Insécurité alimentaire : nous avons les moyens de faire autrement !

PLESSISVILLE. Ce sont des femmes, des hommes, des enfants, des jeunes, des aînés, des étudiants, des personnes immigrantes, des Québécois avec ou sans emploi. Ils sont de plus en plus nombreux au Québec à recourir aux services des banques alimentaires pour se nourrir alors que les ressources elles-mêmes commencent à avoir de la difficulté à répondre à cette demande croissante.

«Pourtant, nous aurions les moyens de faire autrement», estiment les groupes-membres de la Coalition pour les droits des personnes assistées sociales des régions Mauricie et Centre-du-Québec profitant de la Semaine de la dignité pour attirer l’attention de la population sur cette anormalité appelée «insécurité alimentaire» dans un pays considéré comme l’un des plus riches au monde.

«Pendant que nos gouvernements coupent dans les programmes sociaux tout en augmentant les taxes et les tarifs, pendant que le coût des aliments a bondi de 30% ces 10 dernières années, sans que les revenus de la majorité de la population suivent cette progression, nous pouvons observer et même mesurer les inégalités de richesses au Québec, notamment dans cet accroissement constant de l’insécurité alimentaire qui inclut également la difficulté à se procurer les aliments qui sont nécessaires à la santé», ajoute la Coalition.

Pas une seule région au Québec n’est exemptée de ce problème et la Mauricie est particulièrement touchée, puisqu’elle est considérée comme une des trois régions les plus pauvres au Québec poursuit la Coalition qui croit qu’il y aurait moyen de faire autrement.

Depuis la fin des années 1990, les cadeaux fiscaux et les baisses d’impôt aux contribuables les plus fortunés et aux entreprises ont privé le trésor public de plusieurs milliards $ par année. Ce qui manque actuellement au gouvernement pour boucler son budget, selon la Coalition.

«Nous n’en avons pas encore terminé avec les compressions budgétaires que notre gouvernement commence à parler de baisses d’impôt qui favoriseront les entreprises et les contribuables les plus fortunés, privant encore le trésor québécois des revenus nécessaires pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population. C’est exactement le contraire de ce qu’il faut faire : réintroduire des mesures fiscales qui ont été abolies au bénéfice des plus riches au cours des 20 dernières années et lutter contre l’évasion fiscale des très riches.»

Un sondage CROP réalisé en mars dernier révèle que 40% de la population du Québec rêvent que la lutte à la pauvreté soit un projet politique prioritaire, loin devant la création de la richesse, de l’écologie et de la souveraineté. «Nous avons le désir et les moyens de faire autrement, il faut maintenant exiger de nos gouvernements qu’ils répondent aux désirs et aux besoins légitimes de la population. C’est une question de droit, de démocratie et d’humanité», de conclure la Coalition.