Grande manifestation anti-austérité à Montréal

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Montréal samedi après-midi pour dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement Couillard et réclamer un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux au Québec. Une centaine d’organismes, unis sous la bannière de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, ont demandé à Québec de cesser ce qu’ils appellent «le saccage des services publics».

Selon la porte-parole de la coalition, Véronique Laflamme, l’austérité affecte directement les services à la population.

Les plus démunis et les plus vulnérables de notre société sont loin d’être épargnés par ces coupes, s’indigne-t-elle, citant en exemple les compressions touchant les personnes souffrant de santé mentale ou encore les élèves vivant avec des difficultés d’apprentissage.

La coalition, également appelée Main rouge, dénonce également une aggravation des inégalités sociales — les coupes à l’aide sociale et la réduction du financement consacré au logement social ont notamment été montrées du doigt.

Mais «l’austérité n’est pas une fatalité», juge la porte-parole de la coalition, qui estime qu’il s’agit plutôt d’un «"agenda" idéologique».

«Plutôt que de fouiller encore dans les poches des personnes les plus pauvres de la classe moyenne qui continuent de s’appauvrir», Mme Laflamme demande au gouvernement Couillard de se pencher sur quatre mesures fiscales qui lui permettraient de dégager suffisamment d’argent pour cesser de sabrer dans les services publics.

La Coalition croit que si Québec réinstaurait la taxe sur le capital pour les banques, augmentait le nombre de paliers d’imposition, haussait les impôts des grandes entreprises et luttait plus activement contre l’évasion fiscale, il pourrait mettre la main sur 4 milliards $ annuellement.

Le député de Québec solidaire Amir Khadir croit également que les coffres de l’État sont loin d’être à sec. «Quand il s’agit des médecins, des banquiers, des compagnies minières ou des compagnies pharmaceutiques, le bar des contribuables et du gouvernement est ouvert. Quand il s’agit des services publics, là, tout à coup, il n’y a plus d’argent. C’est inacceptable», s’exaspère-t-il.