Hydro-Québec présente sa plus faible demande d’augmentation de tarifs depuis 2011

Hydro-Québec a présenté vendredi ses demandes d’augmentation de tarifs les plus modestes depuis 2011, année où la Régie de l’énergie avait non seulement refusé toute augmentation, mais avait forcé la société d’État à réduire ses tarifs.

Cette fois, Hydro demande une augmentation de 0,8 pour cent à compter d’avril 2019, soit moins de la moitié de l’inflation prévue de 1,7 pour cent.

Selon la société d’État, une telle augmentation représenterait un déboursé mensuel additionnel de 0,23 $ pour un logement de cinq pièces et demie et de 1,60 $ pour une maison moyenne, par exemple, dans les cas où ces deux résidences seraient chauffées à l’électricité.

La société d’État s’était engagée dans son plan stratégique 2016-2020 à maintenir l’augmentation de ses tarifs sous l’inflation et elle y arrive cette année grâce à la vigueur de l’économie et aux caprices climatiques.

Hydro-Québec profite en effet d’une croissance de la demande d’électricité dans tous les secteurs pour la première fois en dix ans, tant du côté résidentiel que commercial, institutionnel et industriel.

L’arrivée massive de centres de données — des entreprises voraces en matière d’électricité — le développement minier et le ralentissement moins important que prévu dans le secteur des pâtes et papiers participent notamment à cette croissance de la demande.

Par ailleurs, l’écart entre les températures moyennes sur lesquelles Hydro se base pour ses prévisions et la réalité s’est avéré payant pour la société d’État, en l’occurrence un hiver plus froid ayant entraîné une augmentation de la demande et un été plus chaud, qui se traduit par une hausse des exportations aux États-Unis où la demande pour la climatisation est à son sommet.

Nouveaux modes de «tarification dynamique»

Les plus petits consommateurs bénéficieront aussi d’un léger répit, en ce sens que la première tranche de consommation quotidienne, qui est offerte à un tarif plus économique, passe de 36 kWh à 40 kWh. En pratique, cela signifie par exemple qu’il sera possible d’obtenir le chauffage de quatre plinthes électriques à un tarif réduit durant une heure de plus par jour.

Hydro proposera aussi à la Régie deux nouveaux modes de tarification dynamique volontaires, c’est-à-dire des tarifs qui varient selon les besoins du réseau et qui visent à alléger la demande en période de pointe hivernale.

La première option prévoit qu’Hydro réduise le prix de l’électricité (de 0,50 $/kWh) lorsque le client réduit lui-même le chauffage en période de pointe, habituellement les matins et débuts de soirée lors de grands froids.

La seconde prévoit un prix très réduit pour l’électricité du 1er décembre au 1er mars avec une très forte augmentation durant les périodes de pointe.

Ces deux nouvelles options seraient en mode interactif, en ce sens qu’Hydro-Québec avertirait les clients en question de l’imminence d’une période de pointe et, donc, d’une variation de tarif durant certaines heures.