Élections fédérales 2015 : «Je suis ministrable présentement»

ÉLECTION. Le candidat conservateur Alain Rayes se montre extrêmement confiant en ses chances de devenir député de Richmond-Arthabaska. Plus encore, il estime que s’il est élu le 19 octobre et que le Parti conservateur reprend le pouvoir, il y a des chances que le premier ministre lui confie des responsabilités. «Je suis ministrable présentement», a-t-il déclaré sans ambages, disant qu’il ne voulait pas être un simple député et qu’il souhaitait faire de la politique pendant longtemps.

Dans son local électoral du centre-ville de Victoriaville, M. Rayes a convoqué la presse pour tracer son bilan de mi-campagne, disant vouloir continuer à se faire connaître, sa personne et sa vision de la politique.

Il lui reste encore du travail à faire, a-t-il dit, particulièrement du côté de Windsor et de Richmond.

Le 19 octobre, a-t-il répété, il faudra élire la personne ayant le meilleur bagage de connaissances, d’expérience et de réalisations pour non seulement «transporter» les dossiers à Ottawa, mais aussi pour «accompagner» les entreprises. Il croit en ses possibilités de «faire une différence» le 19 octobre pour Richmond-Arthabaska. «Si moi, Alain Rayes, je ne peux le faire, je ne sais pas quel autre candidat pourra le faire», a-t-il ajouté, évoquant tout ce qui s’est réalisé à Victoriaville au cours de ses six années à la mairie.

Il a passé en revue des engagements, comme le crédit d’impôt pour les aînés célibataires, se réjouissant du surplus budgétaire de 1,9 milliard $ du gouvernement conservateur, ironisant sur les plans financiers de Justin Trudeau et Thomas Mulcair, se désolant de la décision de la Cour d’appel fédérale concernant le port du niqab. «C’est la moindre des choses que de prêter serment de citoyenneté à visage découvert. Seul le Parti conservateur a une position ferme à ce sujet», a-t-il dit.

Campagne de «salissage»

Inévitablement, il a été question de la «campagne de salissage» dont il est la «cible vivante». S’il fait l’objet d’autant d’«attaques», c’est, affirme-t-il, parce qu’il est en avance et qu’il détient un «statut de candidat vedette» tant dans son parti, que dans la circonscription et au national, a-t-il souligné.

S’attendait-il à vivre cela? Il a répondu qu’il savait qu’il se lançait dans une campagne «où il y avait de la partisanerie» et qu’on n’avait pas l’habitude dans la région d’avoir un candidat vedette sollicité par autant de médias nationaux.

Il a qualifié de «suspicieux» le fait qu’en cinq jours un journaliste du Huffington Post écrive trois articles sur lui. «Trois articles sur un seul candidat au Québec!»

Il a déploré le fait que cette campagne fasse des victimes collatérales, évoquant le sort du journaliste de La Tribune (Yanick Poisson) qui a été suspendu de ses fonctions. «Dommage, a déclaré M. Rayes, parce qu’il n’avait aucun rapport avec ma campagne.» Il s’attend à ce que la «campagne de salissage» se poursuive, devienne plus virulente d’ici le scrutin.

Est-ce du «salissage» que de dire que son directeur de campagne Antoine Tardif est le maire de Daveluyville, que son père, Raouf, est l’adjoint du directeur de scrutin, que son responsable des communications est l’associé du journaliste de La Tribune, qu’il garde son salaire de maire?

«Oui. Vous tous comme journalistes connaissez des gens de toutes les organisations. Est-ce que cela met en doute l’intégrité de votre travail? Poser la question, c’est y répondre!» S’il devait exclure toutes les personnes qu’il connaît, il devrait mener campagne tout seul, a-t-il ajouté.

Ce genre de campagne envoie à la population le message qu’il vaut mieux s’éloigner de la politique si on veut éviter d’être sali… et induit le cynisme.

Il a appelé ses adversaires au respect, cherchant, pour sa part, à demeurer au-dessus de la mêlée, à mener une campagne «positive» et centrée sur lui.