Grand rassemblement à la mémoire de François Tardif

Un grand rendez-vous s’organise, le samedi 27 avril dès 13 h 30 au Complexe Promutuel de Victoriaville, en guise d’hommage à François Tardif, figure marquante du soccer régional décédée en janvier à l’âge de 67 ans d’un cancer de la prostate.

Un comité de sept personnes, avec l’accord de la famille du disparu, a tenu à organiser un grand rassemblement à l’image de François Tardif. Trois joueuses qu’il a entraînées, Jessica Lavallée, Catherine Beaudoin et Marilou Provencher en font partie, tout comme Claude Doré, Alain Rayes, Éric Garneau et Vincent Mailhot.

« François avait exprimé le souhait d’une cérémonie très intime à la suite de son décès. Ce qui a été respecté. Mais par la suite, raconte Jessica Lavallée, est née l’idée de former ce comité pour lui rendre hommage parce qu’il a touché beaucoup de monde. Plusieurs personnes se demandaient quand elles pourraient lui dire au revoir. Je ne pense pas qu’il aurait été opposé à ce que la communauté se mobilise. On a le goût de se recueillir avec ses amis, ses proches et sa famille. »

« Pour nous il était important qu’on souligne son départ, indique Claude Doré. À la suite de son décès, les témoignages ont afflué sur Facebook. »

Ce rendez-vous du samedi 27 avril s’adresse, non seulement à la grande communauté du soccer, mais aussi à toutes les personnes qui ont côtoyé François Tardif, ses amis, ses collègues de travail.

« On veut faire de cette journée un événement assez festif. On ne veut pas trop tomber dans l’émotion, souligne Jessica, même si on a prévu un moment plus sérieux. »

Les gens sont invités à y venir en famille. D’ailleurs, les enfants pourront profiter d’une structure gonflable.

On s’attend à accueillir des gens d’un peu partout au Québec. « On a retracé avec les archives de soccer le plus de cohortes possible de filles que François a dirigées. Dans le fond, c’est ce que voudrait François, note Catherine Beaudoin, que les équipes se rassemblent et qu’ensuite, on se retrouve pour souper au restaurant avec nos cohortes. » 

De belles retrouvailles en vue qui permettront d’échanger et de se remémorer de beaux et bons souvenirs.  

Le comité organisateur a pensé aussi à aménager un petit mémorial où les participantes et participants pourront, grâce à des photos, des chandails, des médailles et des trophées, se rappeler de bons moments vécus avec le disparu.

Et il y aura, vers 15 h, une partie plus protocolaire. « On entendra des témoignages, mais des annonces aussi en lien avec la mémoire de François », confie Claude Doré.

De plus, tout au cours de l’après-midi, les gens pourront signer et écrire un commentaire dans un livre hommage qu’on remettra par la suite à la famille.

Un pionnier du soccer féminin

Attablés au Café Farniente du centre-ville de Victoriaville, Jessica, Catherine et Claude ont parlé de François Tardif, ce pionnier du soccer féminin, cet entraîneur qui a surtout dirigé des filles, mais aussi des garçons pendant une quarantaine d’années. « J’ai eu l’occasion de coacher François. J’ai aussi joué avec lui dans les débuts du soccer à Victoriaville, se souvient Claude Doré. On a fait des voyages de soccer ensemble en Europe, au Canada, aux États-Unis. On se connaissait depuis longtemps. »

Mais ce qui ressort de l’entretien, au-delà du coach, c’est l’homme qu’était François Tardif, son côté humain. « François, dans sa façon de coacher, c’est quelqu’un qui nous apprend la vie, qui rassemble les gens. Il m’a beaucoup appris sur l’importance d’être unies, du travail d’équipe et du savoir-vivre. Il nous a fait voyager et nous a appris tellement de choses », raconte Jessica Lavallée.

« Gagner ou perdre importait peu, renchérit Catherine Beaudoin, en comparaison avec toutes les valeurs qu’il nous enseignait, le compromis, l’esprit d’équipe. Il connaissait ses joueuses. Il avait le don d’aller chercher le meilleur de nous. »

Ses joueuses mesurent encore aujourd’hui l’impact de François Tardif dans leur vie. « Je suis enseignante maintenant en éducation physique. J’ai l’impression qu’il y a un petit peu de lui en moi, dans tous les apprentissages tant personnels qu’en équipe que nous avons faits, fait savoir Jessica. François s’intéressait à notre vie. Il était capable de bien cibler le caractère de chaque joueuse et il faisait ressortir le meilleur de chacune pour la pousser le plus loin qu’elle pouvait. »

François Tardif leur a aussi appris à faire face à l’adversité, la persévérance, le travail, la rigueur, la discipline tout comme les saines habitudes de vie.

« Le soccer féminin égale François Tardif, une équation évidente dans la région », souligne Jessica Lavallée.

Il s’est battu pour l’équité, fait remarquer Claude Doré. « Il s’est battu pour le sport féminin. Et ce n’était pas évident dans les années 70. Mais il n’avait pas la langue dans sa poche devant une iniquité. On en voit les effets indirectement un peu partout », observe-t-il.

Tous affirment que François Tardif mérite les hommages à venir. « L’organisation d’un tel rassemblement allait de soi », résume Jessica Lavallée.

« François a réussi à créer quelque chose de fort qui ne s’est jamais défait entre les joueuses faisant partie de ses cohortes. Au-delà du sport, François représentait l’école de la vie. Il incarnait les valeurs importantes qu’on inculque à nos enfants », conclut Catherine Beaudoin.