Éducation : la santé des enseignants inquiète
Plus de 70% des enseignants interrogés par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) observent une dégradation de leur santé psychologique en raison du contexte et des contraintes imposées. C’est ce que révèle une consultation menée auprès de plus de 3500 membres, du 16 au 25 septembre. Des résultats qui amènent la FAE à demander au gouvernement de mieux soutenir le réseau des écoles publiques alors que la deuxième vague déferle sur le Québec.
«Les enseignantes et enseignants, tout comme leurs élèves jeunes et adultes ainsi que leurs parents, étaient tous enthousiastes de la réouverture des établissements scolaires. Nos membres étaient aussi très préoccupés de bien respecter les normes sanitaires essentielles. Toutefois, force est de constater que la profession enseignante, qui était déjà en souffrance, l’est encore plus aujourd’hui en raison de la pandémie. La situation est très critique, notamment en raison de la deuxième vague qui déferle en ce moment et dont l’ampleur, selon plusieurs experts, s’explique par le modèle retenu par le gouvernement pour opérer la rentrée scolaire. La situation va continuer de s’aggraver si rien n’est fait par le gouvernement ainsi que par les centres de services scolaires et les directions d’établissements scolaires sur la question de la santé psychologique. Ils ont la responsabilité de fournir un milieu de travail sécuritaire à leurs employés», déclare Sylvain Mallette, président de la FAE.
Selon le sondage plus de 80% des personnes répondantes ont vu leur tâche augmenter par rapport à ce qu’elle était avant la pandémie de COVID-19. En effet, 78% d’entre eux doivent passer du temps à désinfecter leur local et les outils pédagogiques dont ils ont besoin pour enseigner; 65% doivent faire beaucoup plus de temps de surveillance d’élèves; 70% d’entre eux considèrent perdent de «précieuses minutes» à superviser le lavage des mains de leurs élèves; 71% d’entre eux passent une partie de leur journée à rappeler à leurs élèves les consignes visant à faire respecter les mesures sanitaires et les règles de sécurité. Un enseignant sur deux doit consacrer au moins 30 minutes par jour pour effectuer des tâches qui ne relèvent pas des activités d’enseignement et de soutien auprès des élèves rapporte le syndicat qui représente près de 49 000 enseignants.
La FAE se questionne également à savoir combien de temps reste-t-il chaque jour qui soit véritablement consacré à l’enseignement, en raison de toutes ces nouvelles contraintes. «La solution passe, entre autres, par le fait de recentrer le travail des enseignantes et des enseignants sur l’enseignement. Le gouvernement doit envoyer des enveloppes dédiées dans les centres de services scolaires pour embaucher des équipes de personnes qui viendront prêter main-forte pour accomplir les tâches de désinfection, de surveillance, etc. Autrement, la pénurie d’enseignantes et d’enseignants s’amplifiera d’ici Noël», anticipe le président de la FAE.
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