québec connaît d’importants défis budgétaires, je ne comprends pas qu’on se prive d’encourager une activité aussi lucrative. Effectivement, la production de sirop d’érable en forêt publique génère 26 fois plus de revenus fiscaux pour le même hectare sur la même période que la récolte de feuillus durs », ajoute celui qui est producteur acéricole en Chaudière-Appalaches.
Les PPAQ concluent en résumant la proclamation de la Journée nationale de l’érable comme une bonne tape dans le dos. « On veut plus que des encouragements. On veut des engagements. Car l’érable, c’est bien au-delà de la cabane à sucre au printemps. C’est un arbre majestueux et coloré à l’automne, c’est notre emblème national, c’est un produit de qualité exporté dans plus de 70 pays », termine M. Goulet.
À propos des Producteurs et productrices acéricoles du Québec et de la marque Érable du Québec
Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) représentent les intérêts de 13 300 acériculteurs et acéricultrices et de plus de 8000 entreprises acéricoles. Le Québec assure en moyenne 72% de la production mondiale de sirop d’érable et exporte dans plus de 70 pays.