Enseignement : mettre fin à la loterie des classes difficiles 

Les enseignantes et enseignants du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) se sont réunis devant le Centre de service scolaire des Bois-Francs afin de sensibiliser les dirigeants aux problèmes découlant de la composition des groupes. 

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) a mené une vaste enquête auprès de ses membres afin de brosser un portrait des classes au Québec. Ce sont plus de 10 000 enseignantes et enseignants qui ont répondu à l’appel de leur fédération syndicale. 

Au Centre de services scolaire des Bois-Francs, les enseignantes et enseignants consultés estiment que près d’un élève du primaire sur deux n’a pas un cheminement normal pour son âge et son niveau scolaire. En effet, sur un groupe moyen de 20 élèves, on compte 9 élèves qui nécessitent des interventions fréquentes ou constantes et qui ont un impact régulier ou important sur le fonctionnement du groupe. Pour le même groupe au primaire, les enseignantes et enseignants doivent composer en moyenne avec six plans d’intervention, six élèves en difficulté et cinq élèves ayant des mesures d’adaptation. 

C’est pour exprimer cette réalité que des membres du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) se sont présentés à la réunion du conseil d’administration du Centre de services scolaire, vêtus de chandails de différentes couleurs, servant à représenter les différents profils d’élèves qui composent les classes du Québec. 

« On constate que le personnel enseignant multiplie les mesures d’adaptation comme s’il avait la charge d’une classe d’adaptation scolaire. On souhaite tous pouvoir contribuer pleinement à la réussite de nos élèves, mais il faut nous offrir des conditions d’enseignement qui y sont favorables », a déclaré Nancie Lafond, présidente du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ). 

On peut changer les choses dès maintenant 

Sans convention collective depuis le 1er avril dernier, le personnel enseignant déplore que la partie patronale refuse encore de parler de ses priorités. « Qu’ils aient quelques mois d’expérience ou trente-cinq années d’expérience, les enseignants sont d’avis que les groupes difficiles ne devraient pas être une fatalité. Ils ne devraient pas avoir à vivre la crainte en début d’année de se voir affecter le groupe qui mettra fin à leur carrière. Plutôt que de tenter de les retourner les uns contre les autres pour excuser son inaction, l’employeur devrait faire l’effort de prévenir la composition de groupes à défis particuliers. Pour l’instant, la partie patronale ne veut rien entendre, bien que ce soit la clé qui permettrait d’améliorer le quotidien des profs », souligne Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ. 

Profil du SEBF-CSQ 

Le Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) représente les quelque 1200 membres du Centre de services scolaire des Bois-Francs. Il compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Il est affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).