En route vers un PDZA renouvelé

Le processus se poursuit en vue d’en arriver à un Plan de développement de la zone agricole (PDZA) révisé dans la MRC d’Arthabaska. Les consultations citoyennes, tenues à Sainte-Hélène-de-Chester, Saint-Samuel et à Saint-Albert, ont mené à une rencontre à la mi-avril au Pavillon Arthabaska regroupant quelque 110 personnes.

L’exercice visait à traiter les données et les informations découlant des consultations. « Un exercice de priorisation, de validation, de propositions d’idées et de pistes d’action », précise Sylvie Courchesne, conseillère au développement agricole, secteur agroalimentaire, à la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).

La journée, animée par le comédien Pierre-Luc Houde, a réuni des gens d’univers diversifiés, des élus, des citoyens et des intervenants du monde agricole. Par le biais de travail en ateliers, les participants devaient notamment prioriser les enjeux identifiés lors des consultations.

Le directeur du secteur agroalimentaire à la CDEVR, Dominic Poulin, s’est réjoui de la participation des gens. « Une belle représentativité tant agricole, citoyenne que des intervenants, un bel équilibre, signale-t-il. Et la représentativité agricole provient autant du secteur laitier, maraîcher et de différentes productions. Dans les consultations citoyennes, on trouvait toujours 60% des intervenants agricoles. C’est important pour mettre de l’avant les enjeux des producteurs. »

« Le fait d’asseoir les gens ensemble permet aussi de faire tomber certains préjugés. Ça rapproche, ça montre les réalités de chacun. Les gens participent bien et sont généreux de leur temps », ajoute Sylvie Courchesne.

D’ici l’adoption du PDZA par le Conseil de la MRC d’Arthabaska, les intervenants ont encore du pain sur la planche. 

Toutes les informations devront être colligées et analysées pour ensuite être acheminées aux tables d’experts en vue d’une validation. « De ce qui a été identifié, il faut, par exemple, vérifier si les pistes de solution sont réalisables, si le budget est disponible », explique la conseillère.

D’autres questions se posent aussi. « De quelle façon peut-on mettre de l’avant telle action, avec quel partenaire? Il convient aussi d’établir les étapes pour y arriver », renchérit Dominic Poulin.

Viendront ensuite la rédaction finale du document et une présentation à la MRC. 

Le Conseil de la MRC d’Arthabaska devra adopter le PDZA et sa mise en œuvre quelque part à l’automne ou à l’hiver.

« On veut un plan de développement de la zone agricole à l’image de la région, un plan adapté à la réalité des producteurs », formule Sylvie Courchesne.

À propos du PDZA

Un PDZA constitue une planification stratégique à l’échelle du territoire visant à dynamiser les activités et le milieu agricole.

« Cela exige que ce soit fait dans une vision collective du territoire pour sortir des silos », indique Sylvie Courchesne.

L’actuel PDZA de la MRC d’Arthabaska remonte à 2016. Des actions très précises avaient alors été établies, dont 94% d’entre elles ont été réalisées, note Mme Courchesne.

La révision du plan amène les intervenants à considérer des enjeux qui n’avaient pas été abordés, comme les forêts et l’agroenvironnement.

« Maintenant, les gens, les acteurs sont bien mobilisés et on sent que la vision commune de 2016 s’est bien travaillée et que les gens vont dans le même sens, observe-t-elle. On était prêt à parler de forêts, d’agroenvironnement et de s’assurer que ces enjeux importants fassent partie et soient considérées dans la démarche. »

On a ainsi voulu s’assurer que la forêt et l’environnement soient considérés et mis en valeur et faire en sorte que les participants puissent se prononcer sur ces éléments importants. « Et à travers cela il y a différentes façons de travailler », indique la conseillère au développement agricole, tout en précisant que 86% des milieux humides et hydriques du territoire de la MRC d’Arthabaska se trouvent en milieu agricole. Et 51% du couvert forestier se situe en zone agricole.  « Au final, ce sont les agriculteurs qui prennent soin de nos ressources du futur », souligne-t-elle.

Des enjeux

Les enjeux exprimés ont été ramenés autour de trois grandes thématiques apparaissant comme les plus évidentes.

Et des consultations a émergé un constat général. « Un changement est nécessaire. Le statu quo ne fonctionne pas. Beaucoup d’éléments créent des nuisances au quotidien, confie Sylvie Courchesne. Le changement à amener doit passer par le tissu social, par et pour la collectivité. C’est un des grands enseignements enseignés par la pandémie : notre système alimentaire est fragile plus qu’il n’y paraît. Il suffit d’une pandémie mondiale pour qu’on se rende compte finalement qu’on ne produit pas tant ce qu’on mange ici sur place. »

Consommer localement constitue, signale-t-elle, une façon de soutenir les producteurs d’ici et de renforcer le système local. « Tout cela dans une vision globale du territoire, dit-elle. On le fait pour nous et pour les générations futures.

La pandémie a été un électrochoc, mais depuis, cependant, les habitudes locales rechutent avec l’explosion des coûts et l’inflation. »

La question « d’habiter le territoire » représente un axe important. « On ne dit pas nécessairement habiter le territoire agricole. On veut des villages en santé, de belles municipalités attractives qui mettent de l’avant ces belles ressources du milieu agricole. Nous avons vraiment un beau territoire, une belle diversité, on a tout ce qu’il faut pour créer quelque chose d’incroyable », fait valoir Sylvie Courchesne.

L’humain

Au-delà de la protection des ressources naturelles, l’importance de prendre soin des ressources humaines est aussi mise de l’avant. « Ces gens font un travail incroyable quotidiennement, un travail de passion. Ils vivent parfois avec certains préjugés, doivent investir pour améliorer les bâtiments et les rendre conformes aux normes de bien-être animal. Tout cela amène des défis », fait remarquer Sylvie Courchesne.