Élections fédérales 2015 : un journaliste de La Tribune relevé de ses fonctions

POLITIQUE. Le quotidien La Tribune de Sherbrooke a tranché aujourd’hui en relevant de ses fonctions, jusqu’à nouvel ordre, son journaliste pigiste pour les régions de Victoriaville et Drummondville, Yanick Poisson.

«La Tribune rompt, jusqu’à nouvel ordre, sa collaboration avec le journaliste Yanick Poisson. Une décision qui prend effet maintenant», a indiqué, au www.lanouvelle.net, dans un entretien téléphonique le rédacteur en chef, Maurice Cloutier.

Cette décision concerne non seulement l’actuelle campagne électorale fédérale, mais toute couverture journalistique.

Cette affaire découle d’un texte paru, mardi soir, dans Le Huffington Post sous le titre «Victoriaville : liaisons dangereuses entre le clan Rayes et un journaliste de La Tribune de Sherbrooke».

L’article fait état d’un possible conflit d’intérêts entre le journaliste Yanick Poisson et l’entourage du candidat conservateur dans Richmond-Arthabaska, Alain Rayes.

C’est que le directeur des communications du candidat Rayes, Pierre-Luc Turgeon, est partenaire d’affaires, dans la compagnie ETC rédaction, avec le journaliste Yanick Poisson qui couvrait la campagne électorale.

À la suite de la parution du texte du Huffington Post, le rédacteur en chef de La Tribune a ouvert une enquête interne. «L’enquête se poursuit, elle n’est pas terminée, a souligné M. Cloutier, mercredi après-midi. Je ne commenterai pas toutefois les informations du Huffington Post. Ils ont fait leurs vérifications. Nous effectuons les nôtres.»

Mais le rédacteur en chef a fait savoir que le quotidien sherbrookois en était arrivé à cette décision pour que ne subsiste aucun doute.

Dès maintenant, la couverture de la campagne relèvera de la salle de rédaction de La Tribune. «Le directeur de l’information, Louis-Éric Allard, établira les priorités et affectera, au besoin, les journalistes en tenant compte des réalités quotidiennes», a expliqué Maurice Cloutier.

Le www.lanouvelle.net a tenté, par téléphone, de joindre le principal intéressé. Dans un message texte, Yanick Poisson a indiqué ne pas avoir le droit de commenter. «Je peux te dire que ce que le Huff Post a écrit est fidèle à la réalité», a-t-il écrit.