«Il va falloir apprendre à vivre avec la COVID-19» – Carol Fillion

En point de presse lundi, le président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), Carol Fillion, a avisé qu’il faudrait apprendre à vivre avec la COVID-19 puisqu’un vaccin ne sera vraisemblablement pas disponible avant une année ou deux.

«Il faut se solidariser pour combattre. Nous allons reprendre notre vie de façon graduelle», a-t-il mentionné en ajoutant qu’on ne devait pas, à cette étape, chercher des coupables pour les failles qui sont survenues dans le système de santé. «Les analyses servent à voir comment faire mieux et encore mieux», a-t-il insisté.

Tout est à apprendre avec ce nouveau virus, comme l’a expliqué préalablement au point de presse, la Dre Lise-André Galarneau (infectiologue et microbiologiste), qui avait présenté aux journalistes de la région un briefing technique. À ce moment, elle a souligné que plusieurs cas de transmission dans les milieux de soins étaient dus à une hygiène des mains non optimale. «La COVID-19 nous fait apprendre. Elle touche les usagers et les travailleurs», a-t-elle insisté. Ce virus, qui se transmet plus que la gastro, demande au personnel du réseau de la santé de penser autrement puisqu’il est très contagieux, autant pour les usagers que les travailleurs de la santé.

Cela fait en sorte que, pour les travailleurs, le port de façon adéquate de l’équipement de protection individuelle est indispensable, tout comme l’hygiène des mains qui, selon l’infectiologue, devrait être améliorée afin d’atteindre le 80% (on devrait même viser le 100%). Pour y parvenir, une équipe tactique d’auditeurs (formée de chirurgiens) est mise ne place afin de vérifier cette hygiène des mains ainsi que le port de l’équipement de protection.

Pour ce qui est de la contamination entre collègues de travail, elle serait causée par le non-respect de la distanciation physique, notamment aux postes de travail ou encore pendant les pauses et les repas qui ont lieu dans des environnements partagés.

Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, des modifications aux façons de faire ont été apportées. En Mauricie-Centre-du-Québec, un plan d’action a été élaboré et il comprend notamment, pour les travailleurs, la signature d’une lettre où ils s’engagent à respecter l’hygiène des mains et à ne pas entrer au travail s’ils ont des symptômes.

«Mais le défi n’est pas fini parce que le déconfinement va amener la circulation de la COVID-19 et exigera le maintien de la règle de 2 mètres dans les établissements. Il amènera également une pression sur le système de santé. On doit s’ajuster selon l’évolution de nos connaissances. Avec la COVID-19, rien ne tient la route. Il faut faire différemment puisque faire comme avant n’est pas suffisant», a-t-elle ajouté.

Le point de presse du CIUSSS MCQ a également permis d’apprendre que les militaires demandés par le gouvernement du Québec ne devraient pas être déployés dans la région. On y a rappelé que les rassemblements intérieurs et extérieurs étaient encore interdits et qu’il faut encore garder une distance physique avec les autres, avoir une étiquette respiratoire, une bonne hygiène des mains et, en nouveauté, porter le masque lorsqu’il est impossible de conserver une distance avec les autres.

L’élargissement des critères de dépistages a aussi été annoncé, invitant les personnes ayant d’autres symptômes que la toux ou la fièvre (notamment la perte du goût ou la diarrhée) à contacter les autorités sanitaires.