Elle se poursuit la mission d’Hélène et de Jean-Guy

Actifs depuis une quinzaine d’années pour aider les familles du Pérou, les Victoriavillois Hélène Roy et Jean-Guy Marcotte, deux grands amis d’enfance, pensaient avoir bouclé la boucle avec leur mission. Mais une main s’est levée, un autre projet s’est présenté. Et avec leur grand cœur, ils n’ont pu refuser.

« Nous pensions avoir terminé notre mission au Pérou. Mais il nous a été impossible de dire non, c’est assez, on arrête ça. Mais c’est parce que Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs nous soutient. Son apport est précieux », précise Hélène Roy.

Leur motivation est bien simple : la justice sociale, mais surtout les enfants. « Les enfants, surtout, ça nous préoccupe beaucoup », exprime Hélène Roy.

Attablés au Dyyb’s café, ils présentent le projet pour lequel ils sollicitent, une fois de plus, la générosité de la population de Victoriaville et sa région. Un projet de construction d’un local qui accueillera une garderie pour la communauté de Nicolas de Pierola.

Il leur faut d’abord un local adéquat, explique Hélène Roy, pour qu’ensuite, les gens puissent bénéficier du soutien du ministère péruvien du Développement et de l’Inclusion sociale qui, avec son programme Cuna Mas, procède à l’aménagement intérieur final des locaux afin qu’ils soient parfaitement adaptés aux besoins de la clientèle visée, soit les enfants de moins de 36 mois.

Le programme Cuna Mas touche à tous les aspects, intellectuel, social, émotionnel, nécessaires au bon développement de l’enfant et favorise l’inclusion sociale.

La famille reçoit aussi un accompagnement à la maison et un suivi pour diminuer la précarité alimentaire et combler les carences nutritives observées. Ce programme contribue à détecter des problématiques chez les enfants et à y remédier par des services professionnels. Les femmes enceintes bénéficient également d’un volet prévention. « Ce programme est presque un cadeau du ciel, souligne Hélène Roy. C’est ce qui leur permet d’améliorer véritablement leurs conditions de vie. Ça assure un futur, les enfants sont stimulés. Le ministère paie les personnes qui y travaillent. Les enfants ont deux repas chauds par jour. Un suivi est assuré aux familles pour les aider à se prendre en main, notamment au niveau de l’hygiène, de la nutrition. Il y a une éducation qui se fait. »

S’ils s’activent encore une fois, alors qu’ils pensaient leur mission terminée, c’est que la communauté de Nicolas de Pierolo, bien au fait de leurs réalisations, a cogné à leur porte. « Ils se sont dit qu’on pourrait les aider. Ils n’ont pas de local, une condition essentielle pour obtenir le Cuna Mas. Il leur faut donc en construire un. C’est comme une manière d’engager les gens dans la démarche », mentionne Hélène Roy.

L’argent, bien sûr, est nécessaire à la concrétisation du projet. Les Victoriavillois ont adressé une demande de financement. Demande acceptée : on leur accorde 19 000 $. Mais voilà, ce montant, avec l’inflation, ne suffit pas. C’est pourquoi Jean-Guy et Hélène font appel à la population. « Il faudrait environ 10 000 $ de plus. On cogne à la porte. On verra ce que ça va donner. Si les gens peuvent se mobiliser rapidement, de préférence d’ici la fin mai ou le début de juin. Avec un montant total de 30 000 $ et plus, ce serait bien. Si tous font leur part, ça fait une différence. Tous les montants sont bienvenus », plaide Hélène Roy.

Il est possible d’effectuer un don par Interac ou par chèque au nom de Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs en inscrivant Pérou au bas. Et on l’achemine au 59, rue Monfette, local 2013, Victoriaville, G6P 1J8. On peut contacter l’organisme au 819 758-9928 ou par courriel à info@snsbf.ca. Un reçu fiscal pourra être remis pour tout don de 20 $ et plus.

Les intéressés à obtenir plus d’informations peuvent également appeler Hélène Roy au 819 960-9447 ou Jean-Guy Marcotte au 819 369-8711.

Les réalisations

Le Comité Pérou de Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs a réalisé, entre 2007 et 2022, plusieurs projets de développement dans des bidonvilles de la zone métropolitaine de Lima, la capitale du pays, un milieu désertique présentant de grandes buttes, des collines de sable, de roches.

Ce comité, c’est Yvon Caron qui l’a initié. On l’appelait à l’époque le projet Aide pour la vie. Jean-Guy Marcotte et Hélène Roy y ont adhéré dans les débuts.

Tous deux se sont rendus sur place à maintes occasions, Jean-Guy pendant cinq ans et Hélène a fait le voyage durant 10 ans de 2011 à 2020. « Un moment donné, M. Caron a délaissé les projets. Alors j’ai continué, car c’est important de poursuivre les projets, de faire des suivis avec les familles, les communautés. Je m’y suis investie pour m’assurer que tout se passe bien et que la mission continue », confie la Victoriavilloise.

Jean-Guy, pour sa part, a eu l’occasion d’y travailler, notamment en supportant les ouvriers péruviens en posant de la brique.

Le bilan, depuis 2007, fait notamment état de la construction de deux maisons familiales et de modules de jeux, de la construction de cinq garderies et d’une cuisine collective.

Le Comité Pérou a aussi initié le micro-crédit qui a mené à plus d’une centaine de projets. Un documentaire intitulé Snowbird non merci! a été tourné et diffusé en 2012 sur les ondes de Télé-Québec.

Les bénévoles ont, de plus, participé à une campagne de dépistage des problèmes de vision et de distribution de lunettes. Ils ont dispensé des ateliers variés sur la couture, le tricot, la saine nutrition, la sensibilisation à l’hygiène et l’agro-écologie.

Ils ont répondu présents en 2017 pour des secours d’urgence à la suite d’inondations et de glissements de terrain.

Toutes ces réalisations, et les autres, ont pu devenir réalité grâce à la générosité des gens. Depuis 2007, environ 230 000 $ ont été recueillis grâce à des dons de citoyens et d’organismes comme la Fondation François-Bourgeois. « Avec nos ventes de garage (ventes-débarras), on a amassé 35 000 $, se souvient Hélène Roy. Avec la vente de sa soupe aux carottes, Jean-Guy, lui, a récolté 12 000 $. »

L’engagement d’une centaine de bénévoles a aussi rendu possible la réalisation des différents projets en sol péruvien.

Même si la COVID a montré qu’un projet et un suivi pouvaient se faire à distance grâce à la technologie, Hélène Roy, qui n’a pas mis les pieds au Pérou depuis 2019, aimerait bien y retourner au moins une dernière fois. « Sur place, les gens sont heureux de nous montrer les réalisations. Ils l’apprécient beaucoup et en sont très reconnaissants », conclut-elle.