Hausse du salaire minimum : entre optimisme et inquiétude

La prochaine hausse du salaire minimum annoncée pour le début du mois de mai prochain ne fait pas l’unanimité dans les commerces de la région.

Au printemps, le salaire minimum horaire subira une augmentation de 75 cents pour ainsi grimper à 12 $ au Québec. Des employés de boutiques de la Grande Place des Bois-Francs accueillent ce changement avec joie. «Je suis à 100% pour. Ça va beaucoup aider à joindre les deux bouts pour les fins de mois. Je trouve qu’on le mérite», mentionne Carole Beaudoin.

D’autres personnes auraient préféré que cette hausse soit davantage marquée. «Ailleurs, ils vont avoir 15$ de l’heure. Pourquoi, ici, a-t-on moins qu’eux autres?, se questionne Micheline Chassé. Le monde se plaint qu’il n’y a pas de travailleurs, mais ils ne veulent pas payer.»

Pour sa part, Mélanie Bourget partage l’avis selon lequel la prochaine augmentation risque de ne pas suffire dans certains cas. «Ce n’est peut-être pas suffisant. Le coût de la vie aussi augmente. Pour quelqu’un qui a une famille à nourrir, le salaire minimum n’est pas encore assez élevé malheureusement, mais c’est sûr que ça ne peut pas nuire.»

En ce sens, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable, Gabriel Gagnon, précise qu’une augmentation de 6.7% représente «beaucoup plus» que celle du coût de la vie présentement. Il s’agira donc d’une importante surcharge pour les entreprises, estime-t-il.

Dommageable pour des commerces

Des gérants de boutiques et de restaurants prévoient justement les contrecoups de cette hausse du salaire minimum. Même s’ils considèrent qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les employés, ils demeurent sur leurs gardes par rapport à cette annonce.

«Ça va faire tomber les commerces, craint France Grégoire. Les compagnies, à un moment donné, ne seront plus capables de suffire. Le salaire minimum augmente, mais, au bout du compte, d’autres choses vont augmenter.  Ils n’en auront pas plus dans leurs poches.»

En janvier 2017, le gouvernement du Québec avait annoncé que le salaire minimum connaitrait une hausse progressive sur quatre ans en vue d’atteindre un ratio équivalent à 50% du salaire horaire moyen dans la province en 2020.

«Pour les petites compagnies, si le salaire minimum augmente de trois dollars, c’est immense, illustre Mélanie Michel qui travaille dans la restauration.  Malheureusement, ça va les tuer. Pour l’instant, c’est tolérable parce qu’on a les augmentations en conséquence avec la nourriture.»

La Banque du Canada prévoit qu’environ 60 000 emplois seront perdus dans l’ensemble du pays d’ici 2019 en lien avec l’augmentation du salaire minimum.