HDA : désormais possible d’accoucher avec une sage-femme

Depuis quelques semaines, les femmes sous les soins de sages-femmes, dans le réseau local de services des secteurs d’Arthabaska et de L’Érable, peuvent accoucher à l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska (HDA).

Il s’agit d’une excellente nouvelle qui provient du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec et qui permettra aux femmes de la région d’avoir un troisième choix de lieu pour la naissance de leurs bébés, accompagnées par une sage-femme. Elles peuvent donc choisir qui s’occupe du suivi et elles ont une nouvelle possibilité en ce qui concerne le  milieu où elles souhaitent accoucher.

En effet, jusqu’à maintenant, elles pouvaient accoucher à domicile ou encore à la Maison de naissance de la Rivière de Nicolet. Si elles désiraient accoucher à l’hôpital avec leur accompagnante, il fallait se rendre ou bien à l’Hôpital Sainte-Croix de Drummondville ou au Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières.

Pour Katherine Groulx, sage-femme du point de service du CIUSSS, cette décision offre une nouvelle option aux femmes de la région. Ce point de service (installé au CLSC Suzor-Coté) d’ailleurs, est disponible depuis 2011 et permet, avec les deux sages-femmes en place, un suivi pré et postnatal et il propose déjà des services importants aux futures ou nouvelles mamans. C’est donc une étape de plus pour faciliter les naissances naturelles, mais dans un environnement hospitalier. Et selon Katherine, cela pourrait augmenter la clientèle choisissant le suivi avec une sage-femme.

Dans Arthabaska et L’Érable, ce sont entre 30 et 35 femmes par année, soit 12% environ, qui choisissent d’être accompagnées par une sage-femme dans leur processus de maternité.

Le nouveau service, qui s’inscrit dans le plan de développement et qui répond à la demande croissante des familles de la région, est en place depuis le 15 décembre 2020, mais aucune parturiente n’a encore utilisé cette possibilité. «Il faut savoir que les femmes choisissent le lieu de naissance entre la 36 et la 37^e semaine», explique Katherine. Ainsi, pour les récents accouchements, l’hôpital de Victoriaville ne figurait pas encore parmi les choix. Mais il semble que plusieurs femmes, qui peuvent désormais le faire, veulent choisir cette option qui offre un milieu encore plus sécuritaire avec les médecins à proximité si jamais l’accouchement est plus difficile ou s’il y a des complications.

Une autre alternative

Pour les sages-femmes, l’important demeure toujours de prodiguer un accompagnement qui privilégie un accouchement naturel. Et dans le pratico-pratique, la possibilité de donner naissance à HDA ne change pas beaucoup leur façon de faire. Elles avaient déjà des ententes avec le centre hospitalier, notamment pour l’accès à l’échographie ou des prises de sang, qui avec cette nouvelle possibilité ne font que s’améliorer. «Nous en faisions déjà à Trois-Rivières et à Drummondville. Pour le travail, c’est toujours la même approche, peu importe le lieu de naissance», mentionne Katherine.

Les deux sages-femmes en poste dans les deux MRC (Arthabaska et Érable) connaissent déjà un peu les lieux. Il suffira de mettre en place une nouvelle logistique qui fera en sorte que lorsque le temps de la naissance arrive, elles appellent au centre hospitalier qui leur assigne une chambre disponible. «On se rend sur place et la femme reste sous nos soins. Elle n’est pas admise à l’hôpital», explique-t-elle.

Si tout se déroule bien, la maman ne verra aucun médecin ou infirmière durant son séjour hospitalier, qui est relativement bref. En effet, la sage-femme explique qu’après un accouchement sans problème, la patiente peut quitter les lieux aussitôt que trois heures plus tard, et retourner chez elle. Et si par malheur une complication survient ou si elle souhaite une péridurale, elle est rapidement transférée vers l’équipe médicale, installée à quelques pas.

Et même si elle est à l’hôpital, la patiente peut accoucher dans la position qu’elle désire. Elle peut également aller au bain pendant le travail. «Nous encourageons la mobilité pendant cette période», ajoute la sage-femme. Mais avant tout, c’est le respect des choix des femmes qui prévaut.

Maison de naissance

Même si cette nouvelle option propose certains avantages sur les autres, Katherine estime que plusieurs continueront d’aller donner naissance à Nicolet. «C’est un lieu adapté avec la chaleur d’une maison», apprécie-t-elle. Actuellement, plus de 70% des naissances, sous les soins d’une sage-femme, sont réalisées dans cette maison.

En temps de COVID-19, l’endroit a été prisé de plusieurs. En effet, certaines, craignant les hôpitaux à cause du virus, se sont tournées, au cours des derniers mois, vers la Maison de naissance de Nicolet.

Pour ce qui est des accouchements à domicile, ils sont un peu complexifiés notamment à cause des mesures de nettoyage et de désinfection liées à la pandémie. «Seul le couple peut assister à l’accouchement et nous (les sages-femmes) devons porter les équipements de protection», précise Katherine. Malgré cela, on retrouve toujours dans ce choix un côté chaleureux et humain. Appréciées et souhaitées par plusieurs, «les sages-femmes font partie d’une équipe multidisciplinaire de professionnels en périnatalité au CIUSSS. Nous travaillons en étroite collaboration et nous sommes heureux de cette annonce qui permettra une offre de service complémentaire améliorant ainsi l’accessibilité de la trajectoire de la femme enceinte en respect du choix des femmes», a indiqué dans un communiqué Nathalie Perreault, directrice adjointe Périnatalité à la Direction du programme jeunesse-famille.

Quant à la nouvelle possibilité, elle va s’intégrer naturellement dans les services déjà offerts. D’ailleurs, les sages-femmes souhaitent rappeler que les femmes peuvent faire appel à elles et que leurs suivis et accompagnements sont gratuits pour les détentrices d’une carte valide d’assurance maladie. Celles qui veulent s’en prévaloir n’ont qu’à communiquer avec la Maison de naissance de la Rivière au 819 293-2071, poste 56221 ou au 1 800 263-2572, poste 56221.