Entre privé et public, une fragile limite

DÉBAT. Vie privée, sphère publique, liberté d’expression, droit, justice, éthique, morale. C’est de tout cela dont il a été question lors du premier café philosophique organisé au restaurant Kolectif de Victoriaville mardi soir.

Ce café, le «premier d’une longue série», vise à sortir la philosophie des salles de classe et des murs du Cégep, espère Noémie Verhoef, enseignante en philosophie au cégep de Victoriaville, justement.

C’est elle qui, avec Émilie Viau-Drouin, étudiante en agriculture biologique également au cégep de Victoriaville, a organisé l’activité.

Une vingtaine de personnes y ont participé des profs toujours actifs, des retraités, des collégiens et quelques autres personnes étaient présentes.

Le prof Jacques Daigle, coordonnateur du département de philo au Cégep ainsi que sa fille, Sarah-Anne Lepage-Daigle finissante en droit à l’Université de Sherbrooke, ont mis la table pour lancer les échanges.

Les outils de télécommunications, les médias sociaux notamment, ont considérablement bouleversé nos vies quotidiennes, a d’entrée de jeu dit M. Daigle. Tant et tant qu’on ne sait plus parfois, où se situent exactement les limites entre le privé et le public.

S’il a cité des philosophes, M. Daigle a donné beaucoup d’exemples pour montrer à quel point, sur le Web, il n’y a pas de politique du virtuel, de système cohérent, éthique. L’éthique étant, a-t-il signalé, cette pratique visant à favoriser le vivre ensemble, la vie bonne et heureuse.

On se sert du Web pour exprimer qu’on aime, qu’on n’aime pas, pour se valoriser, pour s’indigner, pour promouvoir, a-t-il poursuivi, même pour se faire la morale. «C’est du cas par cas.»

Sa fille, juriste, a passé en revue certaines lois et chartes, disant qu’au Canada, mais davantage au Québec, existent certaines dispositions favorisant le respect de la vie privée. Reste que lorsqu’on «met sa vie sur Facebook la loi ne nous protège pas beaucoup», a-t-elle affirmé.

L’échange a pris toutes sortes de directions et plusieurs en sont venus à la conclusion que ce café philosophique constituait enfin une occasion réelle pour débattre, ce que ne permettent pas les réseaux sociaux, n’en donnant que les apparences. «D’ailleurs, peut-on vraiment débattre par écrit?», s’est demandé, tout haut, une participante.

Les organisatrices du Café philosophique souhaiteraient en organiser quatre par année. Pour en connaître le moment, il s’agira d’aller… sur le compte Facebook du Kolectif.