École Saint-David : des capsules vidéo pour maintenir les liens
En cette période de pandémie, à l’école Saint-David de Victoriaville, on a décidé de recourir à la vidéo pour rejoindre les jeunes élèves. C’est ce que fait l’équipe-école depuis plus d’une semaine.
«On aime les actions simples. L’idée de vouloir rejoindre les jeunes le plus possible au quotidien nous a amenés à produire des capsules humoristiques en mettant le personnel en action. Le but, c’est vraiment de poursuivre le lien avec les enfants et de créer une routine quotidienne», explique le psychoéducateur Yannick Fréchette.
Pour la réalisation des capsules, on a eu recours aux talents de certains, dont Vincent Goupil, le créateur derrière les vidéos.
«On a privilégié de courtes capsules plutôt qu’une seule vidéo de 20 minutes. On voulait créer une habitude, une petite routine. C’est ce qui manque peut-être aux enfants actuellement», a confié Vincent qui programme ainsi deux vidéos par jour, à 10 h et à 12 h 30, sur la page Facebook de l’école.
Quant au contenu des capsules, les initiateurs ne voulaient pas que ce soit académique. «Pour la première série, on voulait juste parler aux jeunes, d’où le thème « quand j’étais jeune ». L’idée, pour les membres du personnel, c’était de se mettre dans la peau quand on avait leur âge», souligne Vincent Goupil.
Et le personnel a répondu en grand nombre, des profs jusqu’à la direction en passant par les membres du personnel. «J’ai reçu 45 témoignages. Et chaque personne commençait son message par : moi, quand j’étais jeune… Ça a donné de quoi de l’fun», commente Vincent qui a monté 10 capsules regroupant quatre ou cinq participants.
Le week-end dernier, l’équipe a proposé un spécial. «On voulait montrer à quoi pouvait ressembler une fin de semaine dans notre quotidien à nous, les élèves étant habitués à nous voir habillés bien propres. On a décidé de faire ça simple, avec humour, avec la chanson Coton ouaté de Bleu jeans Bleu», souligne-t-il, heureux de la participation de 37 personnes, dont certains nouveaux qui se sont impliqués.
«On voyait certains assis sur leur divan, d’autres qui faisaient du ménage ou de la cuisine. Tout ça simplement dans le but de divertir», note Vincent Goupil.
Un punch terminant la publication, la participation du chanteur de Bleu jeans bleu, Claude Cobra, de son vrai nom Mathieu Lafontaine, originaire de Victoriaville.
Cette semaine, on propose un nouveau thème aux membres du personnel : montre-moi ton talent. «L’idée est de montrer un talent unique, un talent caché. Certains sont très impressionnants, d’autres très drôles», observe Vincent Goupil.
Les idées ne manquent pas au sein de l’équipe-école. «Tous ensemble on sort des idées, parce qu’on ne sait pas combien de temps cela va durer. Avec notre équipe proactive, on a plein d’idées», fait remarquer Sonia Simoneau.
«C’est la force du nombre, renchérit Yannick Fréchette. Ce projet, on l’invente et on le crée dans l’action. C’est la force de notre milieu scolaire à Saint-David. On crée en marchant. On n’attend pas que tout soit parfait, on avance.»
Sait-on jamais, peut-être le projet, dit-il, prendra une certaine couleur avec l’implication des jeunes ou des parents. «Pour nous, l’important, c’est qu’on veut construire dans la vie des enfants au quotidien. On garde un lien. On le sait, l’apprentissage se crée par le lien, fait valoir le psychoéducateur. À Saint-David, on a initié un changement de culture ces trois dernières années en mettant en relief l’importance du lien, de la présence de l’adulte auprès de l’enfant au quotidien. Ce projet est très cohérent avec ce qu’on sème depuis trois ans.»
Voir son équipe accoucher d’un tel projet n’a pas surpris la directrice de l’école, Anick Fournier. «Quand j’ai entendu parler de ce mouvement, je n’ai pas été du tout surprise, car l’engagement, la bienveillance des membres du personnel, c’est ce qu’on vit au quotidien avec nos élèves. L’équipe a réussi à recréer cette espèce d’ambiance. On peut le constater quand les parents commentent à la suite des capsules. Je ne suis donc pas surprise, mais juste extrêmement fière de faire partie d’une belle équipe comme ça», témoigne-t-elle.
Des messages de parents, confirmant la raison d’être un projet, le groupe en reçoit. «Une maman m’a écrit que cela tombait à point, puisque les deux parents se trouvent en première ligne dans leur travail. Ils vivent avec beaucoup de pression et de stress. Ils saluent notre simplicité. Elle nous a fait savoir que cela mettait un baume sur ce qu’ils vivaient. Nous recevons ce genre de messages de parents heureux de voir qu’on les comprend dans cette situation difficile», raconte Claudia Côté.
Oui, il y ces vidéos produites à Saint-David. Mais il y a plus. «Il y a un beau mouvement dans la région. Plusieurs autres écoles se mobilisent partout sur le territoire. Chaque école amène sa couleur avec un clin d’œil aux parents. On sent un mouvement, une compréhension de ce que peuvent vivre les parents», conclut Yannick Fréchette.