Industek rayonne au-delà des frontières

Industek, l’entreprise victoriavilloise fondée par Louis Roy en 2005, fait non seulement sa marque au Québec, mais emprunte de plus en plus la route de l’exportation. Un chemin qui l’a même menée jusqu’à San José au Costa Rica.

L’entreprise, qui a pignon sur rue dans le parc industriel Fidèle-Édouard-Alain sur la rue François-Bourgeois, se spécialise dans la fabrication de presses et de produits de compaction pour le carton et autres matières recyclables.

La voie de l’exportation s’est imposée pour Industek. « On a atteint le maximum au Québec. On ne peut aller plus loin, on développe près de la moitié des parts de marché, d’où la nécessité de l’exportation », indique Peter Sandke, directeur général et actionnaire de l’entreprise.

Pourtant, au départ, les dirigeants d’Industek n’avaient pas envisagé d’exporter leurs produits, surtout pas en Amérique centrale.

L’expérience du Costa Rica a été rendue possible grâce à EBI, l’un des bons clients d’Industek qui possède des sites d’enfouissement sanitaires dans ce pays d’Amérique centrale.

EBI a demandé à l’entreprise de Victo si elle pouvait lui fournir des compacteurs intégrés pour le Costa Rica. Malgré la tâche plutôt complexe, l’équipe n’a pas hésité une seconde.

Pour réussir à expédier ses produits, Industek a dû les redessiner pour en réduire le volume et rendre ainsi possible le transport dans des conteneurs.

La commande initiale de quatre compacteurs a finalement été portée à 10. Les gens d’Industek ne cachent pas leur fierté d’avoir pu aider le Costa Rica en matière de recyclage et de réduction de son empreinte écologique.

« Cette belle expérience a été profitable pour Industek et nous fait briller hors Québec, témoigne la directrice générale adjointe, Isabelle Laflamme. C’est notre notoriété dont on bénéficie au Québec qui nous a permis d’aller au Costa Rica. De plus, nous sommes en constante communication avec EBI. S’il y a d’autres besoins, ils vont penser à nous. Tout a été positif. »

Pour développer le marché de l’exportation, Industek a instauré une nouvelle marque de commerce Roverpac et sélectionné cinq de ses produits phares au Canada. Des produits qui se manipulent facilement, qui s’expédient rapidement, qui nécessitent peu d’entretien et qui sont fabriqués avec des composantes universelles.

« Nous sommes allés chercher les bons coups des dernières années, fait remarquer Peter Sandke. Pour l’exportation, on réduit la quantité de produits qu’on fabrique et on augmente les territoires, donc on s’améliore en efficacité. On a choisi les produits qui se transportent bien, des machines faciles d’utilisation et d’installation. »

Industek est présente aussi en Alberta, notamment à Calgary et Edmonton, de même qu’aux États-Unis. « On vient d’avoir la confirmation d’un produit qu’on va installer dans l’État de New York pour un essai avec une chaîne, un peu comme Sobey’s, qui possède quelque 180 magasins », précise le directeur général.

Au moment de l’entrevue, Industek s’apprêtait à rencontrer, durant la semaine, un distributeur actif dans cinq états américains pour une commande possible de 50 compacteurs. « Une telle commande, ça n’arrive jamais au Québec. Ici, trois compacteurs constituent une grosse commande », fait remarquer Peter Sandke.

En croissance

Industek compte de gros joueurs parmi ses clients, comme Sobeys, IGA, Canadian Tire, Rona, McDonald’s, mais aussi des centres de détention, des maisons des aînés et  des hôpitaux.

L’entreprise, en pleine croissance, a vu son chiffre d’affaires passer de 5 M $ en 2021 à 10 M $ aujourd’hui. « Et on vogue vers les 20 M $ d’ici 2026 », avance Peter Sandke.

Avec 47 employés actuellement, Industek a la capacité, note le DG, d’atteindre son objectif de 20 M $ en améliorant le taux d’efficacité à l’interne. « On a réalisé une étude de marché avec Investissement Québec et évalué les installations, le nombre d’employés. On sait combien de personnes il faut, ce qu’on doit faire, tout est prédéterminé », mentionne M. Sandke.

Industek vit aussi, comme bien d’autres, le défi de la main-d’œuvre. « On fait affaire avec du personnel immigrant. On a des gens de sept nations qui travaillent pour nous, dont près de la moitié de nos soudeurs, ce qui nécessite des démarches d’une certaine complexité, comme trouver un logement, les installer… un casse-tête! », souligne le directeur général.

L’entreprise a toujours besoin de main-d’œuvre. « On ne vise pas tant la quantité que la qualité, précise Isabelle Laflamme. On cherche des gens qualifiés qui vont nous tirer vers le haut. »

Expansion envisagée?

Une fois l’objectif des 20 M $ atteint, Industek n’entend pas s’arrêter là, d’autant que les tendances du marché, selon les projections et les études réalisées, sont avantageuses pour l’entreprise victoriavilloise.

Peter Sandke planche déjà sur la relève à venir. « Je travaille déjà en vue de ces  personnes qui mèneront l’entreprise à un autre niveau, parce que lorsque tu atteins 25 M $ ou 30 M $ de chiffres d’affaires, la partie n’est plus la même. Les lois fiscales changent, notamment. On prépare donc des gens qui sortent de l’école, qui ont le goût d’un défi et qui sont prêts à prendre place », expose Peter Sandke qui, dès le départ, a fait savoir qu’il acceptait un mandat de 10 ans pour amener l’entreprise à 20 M $ et ensuite sécuriser la situation. « Et je devrai passer la rondelle à ceux qui vont l’amener ailleurs. On y croit beaucoup. Le futur se prépare d’avance », estime-t-il.

« On est en train de mettre toute une équipe en place pour y arriver, ajoute Isabelle Laflamme. C’est quelque chose qu’on ne néglige pas : aller chercher les bonnes personnes. Et on en est bien fier de l’équipe qu’on construit, on a de beaux talents tant dans l’usine que les bureaux. »

Élément important aussi, il faut que la personne soit à la bonne place et qu’elle soit heureuse. « Si ce n’est pas le cas, il faut régler le problème », signale Peter Sandke.

Parce que pour Industek, l’humain est important. « Le côté humain a pris une belle place. On mise beaucoup sur les relations humaines », conclut la directrice générale adjointe.